Le cireur de chaussures devenu roi

Peter t'Kint
Peter t'Kint Peter T'Kint is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

En 2000, sur base d’un referendum, la FIFA couronna Edson Arantes do Nascimento, alias Pelé, loin devant Johan Cruyff, Franz Beckenbauer et le lauréat du public, Diego Maradona. Portrait de celui qui remporta trois fois la Coupe du Monde, quand le foot auriverde faisait alors rêver le monde entier.

En 2012, lorsque les Brésiliens élirent O Maior Brasileiro de Todos os Tempos (chez nous, le même referendum accoucha de deux vainqueurs : le Père Damien pour les néerlandophones et Jacques Brel pour les francophones), les 12 meilleurs s’affrontèrent en éliminatoires. Pelé fut opposé à Juscelino Kubitschek, président de 1956 à 1961 et considéré comme le père du Brésil moderne. JK l’emporta avec plus de 70 % des voix.

Il avait entamé sa carrière politique dans l’Etat de Minas Gerais, où sa famille avait bien du mal à nouer les deux bouts. Pelé est également originaire de cet Etat voisin de São Paulo et qui a pour capitale Belo Horizonte, BH pour les intimes. Pelé a grandi à Três Corações, au sud de cette ville et a encore un point commun avec le président : la pauvreté. Aujourd’hui, une rue du village où il a grandi porte son nom et une plaque orne la maison où il serait né mais dans sa biographie, Pelé parle surtout  » de pauvreté et d’une maison construite avec des pierres de seconde main.  »

A casa Pelé existe toujours mais ne vous y trompez pas : ici, tout est faux. Elle a été reconstruite sur base de récits de membres de la famille (Jorge, le frère de Pelé, et Celeste, sa mère) et a été inaugurée en 2012 après avoir été vieillie avec des techniques modernes pour ressembler à une maison de 1940, année où Ambrosina, la mère de Celeste, aida cette dernière à accoucher. On retrouve aussi quelques objets d’époque et la radio diffuse une musique des années 40.

Celeste, une fille du village, était tombée amoureuse d’un militaire venu effectuer son service et qui, pour occuper ses temps libres, jouait au football à l’Atlético, où il était attaquant. On le surnommait Dondinho. Comme le village venait d’avoir l’électricité, il appela son fils Edison, en hommage à l’inventeur Thomas Edison. Sur l’acte de naissance et sur pratiquement tous les papiers officiels, il est donc fait état d’Edison et pas d’Edson. On ne sait pas très bien quand il a perdu le i mais Pelé lui-même affirme s’appeler Edson.

La mort en face

Dondinho, pivot grand et solide, n’est pas mauvais joueur mais alors que l’Atlético Mineiro s’apprêtait à le tester, il se blesse au genou. Ce qui, à l’époque, est fatal pour un joueur du top niveau. Quatre ans après la naissance du gamin, la famille déménage à Bauru, dans l’Etat de São Paulo. Dondinho peut y rejouer au football mais également y travailler comme employé. Dans le train, le jeune Pelé découvre une partie de son pays.

La famille ne roule toujours pas sur l’or. Dondinho joue toujours au football mais tous les soirs, il devait passer de la glace sur son genou enflé. Les enfants courent pieds nus et portent des vêtements de seconde main. La maison est petite, le toit perce et sur la table, il n’y a souvent rien d’autre que du pain et quelques rondelles de bananes. Heureusement, de temps à autre, des membres de la famille apportent des vêtements.

A l’âge de sept ans – il était l’aîné et avait donc des responsabilités – Pelé commence à travailler. Avec l’aide de son oncle, il s’achète un kit de cireur. Préoccupée, sa mère lui demande de travailler dans le quartier mais personne n’y porte de chaussures… Il ne gagne donc pas beaucoup d’argent. Finalement, Dondinho l’emmène au stade où, le jour des matches, beaucoup de monde vient chaussé. Les problèmes financiers de la famille ne vont toutefois s’arranger que quelques années plus tard, lorsque son père est engagé dans le personnel d’entretien de l’hôpital.

(Photo by Schirner/ullstein bild via Getty Images) © belga

Pelé grandit à Bauru. D’abord près de l’Aero Club, car il veut devenir pilote. Mais un jour, un planeur s’écrase et après avoir été confronté à la dépouille du pilote au funérarium, il se met à faire des cauchemars. Il va souvent nager avec les gamins du quartier mais une fois, il échappe à la noyade. Dieu doit veiller sur lui car une autre fois, la terre dans laquelle ils avaient creusé un trou s’effondre et un autre garçon meurt asphyxié. Cela aurait tout aussi bien pu être lui. Lorsqu’il parle de l’école dans sa biographie, c’est surtout pour évoquer les punitions. On l’oblige notamment à rester à genoux sur des haricots durs et il admet que c’est justifié.  » Je n’étais pas discipliné et je me battais « , raconte-t-il. C’est ainsi qu’il double à deux reprises.

