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Le calme monde du football (2)

Le parking du stade d’OHL est rempli de voitures. Les gens s’affairent en portant des sacs très lourds. Ce n’est pas illogique. Il y a un hypermarché à côté du stade. L’agitation qui y règne contraste avec le calme du stade. Ainsi va la vie en ces temps de corona : on peut encore effectuer les achats nécessaires, mais le sport est nimbé d’un silence quasiment saint. Les stades et les halls sportifs sont vides. C’est le calme plat dans les bureaux d’OHL aussi. Naturellement, on continue de se concerter sur un avenir rempli d’interrogations. Le club va-t-il encore jouer contre le Beerschot pour la montée ? La D1A va-t-elle être élargie à 18 clubs la saison prochaine ? Il y a plus de questions que de réponses alors que le virus tient le monde entier en haleine.

Il ne faut pas s’attendre à de nombreux transferts.

La Pro League ne semble pas avoir le courage de décider si on va encore jouer en première division cette saison. Tous les clubs ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Alors que pour l’instant, seule la santé compte, certains clubs ne pensent qu’à leur intérêt personnel. Marc Coucke a largement dépassé les bornes. Alors qu’il y a peu, il appelait à la prudence et au respect des règles imposées par les autorités, il ne juge pas raisonnable d’arrêter de la compétition pour le moment. Les idées à géométrie variable du président d’Anderlecht ne sont pas toujours faciles à suivre, y compris en interne.

Le calme monde du football (2)
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Pourtant, 19 des 24 clubs professionnels sont favorables à un arrêt immédiat. La décision doit être prise le plus vite possible afin de pouvoir établir un scénario pour la saison suivante. Avec 18 clubs parmi l’élite, sans descendant et avec deux montants, le Beerschot et OHL ? Quid d’Ostende ? Et de la D1B, d’où Lokeren et Roulers risquent de disparaître et dont une seule des quatre places vacantes trouverait un occupant, Deinze, à l’heure actuelle ? Les problèmes à régler ne manquent pas. Les reporter fait perdre du temps.

La pandémie touche le football au plus profond de son âme. Ne pas jouer, c’est ne pas avoir de rentrées et les clubs ont des problèmes de liquidités. Placer le personnel au chômage technique et demander un effort aux joueurs ne résout pour certains clubs qu’une infime partie du problème. L’excessive richesse d’un milieu sans sol nourricier réel est particulièrement frappante dans le chef des clubs internationaux. À l’étranger non plus, on n’a pas encore pris de décision quant à la poursuite ou l’arrêt des championnats. Les clubs sont pris en otage par les droits de retransmission. Le sport est et reste une machine à fric. Comme on peut le constater pour le Tour de France. Imaginer l’organiser sans public relève de la folie.

Le paysage footballistique sera différent au terme de la pandémie. Il ne faut pas s’attendre à beaucoup de transferts. Les clubs doivent s’adapter à une nouvelle réalité. Certainement quand on lancera la vente de nouveaux abonnements et qu’on prolongera les contrats de sponsoring. Le football amateur fait même face à un problème existentiel.

Peter Croonen, le président de la IPro League et de Genk, a déclaré que la Belgique, pays formateur, restera importante. Il a dit que, plus que jamais, il fallait placer l’accent sur les jeunes. Ça doit être le fil rouge de la vision d’un club. On le répète chaque année, mais même Genk, qui possède une académie réputée, a entamé la saison avec un noyau de 27 joueurs, dont seize étrangers. Nous sommes curieux de voir quelles leçons on tirera de la crise.

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