Le champion du monde a un axe en béton

Les champions du monde en titre forment le cour de l’équipe de Roberto Donadoni. Beaucoup d’entre eux ont aussi rejoint le noyau mais les pions majeurs sont toujours irremplaçables.

Un champion du monde se présente à l’EURO. Ce qui sonne comme un cliché est plutôt une triste histoire car les champions du monde en titre ont rarement connu le succès lors du tour final de l’EURO. La France est la seule, jusqu’à présent, à avoir remporté l’épreuve deux ans après avoir été sacré championne du monde.

Comble, elle a réalisé cet exploit grâce à un golden goal contre l’Italie, celle-là même qui veut rééditer l’exploit de la France. Après un début de campagne secoué, l’Italie s’est qualifiée grâce à une victoire 2-1 en Ecosse, terminant vainqueur du groupe B.

 » Avec ce noyau fantastique, l’Italie est la principale favorite à la victoire finale « , commente Marcello Lippi, le sélectionneur 2006, qui place ainsi la barre très haut pour Roberto Donadoni, son successeur.

L’équipe

Donadoni a composé sa sélection après avoir passé en revue 67 joueurs (un de plus que Lippi) parmi lesquels vingt débutants, six de moins que son prédécesseur. Les champions du monde forment cependant l’ossature du noyau, même s’ils disputent sans doute leur dernier tournoi. Huit champions, dont six réserves, ne sont pas du voyage. Francesco Totti et Alessandro Nesta ont pris leur retraite. Sinon, l’Italie va aligner l’équipe-type qui a gagné la finale de Berlin aux tirs au but contre la France.

Donadoni n’a introduit qu’un nouveau dans le onze de base : le vif ailier gauche AntonioDi Natale, excellent dribbleur.

Après sa meilleure saison depuis des années, Alessandro Del Piero a réintégré l’équipe nationale alors que Donadoni l’avait ignoré pendant des mois suite une divergence d’opinion. Le capitaine de la Juventus opérait à gauche, en équipe nationale et ne s’y sentait pas bien du tout.  » Soit je joue en attaque soit je ne joue pas du tout « , avait-il râlé. Il avait été entendu… jusqu’à ce qu’il redevienne incontournable.

La tactique

Donadoni a plusieurs variantes, qu’il a d’ailleurs testées pendant les éliminatoires : 4-3-3, 4-2-3-1 ou 4-3-1-2. Jamais cependant il n’a touché à la ligne défensive. Les clichés sur le catenaccio ne tiennent plus la route. Les Italiens opèrent en effet avec deux extérieurs offensifs, Di Natale, Mauro Camoranesi, et Luca Toni à l’avant-centre. Derrière, les Romains Daniele De Rossi et Simone Perrotta et les MilanistiMassimo Ambrosini et Gennaro Gattuso se disputent les deux places libres aux côtés du régisseur, AndreaPirlo. Avec Del Piero, l’Italie pourrait jouer avec deux avants et poster le capitaine de la Juventus au numéro dix.

En défense, il reste une place pour CristianPanucci ou FabioGrosso, à côté des titulaires Fabio Cannavaro, Marco Materazzi et GianlucaZambrotta. Ce dernier évoluera sur le flanc gauche si Panucci est aligné et à droite si le joueur de Lyon est titularisé.

Les plus

Les automatismes, le moral et la cohésion constituent des atouts énormes pour les chevronnés Transalpins, que la pression ne dérange pas.  » C’est une vieille loi : l’Italie n’est jamais meilleure que quand elle a de l’eau jusqu’au cou « , commente Gattuso. En plus, la Squadra a l’axe le plus fort du monde, avec Gigi Buffon, Cannavaro, Pirlo et Toni.

La plupart des joueurs ont retrouvé leur forme à temps : Di Natale et Camoranesi n’ont encore jamais marqué autant que cette saison en Série A et Donadoni possède sous la main deux autres avants en forme, Marco Borriello et Fabio Quagliarella en plus de Del Piero.

Les moins

Dans certains matches de qualification, le bât a blessé en défense, dans le secteur où l’Italie est traditionnellement la plus solide. Les Azzurri n’ont encaissé que neuf buts mais devant Buffon, l’ordre n’a pas toujours régné. Pirlo est le cerveau de l’équipe. Nul ne peut valablement remplacer Iceman. Si Pirlo se blessait ou était en méforme, ce serait une catastrophe.

Il en va de même pour Buffon, qui souffre du dos depuis des mois. Marco Amelia, le gardien réserve, vient d’être rétrogradé avec Livourne. Le numéro trois, Morgan De Sanctis, a peu joué à Séville, cette saison.

Particulier

Accablée par les critiques de sa presse, l’Italie avait décidé de ne pas participer au premier EURO, en 1960. Ensuite, elle a raté à quatre reprises sa qualification. Elle ne compte qu’un triomphe, en 1968. Et encore avait-elle gagné la demi-finale contre l’URSS au toss. La finale contre la Yougoslavie avait aussi connu un déroulement étrange. Pour la première et unique fois de l’histoire de l’EURO, le titre s’était joué en deux matches, avec un intervalle de quatre jours (1-1 et 2-0).

Au premier tour, pour la quatrième fois en deux ans, les Transalpins affrontent la France. Ils attendent une victoire au terme du temps réglementaire depuis 30 ans.

De 1987 à 1993, Donadoni a joué avec Marco van Basten, son collègue et rival des Pays-Bas, à l’AC Milan. Jusqu’à la fatale blessure du Néerlandais, les deux hommes ont gagné ensemble, entre autres, trois titres et deux Ligues des Champions. Panucci, auteur du but qui a sanctionné la qualification de l’Italie, a joué trois ans avec Donadoni.

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