Il dispute ses premiers matches dans la rua Rubens Arruda. Les buts sont deux chaussures posées à la fin de la rue et les maisons servent de lignes de touche. C’est là, dans la boue, que le football tourne à l’obsession. En allant s’entraîner, les gamins volent des noisettes qu’ils rôtissent et vendent. Avec l’argent ainsi récolté, il s’achètent un équipement et une équipe de quartier voit le jour. Dondinho en est le premier entraîneur.

Pourquoi le surnom Pelé ?

Le football amène aussi les premiers surnoms. Celeste appelait souvent son fils aîné Dico, un surnom trouvé par l’oncle Jorge. Plus tard, lorsqu’il jouera à Santos, son équipier Zito le surnommera Gasolina, du nom d’un chanteur brésilien. Au départ, il n’aime pas qu’on l’appelle Pelé. Il veut qu’on l’appelle Edson, comme l’inventeur. Pour lui, Pelé, c’est nul. A l’école, quelqu’un l’appelle comme ça et il frappe. Il est renvoyé pour deux jours.

Dans sa biographie, Pelé dit qu’il existe plusieurs versions de l’origine de son surnom. Un jour, à Bauru, un immigré turc l’aurait vu prendre le ballon de la main pendant un match amical et lui aurait dit : « Joue avec les pieds, idiot.  » En portugais, pieds se dit pés mais dans la bouche d’un Turc, ce serait devenu Pelés. Lui, il pense que son surnom remonte à l’époque où Dondinho jouait encore à Vasco de São Lourenço.

Au but, il y avait un certain Bilé et lorsqu’on lui demandait ce qu’il voulait faire plus tard, Pelé répondait : « Joueur de foot, comme Bilé« . Mais au lieu de dire Bilé, il disait Pilé qui, plus tard, devint Pelé. A l’école, on se moquait de son accent de Minas Gerais et Edson devient Pelé.

Il est aussi un véritable coureur de jupons. Il se poste à l’entrée du cinéma, observe les filles qui viennent sans petit ami et tente de les séduire. Un jour, il est confronté au racisme lorsqu’un père voit sa fille en sa compagnie. « Que fais-tu avec ce negrinho ? », demande-t-il. Pelé le regarde la frapper et ne réagit pas.

La première véritable équipe de Pelé, c’est Baquinho. Elle est déjà un peu plus professionnelle et il y gagne même ses premiers sous. Les scouts ont tôt fait de le repérer et, dès l’âge de 14 ans, les premières propositions tombent. Celeste n’a pas envie de déménager à Rio, qu’elle trouve trop cosmopolite. Finalement, il opte pour Santos, où il débarque à l’âge de 15 ans. Avant toute chose, il se rend à la plage et plonge dans l’eau. Son père lui avait dit qu’elle était salée et il voulait savoir si c’était vrai.

A Santos, il loge à la Vila Belmiro, le stade, dans de petites chambres de béton qui existent toujours et qui peuvent accueillir huit personnes. Les murs sont dénudés et froids mais quand on a la chance de s’entraîner avec les pros, on ne se plaint pas.

(Photo by MICHEL CLEMENT/AFP via Getty Images)

Avec Ilena de Suède

Il s’adapte facilement. Au cours de la première saison, il évolue surtout en U20 mais quand on le fait redescendre en U16 à l’occasion de la finale d’un tournoi local, il manque le tir au but décisif. L’équipe perd le match et le lendemain à 6 h 30, honteux, il est devant le stade, valise à la main. Il veut rentrer à Bauru mais comme les mineurs doivent disposer d’une autorisation pour quitter le bâtiment, le concierge le retient.

Plus tard, son entraîneur arrive et lui dit que tout le monde a droit à l’erreur, que la fuite n’apporte rien et qu’il doit retenir la leçon. Il le fait et, le 7 septembre 1956, il effectue ses débuts professionnels. Né le 23 octobre, il n’a pas encore 16 ans. Il doit attendre le lendemain pour communiquer la nouvelle à son père par téléphone.

Deux ans plus tard, déjà, il est international. Cette fois, son père apprend la nouvelle par la radio et lui téléphone. Pelé est même convoqué pour la Coupe du Monde en Suède mais lors du dernier match amical, il est victime d’une vilaine faute. Blessé au genou, il manque la période de préparation mais reste dans la sélection.

A l’époque, les choses ne sont pas comme aujourd’hui. Les joueurs abordent les grands événements de façon beaucoup plus détendue. Ils s’attribuent des surnoms pour le fun. Pelé est ainsi surnommé O Alemão, l’Allemand. Ils partent en Italie, voient le pape, et en Suède, ils se promènent dans Göteborg, où ils logent. Au cours d’une balade, il rencontre Ilena, une blonde suédoise fascinée par sa peau d’ébène. Elle sera son amoureuse tout au long du tournoi.

