Le cri de la révolte

Bien qu’il ait travaillé avec Mourinho, le jeune André Villas-Boas n’aime pas trop qu’on le compare au coach du Real.

Pour la première fois depuis 8 ans, le FC Porto ne participe pas aux poules de la Ligue des Champions, épreuve dont il détient le record de présences, à égalité avec Manchester United. Une absence qui s’explique par plusieurs facteurs. D’abord parce que, la saison dernière, Benfica et Braga ont livré un championnat presque parfait, n’abandonnant pratiquement aucun point. Ensuite parce que les départs de Lisandro Lopez (Lyon) et Lucho Gonzalez (Marseille) n’avaient pas été compensés. Au contraire : le Brésilien Hulk fut suspendu pour quatre mois pour avoir jeté sa chaussure sur un agent de sécurité après le match contre Benfica, suspension ramenée… à quatre matches une fois qu’elle fut purgée. Enfin parce que le style de jeu imposé par l’entraîneur, Jesualdo Ferreira, était sans doute un peu vieillissant. Bien qu’il ait remporté 6 trophées en quatre saisons (3 titres, 2 Coupes et une Supercoupe), le Professeur, comme on l’appelait, n’a jamais fait l’unanimité parmi les supporters.

C’est donc avec un nouvel entraîneur que le FC Porto a entamé cette saison. Et après des défaites inquiétantes au tournoi de Paris face au PSG et à Bordeaux, le succès sur Benfica en Supercoupe (2-0) a enfin rendu le sourire aux Dragons. D’autant que la manière dont il fut acquis ne souffrait pas la moindre discussion.  » Cette victoire, c’est le cri de la révolte « , dit André Villas-Boas, qui a donné pour mission à ses joueurs de pratiquer un football beaucoup plus direct, une révolution au Portugal, où on aime caresser le ballon.

Ce coach atypique n’a que… 32 ans. Poil de Carotte, comme on le surnomme affectueusement au Portugal impose pourtant déjà un certain respect. Issu d’une famille noble (son arrière grand-père, José Gerardo Coelho Vieira Pinto do Vale Peixoto Villas-Boas (!), fut le premier vicomte de Guilhomil), Villas Boas est doté d’une élégance et d’une classe qui, en de nombreux points, rappellent José Mourinho dont il fut l’adjoint à Porto, Chelsea et à l’Inter Milan. Une comparaison contre laquelle il tente de lutter préférant celle avec Bryan Robasn. Villas Boas ne possède, comme expérience d’entraîneur principal, que quelques mois à Académica, où il était très proche des joueurs. Après la victoire en Supercoupe sur Benfica, on le vit également se joindre spontanément à la farandole.

Ligne d’attaque explosive

Porto a des raisons d’espérer que la cuvée 2010-2011 sera bonne. Avant d’être considérée comme un Vintage (un vin millésimé), elle doit cependant encore vieillir. Dans un premier temps, il lui faudra veiller à compenser le départ de Bruno Alves, qui a signé au Zenit Saint-Pétersbourg. Le défenseur central international était en effet la charnière d’une arrière-garde qui, la saison dernière, avait montré plus de faiblesses que d’habitude. Il n’est pas dit, non plus, que Porto conservera encore longtemps Raul Meireles. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il a transféré João Moutinho, un espoir qui avait sans doute livré la saison de trop au Sporting Lisbonne et aura soif de revanche après avoir loupé le Mondial.

On a cependant encore l’impression qu’il manque un véritable stratège à cette équipe. L’Argentin FernandoBelluschi, arrivé la saison dernière, pourrait être celui-ci mais, jusqu’ici, il n’a brillé que sur les phases arrêtées.

Le meilleur secteur du FC Porto devrait être sa ligne d’attaque. En pointe, le Colombien Falcão a terminé deuxième buteur du dernier championnat, derrière le Paraguayen Cardozo (Benfica). Sur la droite, Hulk peut être incroyable lorsqu’il le veut vraiment. Son démarrage et sa force de frappe sont impressionnants. A gauche, enfin, cette saison sera peut-être celle de Varela, un véritable extérieur aux dribbles déroutants.

Par Patrice Sintzen – Photo: Reporters

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire