Le coach du Brussels n’avait pourtant pas passé deux bonnes soirées.

A lbert Cartier :  » Durant ma carrière, je n’ai disputé qu’un quarteron de matches européens. Le tour de mes adversaires est, dès lors, rapidement fait. Le premier d’entre eux est même devenu un coéquipier au FC Metz. Il s’agissait du régisseur d’Hajduk Split, Aliosha Asanovic. L’autre, par contre, est demeuré un opposant, car après m’être mesuré à lui en Coupe des Coupes contre Anderlecht, j’ai retrouvé ce même Edi Krncevic sur ma route lorsque j’étais toujours moi-même chez les Grenats et que lui défendait les couleurs du FC Mulhouse.

L’Australien, à vrai dire, ne m’aura pas laissé un très bon souvenir. Sur le terrain, du moins, car en tant qu’homme, c’était un gentleman. A l’époque, en 1988-89, il s’était érigé comme notre pourfendeur car après avoir pris deux buts à son compte au stade Saint-Symphorien, contribuant à la victoire 1-3 des Mauves, il avait également inscrit un but au retour, au Parc Astrid, où la rencontre s’était soldée par 2-0. Etant commis à sa garde au côté de Sylvain Kastendeuch, il va sans dire que je n’avais pas passé deux bonnes soirées en sa compagnie.

En ce temps-là, le club cher au président Carlo Molinari ne faisait que découvrir la grande scène continentale alors que le Sporting bruxellois y faisait figure d’habitué. Qui plus est, cette formation du RSCA avait réellement fière allure puisqu’on retrouvait alors en son sein des joueurs aussi talentueux que Georges Grün, Luc Nilis, Arnor Gudjohnsen ainsi qu’un certain Henrik Andersen qui n’est autre que le père de Kristoffer, que j’ai à présent sous mes ordres au FC Brussels. D’ailleurs, le jour où Aliosha Asanovic, devenu mon partenaire, a été approché par les Mauves en vue d’un transfert, je lui ai conseillé d’aller là-bas. Allez savoir pourquoi, il a préféré rallier l’AS Cannes et s’en mord toujours les doigts aujourd’hui ( il rit).

Hormis mes prestations européennes avec les Messins, j’ai été appelé aussi à disputer un match avec les Bleus. C’était en Ecosse, à Hampden Park. En cas de succès, la France était assurée de sa participation en phase finale de la Coupe du Monde, en Italie. Hélas, nous avons perdu 2-0. Deux buts signés Mo Johnston, actif au FC Nantes à ce moment-là. Après coup, je n’ai pas voulu échanger mon maillot. Tant qu’à conserver un bon souvenir de cette joute, autant que ce fût ma première tenue en sélection, me disais-je. Et il en a bel et bien été ainsi.

J’ai également conservé précieusement, en double exemplaire, les vareuses des deux clubs par lesquels j’ai transité comme joueur : l’AS Nancy-Lorraine et le FC Metz. Au moment d’embrasser la carrière d’entraîneur, j’en ai fait cadeau à mes filles Lucile, 20 ans, et Luana, 15. En revanche, je ne me séparerais pour rien au monde de ma toute première tenue, celle de l’AS Vagney, dans les Vosges. C’est là que tout a débuté pour moi sous les ordres d’ Etienne Louis, celui-là même qui m’a inculqué la passion pour le foot, puis pour le coaching. Il vient de recevoir le Trophée Georges Boulogne, la plus haute distinction réservée à un entraîneur en France. Je ne suis dès lors pas peu fier d’avoir bénéficié de son enseignement « .

BRUNO GOVERS

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