Il n’est pas prêt pour les deux premiers matches mais bien pour le troisième. le sélectionneur décide de rajeunir l’équipe en lançant Pelé et Garrincha. Le psychologue qui accompagne le groupe est d’un autre avis. Il a soumis tous les joueurs à un test – une idée révolutionnaire pour l’époque – et en a conclu que Pelé (17) est  » très puéril  » et  » manque de combativité.  »

Mais au fil des matches, Pelé ne cesse de grandir. Trop nerveux contre la Russie, il manque des occasions nettes mais en demi-finale, face à la France, il signe un hat-trick après la pause. Il marque aussi en finale contre la Suède. Le Brésil est champion du monde pour la première fois et après le tournoi, Pelé se pose une question : « Pourquoi sommes-nous le seul pays à aligner des joueurs noirs ? »

Une Romisetta comme cadeau

Le retour au Brésil est triomphal et le maire de Bauru lui offre… une voiture. Pas le cabriolet dont il rêve mais une Romisetta, une voiture à trois roues très populaire à l’époque. Il n’a pas encore de permis de conduire mais le cadeau ne lui plaît guère. Il veut le donner à son père, qui refuse.  » On ne vend pas et on ne donne pas un cadeau.  »

Quelques mois plus tard, il rencontre Rosemari, une femme blanche, qui deviendra sa femme. Lorsqu’il rencontre ses parents, il apprend que jamais un homme noir n’est entré chez eux. Roberto Muylaert, auteur du livre sur Moacir Barbosa, le gardien noir de l’équipe nationale qui a échoué en finale de la Coupe du monde 1950 et a été montré du doigt toute sa vie, raconte que Pelé a joué un rôle très important dans la lutte contre le racisme au Brésil.  » A l’époque, il n’était pas du tout évident pour un noir de devenir un héros.  »

Pelé n’a guère le temps de voir Rosemari. En 1959, il dispute 103 matches pour le compte de cinq formations : Santos, l’équipe nationale, les All Stars de l’Etat de São Paulo, l’équipe de la caserne et l’équipe nationale militaire. Son corps est soumis à rude épreuve. A l’époque, Santos effectue également des tournées européennes. Au Liban, l’équipe est menacée par des fans qui veulent kidnapper les joueurs s’ils n’affrontent pas leur équipe nationale.

En Egypte, des hommes embrassent les stars… sur la bouche. Pelé ne s’en émeut pas :  » Chaque pays a ses coutumes « , dit-il. A Lagos, la guerre entre le Nigéria et le Biafra est interrompue pendant 48 heures afin que tout le monde puisse voir jouer Pelé. Kiki, modèle et actrice, lui fait visiter Paris. Des photos paraissent dans les journaux et il doit rendre des comptes à Rosemari.

Pelé gagne bien sa vie. Deux biographies sont éditées, on réalise également un documentaire sur sa vie. Des journalistes se mettent à la recherche de ses origines… qu’ils ne découvriront jamais avec certitudes.

Selon les uns, ses aïeux seraient angolais. Selon d’autres, ils seraient nigérians. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agissait d’esclaves et que le nom Nascimento est celui du propriétaire de la plantation dans laquelle ils travaillaient. La famille a longtemps vécu sous le joug de l’esclavage puisque Ambrosina, la grand-mère de Pelé, fut la première à vivre libre.

Ses prestations sportives sont répercutées en Europe. En 1961, l’Inter est le premier à faire une proposition que le joueur et son club refusent. Dans sa biographie, Pelé affirme que le bruit court que le gouvernement l’a déclaré  » héritage national non exportable « . La Juventus tente sa chance également. Umberto Agnelli, le patron de Fiat, est prêt à mettre un million de dollars sur la table. Mais Santos ne cède pas.

(Photo by -/AFP via Getty Images)

Un tour d’honneur pour son 1000e but

Les voyages, le football et les nombreuses obligations commerciales fatiguent Pelé. Lors de la Coupe du monde 1962, cela lui est fatal. Pelé ne se sent pas prêt mais il joue tout de même et se blesse. Garrincha devient la star de l’équipe et Pelé n’est pas rétabli à temps pour la finale. Le deuxième succès est fêté de façon beaucoup moins intense que le premier.

En 1966, nouveau coup dur. L’année commence bien puisqu’il se marie. Après sept ans, Rosemari a enfin dit oui et au cours de leur voyage de noces en Europe, ils rencontrent le pape. Mais au même moment, Pelé apprend que son homme de confiance a fait de mauvaises affaires et qu’il est endetté. Pour éviter les gros titres dans les journaux, il emprunte de l’argent aux dirigeants de Santos qui en profitent pour lui faire signer un nouveau contrat de cinq ans. C’est ainsi que le meilleur footballeur du monde sera, presque toute sa vie, lié à un seul club.

