Le chardon inconnu

Craig Levein à la tête de l’Ecosse.

L’Ecosse a attendu un mois avant de dévoiler le nom de l’inconnu qui succèdera à un non moins inconnu à la tête de la sélection nationale. Exit George Burley, l’ancien coach d’Ipswich sacrifié suite à une défaite innommable face au rival gallois en match amical. Lui succède Craig Levein. Qui ? C’est bien là le paradoxe : l’équipe au chardon a choisi un illustre inconnu alors que le pays regorge d’entraîneurs de talents. Quatre écossais officient en Premier League ( Alex Ferguson, David Moyes, Alex McLeish et Owen Coyle). Graeme Souness, Gordon Strachan (à Middlesbrough) et Kenny Dalglish sont en réserve de la république.

Mais voilà, le poste de sélectionneur ne fait plus recette. Le réservoir écossais est assez mince et le salaire offert par la Fédération est encore éloigné des standards en vigueur en Angleterre. De plus, échaudée par le passage de Berti Vogts de 2002 à 2004, la Fédération était assez divisée sur le choix d’un entraîneur étranger ( Dan Petrescu, l’entraîneur démissionnaire d’Unirea Uzirceni et Nevio Scala, l’ancien coach de Parme, avaient été sondés).

C’est donc au sein de la Scottish Football League que la Fédération a puisé. Et elle s’est tournée vers le jeune entraîneur de Dundee United, Levein (ex-Leicester et Raith Rovers). A 45 ans, celui-ci réussissait du bon travail avec les Terreurs. Arrivé en 2006 alors que l’équipe n’avait remporté qu’un de ses 12 premiers matches, il a réussi à battre les Rangers d’entrée avant de porter ses couleurs à la 5e et à la 4e position, grâce à un travail de fond avec les jeunes. Dundee United, conscient du potentiel de son manager, ne l’a pas laissé partir facilement. La Fédération a donc dû payer une compensation de 300.000 euros.

Ce choix a été salué unanimement, tant par Ferguson que par Moyes, tandis que certains joueurs (comme Kris Boyd qui avait refusé de jouer sous Burley ou Barry Ferguson et Allan McGregor écartés de la sélection), ont déjà fait part de leur volonté de retour en équipe nationale. Levein, ancien international qui a notamment participé à la Coupe du Monde 1990, a également négocié un pouvoir accru au sein de la Fédération. Il désire s’occuper de la politique sportive censée amener la sélection dans un tournoi majeur, ce qui ne lui est plus arrivé depuis 1998. Or, la Fédération voulait en premier lieu quelqu’un qui se concentre sur le court terme : qualifier l’Ecosse pour l’Euro 2012.

Par rapport à Burley qui voulait que son équipe impose son jeu à tout adversaire, Levein est davantage pragmatique. Il a désormais trois mois pour connaître ses joueurs avant un premier test, le match amical contre la Tchéquie le 3 mars.

STéPHANE VANDE VELDE

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