Le cas Wyckmayer-Malisse fait réfléchir les Buffalos

Depuis que Yanina Wyckmayer et Xavier Malisse ont eu des problèmes avec leurs localisations (ou whereabouts) imposées par l’Agence Mondial Antidopage (ou WADA, World Anti Doping Agency), le monde du football panique à juste titre. Pour rappel, les deux spécialistes des courts n’avaient pas rempli et envoyé – par internet – leurs localisations à trois reprises, soit une infraction majeure à l’égard des règlements de l’AMA. Le tribunal sportif de la Communauté Flamande avait alors décidé d’appliquer le règlement de l’AMA, comme elle en a le droit par rapport à cette dernière organisation, et suspendu les sportifs un an. Une suspension respectée par la FIT (Fédération Internationale de Tennis). Mais ils sont allés devant le Tribunal de Première Instance de Bruxelles qui a fait sauter la suspension. Du coup, la FIT les a réintégrés. Et la Communauté Flamande est allée en appel…

Une vraie soupe, comme on le voit, où se mêlent pouvoirs sportifs internationaux, organisation politiques locales et tribunaux civils. En principe, toutes les fédérations sportives internationales respectent les règlements de l’AMA, émanation du Comité International Olympique. Mais ici, la FIT a été prise de vitesse par la Communauté Flamande dont elle a d’abord respecté la décision avant d’être d’accord avec la justice belge étant donné qu’il n’y avait pas d’infraction au dopage à proprement parler (ce que la philosophie de l’AMA et du CIO contestent). Mais en football, la FIFA et l’UEFA ont décidé de ne pas respecter les règlements de l’AMA, estimant que le foot est un sport collectif où les pratiquants sont plus faciles à localiser pour des contrôles anti dopages que les sportifs individuels. On appréciera la nuance… Et si en Belgique, l’Union belge de football n’est pas tenue à faire respecter le règlement de l’AMA, la Communauté Flamande est à fond derrière celui-ci, à l’inverse de la Communauté Française.

Le club de Gand a donc un problème, comme d’autres clubs de foot employant des joueurs domiciliés en Flandre.

A Gand comme ailleurs, chaque changement de programme ou d’agenda personnel doit être notifié sur le site des localisations de l’AMA. Or, neuf joueurs, dont Zlatan Ljubijankic, Milos Maric et Adekamni Olufade, n’ont pas complété leur dossier à deux reprises. A la prochaine distraction, ils écoperont d’une suspension d’un an si la Communauté Flamande veut refaire un cas Wickmayer-Malisse.

C’est dire si le club prend tout cela au sérieux.  » Les contraintes sont lourdes et, au départ, la méthode à suivre n’a peut-être pas été bien comprise. », note Michel Preud’homme.  » Notre club compte pas mal de joueurs qui ne manient pas bien le néerlandais, l’anglais ou le français. Comme chacun doit gérer ses données personnelles, ces joueurs sont surpris par la difficulté de ce travail administratif. Le système doit être rodé et il faut savoir que les joueurs blessés, ou pas, viennent tous les jours au club. Si on veut les contrôler, la localisation est facile car nous sommes des sportifs assez sédentaires. Les joueurs ont reçu des explications précises et, si c’est nécessaire, ils seront aidés afin de ne rien oublier. Il faut quand même savoir que ceux qui ne sont pas domiciliés en Flandre ne sont pas contrôlés de la même façon par leur Communauté. Cela dit, la lutte contre le dopage est une priorité et les localisations une arme en plus. Nous avons d’ailleurs été contrôlés avant et après le match contre le Standard.  »

PIERRE BILIC ET JOHN BAETE

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