Le dilemme du Tour Down Under

Le Tour d’Australie débute mardi. Il est la première épreuve du WorldTour mais profite peu de ce statut.

La saison passée comme cette année, Lotto-Soudal n’envoie ni André Greipel ni Jürgen Roelandts, leader du printemps, en Australie. L’Allemand avait gagné trois étapes aux environs d’Adélaïde en 2013, grâce à Roelandts, mais l’a payé les mois suivants. Pour marquer des points Down Under, il faut être en pleine forme à la mi-janvier, beaucoup trop tôt pour se distinguer encore au printemps.

Donc, si la plupart des coureurs australiens – Richie Porte, Caleb Ewan, Simon Gerrans, Rohan Dennis, le tenant du titre – sont présents sur leurs terres, les vedettes étrangères se font rares. Seuls quelques coureurs du top 50 sont présents : Porte et Dennis (numéros 11 et 38), Geraint Thomas (14), Domenico Pozzovivo (18), Sergio Henao (32), Lars Boom (38), Ryder Hesjedal (46) et Diego Ulissi (48). Etixx-Quick-Step n’aligne qu’une équipe B, voire C, avec Vakoc, De La Cruz, Verona et Martinelli.

Chris Froome entame sa saison en Australie mais au Herald Sun Tour, début février. Le Tour de San Luis, en Argentine, qui débute lundi, présente une plus belle palette avec Sagan, Nibali, Quintana, Majka, Betancur, Moreno, Talansky, Vuillermoz, Viviani et Gaviria, le nouveau sprinter prodige colombien d’Etixx.

La course sud-américaine n’émarge pas au WorldTour mais elle paie grassement les vedettes et elle est beaucoup moins exigeante que le Tour Down Under. San Luis offre donc un démarrage de saison idéal. En plus, le vol – et le décalage horaire – vers l’Argentine est moins éprouvant que le long déplacement vers l’Océanie.

Pour attirer plus de stars, le Tour d’Australie devrait se dérouler en février. Il réduirait ainsi le gouffre de 42 jours qui le sépare du volet suivant du WorldTour, Paris-Nice. L’UCI a déjà tâté les organisateurs en ce sens mais s’est heurtée à un no ferme du directeur de course, Mike Turtur. Celui-ci ne veut pas entrer en concurrence avec les tours, encore mieux payés, de Dubaï, du Qatar ou d’Oman et, surtout, janvier est le mois de vacances, en plein été australien, ce qui pose moins de problèmes de trafic tout en attirant plus de familles le long des routes. En outre, l’Open d’Australie de tennis se déroule au même moment, certes à Melbourne, à 700 kilomètres d’Adélaïde.

Il est donc peu probable que la course soit déplacée en février mais en échange, les amateurs australiens de cyclisme devront se contenter d’applaudir leurs compatriotes. De toute façon, l’UCI doit trouver une solution pour meubler le mois de février. Le Tour de Dubaï semble être le principal candidat.

PAR JONAS CRETEUR

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