» LE BRÉSILIEN SAIT COMMENT PROGRESSER « 

Le Belge Tim Hubar a vécu la saison écoulée dans la peau d’un footballeur brésilien. Le médian de 22 ans, formé à St-Trond, Tongres et Heusden-Zolder a joué en équipe B à Dessel Sport. Il a atterri par hasard au pays du champion du monde et a obtenu un contrat à Nova Iguaçu, un club de l’élite situé à une trentaine de kilomètres de Rio de Janeiro. En Allemagne, Hubar suit attentivement les prestations du Brésil. Son année là-bas lui a permis de découvrir la culture locale du football et sa richesse inépuisable :  » En Belgique, j’étais réputé bon technicien mais là, les gens trouvaient que j’étais nul. Selon eux, ma touche de balle était catastrophique, comme mes mouvements, et ils pensaient que j’étais incapable de jouer en un temps. Or, en Belgique, personne ne me l’avait jamais dit, alors que j’ai travaillé avec une volée d’entraîneurs en catégories d’âge. C’est évidemment une question de vision. Chez nous, on pense que la technique est innée. On l’a ou pas. Au Brésil, on estime qu’on peut l’acquérir. Les séances techniques y sont dispensées par groupes de maximum cinq et elles sont très longues. Trois heures le matin, souvent en pleine canicule. Puis deux heures l’après-midi. On vous inculque tous les trucs imaginables « .

Le travail de la technique débute dans les catégories d’âge :  » Les jeunes jouent beaucoup en salle pour mieux maîtriser la technique. Le foot en salle est également très bon pour la vista. Tout club qui se respecte a cinq coaches par catégorie d’âge. Après cela, je ne peux que conclure qu’on ne s’entraîne pas en Belgique. On ne peut évidemment comparer les mentalités : au Brésil, les plus grandes vedettes s’entraînent individuellement après la séance collective. Tous ont vraiment envie de se perfectionner. La technique prime constamment. La créativité est essentielle. J’ai joué pour un club moyen mais l’entraîneur ne cessait d’insister sur la pureté de la circulation du ballon et sur la vitesse d’exécution. Comme le rythme est élevé, la condition physique doit être bonne. On court tous les jours dans le sable. Deux heures d’affilée. La première semaine, on devait me porter à la maison après pareille torture. Je m’y suis fait et j’ai progressé, physiquement comme techniquement. Il ne m’a pas fallu longtemps pour m’entraîner avec l’équipe fanion. Zinho, qui faisait partie de l’équipe championne du monde en 1994, occupait ma position. Après l’entraînement, il n’hésitait pas à travailler avec moi, à m’expliquer des trucs « .

Tim Hubar, qui espère recevoir une offre de Belgique, sait pourquoi le Brésil produit des talents à la chaîne et continuera :  » Qu’y a-t-il de plus normal qu’il ait gagné cinq titres mondiaux quand on voit la façon dont il traite ses joueurs ? Là, on s’occupe de tout le monde, on ne jette personne, on essaie de vous enseigner quelque chose. C’est d’autant plus facile que l’école s’adapte au football et pas le contraire « .

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire