Le BULLETIN montois

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Premières notes de la saison pour les Dragons.

Depuis une quinzaine de jours, il y a eu du (très) bon et du (beaucoup) moins bon dans le club belge le plus médiatisé des mois de septembre et octobre. Voici notre bulletin.

10/10 : le C4 à Sergio Brio

Il n’est jamais trop tard : la direction montoise a enfin compris que le club n’arriverait nulle part si elle maintenait sa confiance à Sergio Brio. La défaite à domicile contre le Brussels était finalement ce qui pouvait arriver de mieux au club. Suite à ce revers et au glissement vers l’avant-dernière place, il fallait trancher dans le vif et c’est û logiquement û le premier responsable des malheurs de l’Albert qui a sauté.

9/10 : la réflexion présidentielle

Dominique Leone n’est finalement pas un entêté. Tout au long de la semaine dernière, il a montré qu’il savait tirer des leçons de ses erreurs. Souvenez-vous de la désignation de Brio, il y a un an. Le coach italien était sorti tel un diable d’une boîte, personne ne s’attendait à voir cette ex-légende de la Juventus poser ses valises à Mons. L’explication tombait sous le sens : le président était sous le charme du personnage et lui avait d’emblée soumis un contrat de longue durée (5 ans). Sans s’être demandé, visiblement, pour quelles raisons Brio n’avait jamais reçu une vraie chance dans le Calcio. Cette fois, il a consulté tous azimuts, a d’abord fait un tri parmi les 40 candidatures reçues pour retenir quelques noms ( Jos Daerden, Walter Meeuws, Henri Depireux, Thierry Pister, François Brisson).

Soucieux de ne pas se tromper une nouvelle fois, il a aussi sollicité les conseils de deux consultants extérieurs : Jean-Paul Colonval et Jean Pol Spaute. La coloration flamande de certains candidats retenus n’est pas un hasard : Leone est sous le charme de ce que Jacky Mathijssen réussit à Charleroi.

8/10 : un pouvoir d’attraction toujours intact

Malgré les problèmes récents et une image de marque fameusement écornée, Mons continue à interpeller du beau linge. Parmi les candidatures d’entraîneurs figuraient notamment celle de Miroslav Blazevic, qui a conduit la Croatie à la troisième place de la Coupe du Monde 98.

7/10 : le retour annoncé d’une coloration régionale

Officiellement responsable sportif sous l’ère Brio, mais simple faire-valoir dans les faits, Geo Vanpyperzeele reprend à présent du galon. Homme du terroir, il est censé amorcer le retour à la coloration montoise annoncé par Dominique Leone. Il aura désormais un rôle actif dans le recrutement.

Régler les transferts dans les bistrots de l’Italie profonde et voir des commissions s’envoler on ne sait où (le club aurait finalement déboursé non pas 400.000 mais 700.000 euros en commissions à des agents, cet été !), c’est terminé.

6/10 : la pacification

Le président a convoqué la presse, la semaine dernière, afin de demander un retour à des relations normales, pacifiques. Les médias ont noté le message, mais une chose est sûre : ce seront toujours les résultats sportifs et les idées mises en £uvre qui détermineront, in fine, la façon dont le club sera traité.

5/10 : le retour des bannis

Dès le lendemain du départ de Brio, les joueurs versés dans le noyau C durant l’été étaient réintégrés. Parmi eux, Marco Casto et Daré Nibombé. On se doute qu’ils ne seront pas opérationnels immédiatement, mais ils semblent en tout cas avoir au moins autant de qualités que les joueurs qui occupent actuellement leurs postes.

4/10 : les discours qui changent

Depuis le début de la saison, le directeur général Alain Lommers émettait régulièrement des doutes quant à la qualité du travail de Brio, et à propos de son comportement à la tête du groupe. Aujourd’hui, Dominique Leone et Michel Wintacq (entraîneur adjoint) affirment que les joueurs se sont subitement déridés, suite au départ du coach italien. Que l’ambiance est passée du noir au blanc, en quelques heures.

Tiens tiens… Quand Brio était là, ils répétaient avec force que les relations entre l’entraîneur et le noyau étaient excellentes et que les problèmes étaient inventés par la presse.

3/10 : l’apport des nouveaux joueurs

Les transferts de cet été ont peut-être de grandes qualités. Certains l’ont prouvé au cours des premiers matches ( Aliyu Datti et Nicolas Goussé notamment). D’autres n’ont encore rien montré. Simplement parce que Brio les paralysait ? On attend de voir.

Il est en tout cas malheureux que le club n’ait pas jugé utile d’approfondir des pistes comme celles de Laurent Wuillot, Jinks Dimvula ou Olivier Doll, dont on connaissait les qualités, qui étaient prêts à rebondir à Mons mais avaient le tort de ne pas être liés aux managers qui faisaient la pluie et le beau temps dans ce club.

2/10 : la masse salariale

Tous ces transferts, il faudra de toute façon continuer à les payer, qu’ils restent dans l’équipe ou se retrouvent sur le banc au cours des prochains mois. Et Leone a d’ores et déjà annoncé qu’il était prêt à faire un nouvel effort lors du prochain mercato d’hiver, en cas de besoin.

On devine que la masse salariale est énorme pour un club de cette envergure. Mons est d’ailleurs le seul club belge à entretenir cinq gardiens professionnels.

1/10 : le calendrier

Ça risque de ne pas rigoler d’ici la fin décembre : Genk, Lokeren, La Louvière, Standard, Westerlo, G. Beerschot, Club Bruges, Mouscron et Anderlecht, c’est pour ainsi dire le pire programme possible.

Il ne faudra surtout pas faire, dans deux bons mois, le comparatif des bilans de Brio et du nouvel entraîneur. Car Brio s’est farci tous les sans-grade de la D1 alors que son successeur attaque à présent l’Everest.

0/10 : l’indemnité à Brio

Combien Leone devra-t-il verser à Brio ? De source officielle, on parle d’une somme comprise entre 500.000 et 600.000 euros. Mais d’autres bruits font état d’un montant proche du million ! C’est aussi le flou concernant la durée du contrat de l’Italien. Officiellement, il était lié à Mons jusqu’en juin 2006. Mais une clause de son contrat ferait état d’une collaboration jusqu’en juin 2007. Cette durée et le salaire qu’il percevait (entre 350.000 et 400.000 de brut annuel ?) expliquent l’immensité de la prime de licenciement.

Pierre Danvoye

Régler LES TRANSFERTS DANS DES BISTROTS DE L’ITALIE PROFONDE et voir des commissions s’envoler on ne sait où, c’est terminé

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