LE CHAMPION, C’EST… JAN BREYDEL

Si je prends tous les titulaires de Bruges, je n’en vois pas un qui n’est pas actuellement dans la forme d’un futur champion. Trois des joueurs offensifs, José Izquierdo, Hans Vanaken et Lior Refaelov, font parfaitement le boulot. Ruud Vormer revient dans le parcours au meilleur moment. Le champ d’action de Timmy Simons n’a jamais semblé aussi important. StefanoDenswil et Björn Engels continuent à confirmer qu’ils forment la meilleure paire centrale défensive. Laurens De Bock est au top. Thomas Meunier vient de sortir deux très bons matches après un petit passage à vide. Ludovic Butelle ferme la boutique avec son talent et sa présence.

Bref, c’est bon partout pour le moment. Et c’est aussi très fort dans les tribunes ! Plus que jamais, Bruges a un public qui joue un rôle clé. Pour l’adversaire, c’est une pression infernale. S’il rate une passe ou fait une faute, les supporters de Bruges se manifestent bruyamment. Si l’arbitre prend une décision qui n’est pas favorable au Club, idem pareil. C’est clair que l’équipe visiteuse le ressent et ça peut altérer ses moyens. Ça augmente aussi la confiance de l’équipe à domicile.

Le douzième homme brugeois est à coup sûr une des explications d’un bilan historique à la maison. Le Club a déjà joué 18 fois chez lui. Il a été écrasé par Anderlecht, mais pour le reste, c’est le bilan parfait avec 17 victoires. Un goal average de 42-9 en phase classique, et c’est encore plus brillant en play-offs avec une différence de 10-1 dans trois matches gagnés sans peine.

On a déjà oublié les deux défaites en quatre jours, à Anderlecht et à Genk. Le Club a repris sa marche en avant et il fonce vers le titre. C’est l’équipe qui pratique le jeu le plus frivole, le mieux réfléchi aussi. On peut considérer Genk comme une des équipes en forme, elle a eu deux occasions le week-end passé au Breydel, le match aurait peut-être tourné autrement s’ils en avaient mis ne fût-ce qu’une seule au fond, mais sur l’ensemble de la rencontre, Bruges a géré en champion. Avec le drive qu’on a régulièrement vu en phase classique.

Après les résultats de ce week-end, on peut probablement dire que c’est fini pour Gand, qu’il n’y aura pas un deuxième titre consécutif. La faute à plusieurs choses. La Ligue des Champions, certainement. Elle a coûté de la concentration, de l’énergie et des points. J’ai l’impression qu’il n’y a plus beaucoup d’essence dans le moteur. La faute aussi à deux campagnes de transferts très moyennes. Si on analyse l’apport des joueurs arrivés en été, puis en janvier, c’est maigre.

Un homme peut résumer l’ensemble des transferts : MbarkBoussoufa. Au sommet de son art, il aurait probablement pu relancer Gand dans le match à Anderlecht, mais il n’en a pas été capable parce qu’il n’est pas fit après autant de mois sans jouer de matches. La troisième place est sans doute le dernier objectif raisonnable pour les Buffalos.

On peut se dire que rien n’est fait pour le titre, vu l’écart limité entre Bruges et Anderlecht, et vu le fait que ces équipes doivent encore s’affronter. Anderlecht s’est bien repris après l’affront subi contre Ostende et il a mérité sa victoire contre Gand. C’est le positif. Mais il n’y a pas que des signes encourageants. C’est toujours aussi poussif, et encore une fois, les Mauves ont dû attendre les dernières minutes pour être tout à fait rassurés.

C’est ce qu’on voit depuis le début de la saison, quel que soit le niveau de l’adversaire. Tuer un match très vite puis mettre le cruise control, ce n’est pas pour Anderlecht dans ce championnat. Je crains qu’ils soient obligés de faire 12 sur 12 pour être champions. Et je crains tout autant qu’ils en soient incapables.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE

 » Je crains qu’Anderlecht soit obligé de faire 12 sur 12 pour être champion. Et je crains tout autant qu’il en soit incapable.  »

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