Le club grec FC Fostiras n’est plus en mains belges

Carlo Vandekerkhof n’est plus le président-propriétaire du FC Fostiras. Avant-dernier du défunt championnat, le club grec a été relégué en D3.  » Il redevient une ASBL et adopte le statut amateur « , explique Vandekerkhof.  » Les anciens membres de l’ASBL reprennent le club, à ma grande satisfaction. Nous avions mis sur pied une SA en 2013 mais elle n’a plus aucune raison d’être. Les avocats sont en train de liquider la société. Une fois qu’ils en auront terminé, mon aventure grecque sera achevée.  »

Vandekerkhof a racheté Fostiras en 2013. Le club, situé dans la banlieue d’Athènes, venait d’être promu en D2 et cherchait un repreneur. Vandekerkhof a convaincu son ami Jacky Mathijssen d’en devenir l’entraîneur. Mathijssen a été élu Entraîneur de l’Année en D2 mais n’a pas prolongé l’aventure plus d’une saison. On lui doit toujours de l’argent. Vandekerkhof :  » La première année, nous sommes montés en D1 grâce aux play-offs mais nous sommes immédiatement redescendus. Nous avons perdu plusieurs matches d’affilée sur le plus petit écart et nous nous sommes retrouvés en bas de tableau. Plusieurs joueurs nous ont quittés en décembre. L’entraîneur a tout tenté, en vain. Malheureusement, nous ne sommes plus sortis de cette spirale négative.  »

Le football grec ne se porte pas bien du tout. La corruption y opère des ravages. Même le président d’Olympiacos, le champion, s’est retrouvé en prison.  » La Grèce est un véritable scandale « , a déclaré Karl Dhont, le spécialiste anti-corruption de l’UEFA il y a trois semaines dans l’émission Terzake.  » La D2 est une calamité. Je ne comprends pas que des gens paient encore pour assister aux matches. Je ne dis pas qu’ils sont tous falsifiés mais certains week-ends, on n’en est pas loin.  »

Ces paroles remettent en perspective le succès de Mathijssen comme l’échec de son successeur. Vandekerkhof trouve que Dhont exagère :  » J’ai été approché une seule fois et j’ai refusé. Car quand on commence, on tombe sous l’emprise de personnages mafieux. Nous n’avons pas eu de problèmes au niveau du management. Une seule fois, nous avons convoqué un joueur. Nous n’avions pas de preuves mais nous voulions lui faire comprendre que nous le tenions à l’oeil. Vous savez, en Grèce, on peut lire tous les jours des histoires de matches truqués. On dirait que ça fait partie intégrante de la culture locale.  »

Sa santé le préoccupe. Il a été gravement malade en fin de saison. Selon lui, c’est ce qui explique la rapide descente aux enfers de Fostiras.  » Je suis tombé malade alors que je discutais avec des partenaires potentiels. J’ai été indisponible pendant des mois. Je n’ai pas encore retrouvé la plénitude de mes moyens, je manque d’énergie mais je peux retravailler. Après deux ans, voici ma conclusion : je me suis trompé. Fostiras était un mauvais investissement. C’est une catastrophe financière pour moi mais ma santé passe avant tout.  »

PAR JAN HAUSPIE

Carlo Vandekerkhof:  » En Grèce, on peut lire tous les jours des histoires de matches truqués. On dirait que ça fait partie intégrante de leur culture.  »

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