La Coupe du monde 1966 est un flop. Le Brésil dispute ses matches de poule à Goodison Park et, par l’intermédiaire d’un ami journaliste, Pelé apprend que les Beatles sont fans et qu’ils aimeraient jouer pour l’équipe. Le coach refuse. Juste avant le début du tournoi, Garrincha est impliqué dans un accident de moto et, bien qu’il semble prêt, il ne l’est pas tout à fait.

La préparation ne ressemble à rien et le Brésil est éliminé sans gloire par le Portugal à l’issue d’un match très dur. Pelé est tellement déçu que, pendant deux ans, il refuse de porter le maillot de l’équipe nationale.

Fin 1969, à un an de la Coupe du monde au Mexique, Pelé est sur le point d’inscrire son 1000e but. Du jamais vu. On pense qu’il va l’inscrire à Paraiba, un petit Etat, mais le gardien se blesse et l’entraîneur décide que Pelé défendra les filets. Ce n’est que plus tard qu’il apprendra que la direction de Santos veut qu’un événement aussi important ait lieu dans un stade plus prestigieux. Au Maracaña, par exemple. Contre Vasco. En plus, nous sommes le 19 novembre et c’est la fête nationale. Pelé inscrit son 1000e but sur penalty et le match est interrompu pendant 20 minutes afin qu’il puisse effectuer un tour d’honneur.

La Coupe du monde 1970 est une réussite. João Havelange place Mario Zagallo (équipier de Pelé en 1958 et 1962) à la tête de l’équipe nationale, les maillots des joueurs sont fabriqués sur mesure et adaptés au climat. Aujourd’hui, on trouverait cela normal mais pour l’époque, c’est révolutionnaire. Plus important encore : Pelé ne souffre d’aucun problème physique. Cette Coupe du monde, peut-être la meilleure disputée par le Brésil, a pourtant failli mal se terminer pour lui car en demi-finale, il est descendu par un Uruguayen et il se venge en lui donnant un coup de coude lors du duel suivant.

 » Mon coude me faisait tellement mal que je me demande dans quel état était sa tête « , écrit-il dans sa biographie. Heureusement pour Pelé, il n’a touché ni le nez ni la mâchoire de son adversaire. L’arbitre a même sifflé une faute… en sa faveur. Une carte rouge l’aurait privé de la finale face à l’Italie, remportée 4-1 par la dream team. C’est Carlos Alberto, le capitaine, qui reçoit le trophée. Pelé n’a jamais été capitaine d’une de ses équipes. Il ne le souhaitait pas.

Une star au Cosmos

Avant la Coupe du monde 1974, et malgré l’insistance de Havelange et de Zagallo, Pelé arrête. Il est alors âgé de 34 ans et se sent trop vieux. Il est tout de même présent en Allemagne pour le compte de Pepsi et participe à un échange de trophées avec l’Allemand Uwe Seeler. Il lui remet la nouvelle Coupe du monde tandis qu’il emmène définitivement la Coupe Jules Rimet, que le Brésil a remportée trois fois. Au cours du tournoi, la nouvelle mentalité qui règne au sein de l’équipe brésilienne énerve Pelé. A ses yeux, les joueurs sont plus préoccupés par leur valeur marchande après le tournoi que par les matches. A Dortmund, le Brésil est battu par le football total des Hollandais et de Johan Cruijff.

De retour au pays, Pelé est confronté à ses problèmes financiers. Il a de nouveau fait de mauvaises affaires et a quelques millions de dollars de dettes. João Havelange, pour lequel il a fait du lobbying au cours de l’élection à la présidence de la FIFA, lui donne un coup de main mais il est clair qu’il doit réaliser un coup. Le Real, la Juventus et l’AC Milan sont intéressés mais il ne veut pas jouer en Europe : trop de pression. Pas question, non plus, de rester à Santos.

(Photo by 4Imagens/Getty Images)

Finalement, il signe au New York Cosmos, où il touche 9 millions de dollars à la signature et 50 % de tous les revenus que l’entreprise Warner Communications fera grâce à son nom. Pendant deux ans, il joue au football et fréquente les cocktails ou autres fêtes. Il rencontre Frank Sinatra, Woody Allen et Mick Jagger. Il est invité au 18e anniversaire de Michael Jackson (et au 19e aussi). Le 1er octobre 1977, il met définitivement un terme à sa carrière. Ce sont ses troisièmes adieux, après ceux effectués à l’équipe nationale (1971) et à Santos (1974). Il a alors 37 ans, 1.366 matches et 1.282 buts au compteur.

PAR PETER T’KINT

Avant la Coupe du Monde 1958, le psychologue de l’équipe brésilienne le trouvait puéril et manquant de combativité.

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