Le cas Grant

La finale de la Ligue des Champions était un must, aux yeux de son propriétaire, puisqu’elle a lieu à Moscou. La nationalité de RomanAbramovitch et les investissements qu’il a réalisés ne sont pas des détails. Orphelin à trois ans, sa mère étant décédée lors d’un avortement alors qu’il avait un an et son père d’un accident de travail deux ans plus tard, Abramovitch a été élevé par sa grand-mère, dans la capitale russe.

La finale du 21 mai suffirait-elle à sauver la peau du manager israélien Avram Grant ? Les observateurs du football anglais sont pessimistes. Depuis la défaite contre Tottenham en finale de la Coupe de la Ligue et l’élimination de la Cup des £uvres de Barnsley, pensionnaire de D2, on cite bon nombre de managers à Chelsea. Le dernier en date est Guus Hiddink, sélectionneur de la Russie. Agé de 61 ans, le Néerlandais est lié jusqu’en 2010, en principe, puisqu’il a prolongé son contrat en mars. Pourtant, la semaine dernière, le journal dominical News of the World révélait qu’un certain… Abramovitch faisait traîner la reconduction du contrat. Le journal affirme que deux parties, côté russe, sont impliquées dans les négociations avec le sélectionneur néerlandais : la Fédération de football et l’académie nationale de football. Celle-ci paie le salaire de Hiddink, estimé à 1,4 million d’euros. Et qui finance l’académie ? Abramovitch. Le manager de Hiddink a dû déployer tout son art pour démentir l’histoire.

Qu’on évoque FrankRijkaard, Hiddink ou même Gianfranco Zola, il y a peu de chances que Grant reste à Londres, non à cause de résultats mais à cause de la médiocrité du jeu. L’embauche de l’Israélien en remplacement de José Mourinho avait surpris, car il était plutôt inconnu en dehors d’Israël. D’aucuns prétendaient que Grant devait surtout son poste à sa religion – Abramovitch est Juif – et à ses liens personnels avec le président, qui n’adressait plus la parole à Special One (José Mourinho), à la fin. Le Portugais avait fait de Chelsea une équipe gagnante mais sans développer un football spectaculaire. Grant devait changer les choses. Il ne l’a pas fait. Ce n’est pas vraiment inattendu car Grant n’a jamais été un entraîneur spectaculaire. Il a obtenu des succès, remportant deux titres avec Maccabi Haïfa et signant dix matches de rang sans défaite pendant les qualifications pour le Mondial 2006, faisant trembler la France jusqu’au bout. Mais chaque fois, il a veillé à ne pas perdre, sans se soucier du style de jeu.

Ce style déçoit amèrement Abramovitch, dont le club est certes le dernier concurrent de Manchester United dans la course au titre, mais sans bien jouer. Les compliments en la matière vont à Arsenal et à United. En plus, les confrontations tactiques du coach avec ses vedettes n’ont cessé. Grant espère renouveler le vestiaire cet été, afin de le modeler à sa guise. En aura-t-il l’opportunité ?

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