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Le Cercle est plus difficile à entraîner que le Club

Le Cercle Bruges a été défait 6-0 par Zulte Waregem. Le revers de trop pour Fabien Mercadal.

La sonnette d’alarme avait déjà retenti au Cercle à l’issue de son élimination de la coupe par le modeste club amateur de Rebecq (0-1) et de sa défaite contre Eupen (1-2), qui était alors lanterne rouge. En interne, des critiques s’étaient fait entendre, confidentiellement :  » Il faut qu’il se passe quelque chose de toute urgence.  »

Ça s’est finalement produit : le Cercle a adopté une autre occupation de terrain et un autre système de jeu à Waregem. Le résultat a été encore pire : 6-0. Au tiers du championnat régulier, le Cercle est dernier avec trois points sur trente, à trois points d’Eupen, à quatre de Waasland-Beveren. Son différentiel de buts est éloquent : moins 19. Ces chiffres font du Cercle le principal candidat à la relégation, pour le moment.

Dans ces conditions, c’est souvent le coach qui est pointé du doigt. Et Fabien Mercadal a bel et bien payé les pots cassés. Le Cercle avait engagé cet entraîneur dénué d’expérience au plus haut niveau en prévision d’une saison sans souci, à la tête d’une équipe ayant un potentiel suffisant pour la colonne de gauche. Cette ambition émane du président Frans Schotte. Elle était compréhensible mais relevait surtout du wishfulthinking.

Compréhensible parce que le Cercle ne pouvait plus se permettre une saison comme la précédente : après le Nouvel-An, il n’avait plus gagné un seul match du championnat régulier et avait terminé dernier des PO2. Du wishfulthinking parce que l’AS Monaco est son propriétaire et que sa priorité est la composition de son noyau et non celle du Cercle.

Certains footballeurs sont arrivés beaucoup plus tard que prévu, d’autres ne sont même pas arrivés du tout et le Cercle a dû chercher des alternatives in extremis. C’est le sort d’un club qui a vendu son autonomie en échange de sa survie chez les professionnels.

Ce sont là des conditions ingrates pour un coach : une sélection presque entièrement renouvelée, avec trop de mercenaires et pas assez d’expérience. Mercadal a opté pour une tactique très défensive, compte tenu des circonstances. Il a mis en place un bloc très bas, des extérieurs comme Kylian Hazard doivent surgir de très loin et Idriss Saadi est isolé en pointe.

Comme l’équipe était fragile en défense, essentiellement à cause des erreurs commises par les espoirs mis à sa disposition par Monaco, le club a aligné, dès septembre, un défenseur central supplémentaire, procédant avec un seul homme sur les flancs, trois resserrés devant la défense et deux avants. Ça n’a résolu ni le problèmes des erreurs défensives ni le manque de jonction offensive.

La pression interne a grandi en faveur d’une autre approche mettant davantage l’accent sur la création d’occasions, afin de donner aux joueurs le sentiment qu’ils étaient capables de faire autre chose que subir les événements. Les joueurs ne peuvent pas progresser ni gagner en valeur s’ils jouent la peur au ventre. Or, le projet vise à augmenter leur valeur.

Samedi, à Waregem, l’approche a encore changé. Avec plus d’expérience dans le onze de base et plus d’audace, le Cercle a possédé davantage le ballon et s’est créé plus d’occasions que contre Eupen mais il a donc été encore plus fragile.

Mercadal est également critiqué pour n’avoir pas aligné sa meilleure équipe contre Rebecq car si le manque d’automatismes est un des problèmes de l’équipe, suite à son renouvellement quasi complet et à l’arrivée tardive des nouveaux, il faut saisir chaque occasion de les roder ?

Or, l’entraîneur a préféré mettre plusieurs joueurs au repos en prévision du match contre Eupen ainsi que pour donner leur chance à d’autres. Ça a mal tourné. Pour le moment, il est bien plus difficile d’entraîner le Cercle que de jouer le titre avec le Club.

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