Le Club Bruges n’est pas prêt pour le titre

Samedi matin, au réveil, comment Jérôme Efong Nzolo et ses cinq assistants se sont-ils sentis, après la défaite 3-4 de Zulte Waregem face au Standard, grâce à deux buts hors-jeu des Rouches ? D’un coup, le Standard n’accuse plus huit mais deux points de retard sur Zulte Waregem.

Plus que jamais, les arbitres sont sous le feu de la critique. Les images TV enregistrent la moindre interprétation erronée, la moindre erreur est repassée à l’infini, au ralenti. Le corps arbitral fait face à des exigences croissantes.

Pourtant, jamais le niveau des arbitres belges n’a été aussi piètre, même si la scène internationale n’est pas épargnée par les failles arbitrales non plus, comme le match de Ligue des Champions entre le Borussia Dortmund et Malaga l’a montré. Cela ranime la discussion sur le recours aux outils d’assistance technologiques, sous quelque forme que ce soit.

Michel Platini, le président de l’UEFA, continue à s’y opposer, craignant que le spectacle ne pâtisse de l’interruption du match, le temps de consulter une vidéo. Selon lui, la remise en question des décisions arbitrales est inhérente au football. C’est bien possible mais ce conservatisme têtu, adversaire de toute innovation, ne doit pas fausser les résultats.

On mesurera la force réelle de Zulte Waregem à la manière dont l’équipe se remet de ce contrecoup. La phalange de Francky Dury doit apprendre à gérer la pression. Cela fait partie de son processus de maturation. Zulte Waregem reste l’équipe la mieux équilibrée du pays et a fait face à la puissance collective du Standard avec une certaine finesse. Une combinaison subtile lui a permis d’ouvrir la marque d’un superbe but, combinaison si rare en Belgique de perfection technique et d’exécution froide.

Plus que n’importe quelle autre équipe, Zulte Waregem porte la signature de son entraîneur. Les joueurs pourraient être tentés de se placer sur un piédestal. C’est un danger. Franck Berrier a déjà annoncé qu’il comptait franchir un pas supplémentaire la saison prochaine. Malgré une première aventure ratée, le Français ne se demande pas s’il n’a pas déjà atteint son plafond à Zulte Waregem. De ce point de vue, les footballeurs restent des jouets aux mains de managers qui ne pensent qu’en termes financiers.

William Vainqueur, le stratège du Standard, a également annoncé qu’il estimait avoir fait son temps à Sclessin. Cela n’entame pas ses prestations : au Gaverbeek, une fois de plus, le médian a été la révélation d’une équipe qui a eu recours à ses anciennes armes et a joué avec feu. Dommage qu’une semaine plus tôt, contre Anderlecht, le Standard ait été pris dans les mailles de la crainte et n’ait pas osé jouer.

Anderlecht a également été tétanisé par le stress la semaine dernière, en préparant la visite du Club Bruges. Depuis des semaines, les Mauves coincent et John Van den Brom semble de plus en plus nerveux. En première mi-temps, Anderlecht a été balayé par un Club enjoué, qui a encore dévoilé le potentiel footballistique dont il regorge. Mais il n’est pas parvenu à concrétiser ses occasions et il a perdu pied en seconde période, alors même que le Sporting était réduit à dix unités.

Dans ces conditions, on n’est pas prêt pour le titre. C’est incompréhensible mais dans les moments difficiles, personne ne parvient à prendre le jeu en mains et à conserver sa vista. Le Club a sombré dans la précipitation, perdant tout jugement. Juan Carlos Garrido sait ce qu’il lui reste à faire au moment de la période des transferts. Il est par ailleurs bizarre que l’Espagnol, durant les conférences de presse, retombe constamment dans des clichés, même si la piètre qualité de son anglais n’y est sans doute pas étrangère.

Anderlecht est parvenu à conjurer la crise en deuxième mi-temps, grâce à l’impuissance brugeoise. Au terme du match, John Van den Brom s’est irrité d’un pénalty non sifflé. Cela souligne la tension qui règne au Parc Astrid. Rater le titre serait une catastrophe, au terme d’une saison que Van den Brom a entamée avec audace et, par moments, avec un football qui semblait conquérir les coeurs. Pour le moment, il ne reste pas grand-chose de ce panache.

PAR JACQUES SYS

À Anderlecht, il ne reste pas grand-chose du panache du début de saison.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire