Le chanteur Baloji chez les Rouches « J’adore le Standard »

L’ex-membre du groupe Starflam a réalisé un de ses rêves : rencontrer ses joueurs préférés et son idole, Michel Preud’homme.

Une fois n’est pas coutume, Sport/Foot Magazine organise une rencontre entre les joueurs du Standard et un artiste liégeois : Baloji. Ce dernier est un ex-membre du groupe Starflam connu pour son tube de 2001 : La Sonora. Né à Lubumbashi, il débarque en Belgique dans les valises de son père à l’âge de quatre ans. Il en a 29 ans aujourd’hui.

Le rendez-vous est donné à l’Académie Robert Louis-Dreyfus, centre de formation du club. Frédéric Leidgens, l’attaché de presse, nous a proposé de déjeuner avec les joueurs et d’ensuite écouter en leur compagnie quelques titres du nouvel album de Baloji – Hôtel Impala – qui fait actuellement sensation. On rencontre le chanteur devant l’Académie. Un petit coup de fil à Leidgens et la grille s’ouvre. On arrive alors dans le resto. Tous les joueurs sont réunis par affinités culturelles : les Brésiliens, les Français, les Africains, les Belges et les… jeunes. Leigdens nous propose de nous asseoir avec les Frenchies Ali Lunkunku, Siramana Dembele et Thomas Phibel. Fred Dupré, grand amateur de Rap, nous rejoint. Menu de sportif : pâtes et saumon. Baloji nous explique le pourquoi du comment de son album.

 » Fin 2004, j’ai reçu une lettre de ma mère dont je n’avais plus eu de nouvelles depuis trois ans. Elle m’y a appris ma date de naissance et ça m’a touché. Cela m’a donné la motivation pour me relancer dans le rap. J’ai donc décidé de faire un album concept qui évoque des tranches de ma vie « .

Dembele enchaîne :  » C’est quoi Hôtel Impala ? ».  » C’est l’hôtel de mon père « , répond Baloji. Ce que le Standarman ne sait pas, c’est que le paternel du rappeur a dû abandonner l’établissement suite aux violences qui ont éclaté à Kolwezi en 1991. Et Dembele demande combien d’albums, le chanteur a vendus.  » Avec Starflam, on a été disque de platine. Mais ce n’est pas comme en France « . Baloji poursuit la discussion et explique que son père lui avait dit que la Belgique était le pays de Marvin Gaye et qu’il l’avait rencontré.

Et Lukunku d’embrayer :  » Quoi ? ! Marvin Gaye… Marvin Gaye ? ! Le chanteur ? ». Le chanteur soul a effectivement séjourné à la côte belge, à Ostende, après avoir rompu son contrat avec Tamla Motown. Il y enregistra le succès planétaire Sexual Healing. Le chanteur Arno y fut d’ailleurs son cuisinier…

Quand il prend le mic’, il fout le feu

Baloji explique pourquoi il a quitté Starflam et avoue qu’il est un grand fan du Standard. Dupré avance qu’il adore le rap et notamment le groupe flamand ‘t Hof van Commerce.  » C’est du rap en patois de Flandre occidentale. C’est amusant « , dit-il. Balo dit ensuite à Dupré qu’il se débrouille en flamand et demande à Lukunku s’il le parle. Réponse négative du Français.  » Quoi ? T’as joué à Gand et tu ne parles pas flamand ? », assène-t-il en rigolant.

On parle des propos racistes tenus par Johan Vermeersch. Baloji :  » Ça blesse mais j’essaie de ne plus faire attention à ce genre de propos. D’abord, je me suis dit qu’il avait trop foiré. Mais ses mots ont dépassé sa pensée. C’est surtout lié à son langage qui ne fait pas dans la finesse « . Lukunku :  » Ma réaction face à de telles conneries dépend vraiment de mon humeur. Mais il faut toujours essayer de rester plus intelligent que l’autre « . Baloji opine du chef.

Retour de Leidgens :  » Je propose que l’on monte dans la salle de détente pour écouter ta musique « . L’attaché de presse essaie de prendre un des albums que le chanteur a apporté. Pas de chance, c’est celui qu’a reçu Dembele.  » Tu ne le touches pas. C’est le mien « , dit-il en se marrant. Avant de monter, Balo demande de faire une photo avec Michel Preud’homme.  » C’est mon idole « , clame-t-il.

On monte et Leidgens met le CD de Baloji.  » Quelle est la meilleure ? », demande Leidgens.  » La dernière « , répond Balo. C’est Nakuenda, une reprise de I’m going home, un inédit de Marvin Gaye. Superbe morceau… Mais Leidgens souhaite un morceau qui bouge plus. Dembele propose la deux : Tout ceci ne vous rendra pas le Congo. L’animateur du jour prépare un micro et propose à Baloji de chanter. Celui-ci est un peu intimidé car entre-temps tous les joueurs sont montés. Il hésite…

Lukunku :  » Tu chantes devant 5.000 personnes et t’as peur de chanter devant nous ! ? ». Baloji se lève, prend le mic’ et fout littéralement le feu. Le peu de gens qui restaient en bas cavalent à l’étage. Le chanteur s’arrête et Lukunku prend le micro :  » Ladies and gentlemen. May I introduce you Ogushi Onyewu. G Unit ! « . Le Français demande à l’Américain de chanter une chanson de 50 Cent mais le défenseur ne bronche pas, intimidé sûrement. Leigdens met fin à la rencontre. Sieste oblige. Une dernière accolade entre Balo et le Congolais Dieumerci Mbokani. Leidgens propose alors au chanteur et à notre photographe de faire un cliché dans le vestiaire. Ils obtempèrent. On lui donne même une vareuse du club. Indispensable d’ailleurs ! Le joueur ne s’est pas rendu compte qu’il portait un t-shirt mauve !  » Oh la gêne « , s’exclame-t-il.

Liège est une ville excellente

Direction : la salle de presse. Baloji nous parle de Liège, du Standard et du foot en général.  » Liège est une ville excellente. Les gens ont un grand c£ur, sont directs et font tout le temps preuve de franchise. J’adore cette ville. Elle marche à l’émotionnel, tout comme le Standard. Mon amour pour ce club a commencé grâce au road manager de Starflam. Il faisait à l’époque partie des ultras. A force, tu t’y mets. Le public est fantastique. Il dégage la meilleure ambiance en Belgique. J’ai en plus une immense sympathie pour Preud’homme. Je l’adorais déjà en tant que joueur. Et j’espère vraiment qu’il mènera les Rouches au titre. Ça serait un jour de fête nationale presque ! Mais j’ai quand même un peu peur pour eux car le noyau n’est pas assez étoffé. Je ne sais pas vraiment à quoi mon adoration de Preud’homme est due. Peut-être une réminiscence de l’enfance. Quand il parle, je le crois, contrairement à d’autres entraîneurs. J’ai l’impression qu’il sacrifie beaucoup pour son club. Mais je croyais aussi en Frankie Vercauteren. Je connais bien son fils Andy. Il est DJ et je pense que c’est le nouveau Daddy-K ! Tout est question de leadership. Un mec comme Steven Defour a aussi une grande prestance. C’est vraiment cool que le Standard ait fait le pari des jeunes. En plus, la plupart ont été formés au club. On leur a donné des responsabilités et ils les ont assumées depuis le départ de Sergio Conceiçao. C’était un peu trop la vedette, l’intouchable ! Je ne l’aimais pas, bien que c’était un très bon joueur. Je crois vraiment plus en gars comme Marouane Fellaini. C’est un peu à l’image de ce que nos Espoirs ont réalisé en se qualifiant pour les Jeux Olympiques. C’est vraiment une belle leçon pour les vieux. Il ne faut jamais hésiter à miser sur les jeunes « .

Tchité et Emile sortaient trop ?

Baloji a 29 ans. Tout juste assez pour avoir des souvenirs de la formidable campagne des Diables à Mexico.  » J’étais au Congo quand les Belges sont parvenus à se hisser en demi-finales. On vibrait là-bas « . Il se fait aussi philosophe quant aux baisses de régime des footballeurs :  » Je pense qu’elles sont dues à des raisons extra football. Pourquoi Mbokani ne marque-t-il plus ? Il peut, par exemple, avoir eu une embrouille avec sa femme. Ce n’est pas nécessairement dû à la fête… Les sentiments doivent quand même jouer. J’ai joué au basket au Standard de Cointe, juste au-dessus de Sclessin. On n’était nulle part au classement. Normal : on préférait aller voir les filles. C’est comme Mémé Tchité. A l’époque, j’habitais rue de l’Université. J’étais son voisin. Il avait fait une demi-saison de dingue avec le club, puis presque plus rien. Je le voyais souvent en train de draguer des filles. Mais n’interprétez pas mal ce que je dis comme l’a fait récemment un journaliste de Humo. Je dis juste qu’il aimait les filles. Un peu comme Emile Mpenza à son époque au Standard. C’était un tombeur. Je le voyais souvent en boîte. En plus, il crânait beaucoup trop ! Il regardait tout le monde de haut. Mais quand si jeune, tu te retrouves avec autant d’argent, il y a de quoi perdre la tête. Pour revenir à Tchité, c’était vraiment un mec avec du talent. Pourquoi est-il passé à Anderlecht ! ? Chez les Mauves, il y a un joueur que j’apprécie : Ahmed Hassan. Il a du génie ce joueur ! Au Standard, j’aime bien Olivier Renard. C’est un pur gardien. Son remplaçant Andres Espinoza est pas mal mais Renard a quand même les mains moins mouillées. De temps en temps, je regarde Studio 1 le lundi. C’est une chouette émission. J’aime surtout Stéphane Pauwels. C’est une vraie grande gueule et ça me plaît. Il est loin d’être consensuel ! J’adore quand il démonte Anderlecht ! ( il rit) Benjamin Deceuninck me plaît bien. Et Rodrigo Beenkens est une véritable encyclopédie. Je suis également un grand fan de NBA. Je regarde le plus de matches possible. Ces mecs jouent 82 matches par saison. C’est vraiment un autre monde. Ne fût-ce que pour les salaires et l’audience « .

par tim baete-photos michel gouverneur

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