Le bon CASTING

L’épouse de Marcin n’est finalement pas mécontente de rester à Mouscron.

Meilleur buteur de l’Excelsior Mouscron actuellement, MarcinZewlakow a failli partir à Caen durant les derniers jours du mercato. Il a vécu dans l’incertitude d’une décision qui pouvait tomber à tout instant. Son épouse Monika fut bien sûr attentive à l’évolution de la situation qui aurait forcément eu des implications pour elle et les enfants.

 » J’étais au courant mais je n’ai pas essayé d’influencer mon mari. Je suis l’épouse d’un footballeur et je dois accepter certains désagréments. On ne peut jamais prévoir combien de temps on va rester dans un endroit, ni à quel moment il faudra déménager. Au moment où j’étais enceinte, je lui avais demandé de ne pas prêter une oreille trop attentive aux éventuelles propositions qui pouvaient lui être faites, car il était malvenu de changer de domicile. Mais cette fois, je l’ai laissé faire. Je ne sais pas si c’était mieux pour lui de partir à Caen. Pour les enfants, en tout cas, je ne suis pas mécontente d’être restée. Surtout pour Marek, qui va déjà à l’école à Mouscron, qui a des amis ici et qui commence à parler français. Moi aussi, j’ai pris mes habitudes : je me rends régulièrement au centre de fitness, à la piscine. Et je n’ai pas encore beaucoup déménagé durant ma vie. Lorsque Marcin jouait à Beveren, j’étais restée à Varsovie, car j’étais encore étudiante en économie et en agriculture, et je travaillais également dans une agence de publicité pour payer mes études. Je vis à Mouscron depuis cinq ans et demi déjà. Je m’y sens bien. Si l’on était parti, il aurait fallu chercher une nouvelle école, un nouveau pédiatre…  »

Rencontre grâce à la pub

Monika Zewlakow est une sportive.  » Je suis encore très active aujourd’hui. Quand on a été habituée à fréquenter les milieux sportifs, c’est difficile d’arrêter. Lorsque j’étais plus jeune, je pratiquais énormément la natation et le basket. Surtout pour le plaisir, mais je participais aussi à des compétitions. Je me souviens que, chaque année, j’attendais avec impatience l’arrivée des nouveaux maillots. Dans mon équipe de basket, j’évoluais comme ailière. Je n’étais pas mauvaise, même s’il y avait meilleure que moi. Mais j’étais un rien trop petite pour atteindre le niveau professionnel. Il y a de bonnes équipes en Pologne, comme Gdynia, qui a été vice-championne d’Europe l’an passé. Jadis, j’étais fort impressionnée par la géante MalgorzataDydek, qui mesure 2m14. Je trouvais qu’elle était nulle et qu’elle s’imposait uniquement par sa taille. Aujourd’hui, elle a beaucoup progressé sur le plan technique. C’est surtout le jeu des hommes qui me fascinait. J’étais admirative devant les exploits de MichaelJordan et MagicJohnson. Les plus grands, à l’image de Pelé en football. Jadis, j’aimais beaucoup DiegoMaradona. J’étais passionnée par le football, bien avant ma rencontre avec Marcin. Je regardais beaucoup de matches à la télévision, et lorsque l’équipe nationale était battue, je devenais de très mauvaise humeur « .

Ce n’est toutefois pas au bord d’un terrain de football que Monika a fait la connaissance de Marcin.  » Il avait envoyé une candidature à l’agence de publicité dans laquelle je travaillais, afin de tourner dans un spot publicitaire. Pour gagner un peu d’argent, ou pour apparaître à la télévision, que sais-je ? C’est lors du casting qu’on s’est rencontrés. Il n’a finalement pas été retenu, mais il n’a pas tout perdu…  »

Marcin évoluait à l’époque au Polonia Varsovie.  » C’est un club omnisports, et pour tout avouer, je supportais surtout… l’équipe de basket du Polonia. Beaucoup moins celle de football. Mais, forcément, entre sportifs d’un même club, on se côtoie. Et nos regards, à Marcin et à moi, se sont souvent croisés. En outre, mon professeur d’éducation physique à l’école était aussi l’un des entraîneurs du Polonia « .

Un bon footballeur, Marcin ?  » Oui, oui. Il n’était pas mauvais. Il jouait déjà comme attaquant, alors que son frère était défenseur. Mais je trouve qu’il a énormément progressé depuis qu’il joue en Belgique. Exilé, et seul durant sa première saison à Beveren, il a dû mordre sur sa chique et s’endurcir. Et puis, en Pologne, il était souvent réserviste alors qu’en Belgique, il joue et il marque. Il a longtemps été à la remorque de son frère. Michal fut le premier à intégrer l’équipe Première, le premier à devenir international. Il a tout fait en premier… sauf les enfants « .

Trois prénoms en M… puis, Natalia est arrivée

Marek est né il y a trois ans, Natalia û la seule de la famille qui n’ait pas un prénom en  » M  » û il y a 14 mois.  » On a cherché un prénom en M pour la petite dernière, mais on n’en a pas trouvé qui nous plaisait vraiment « .

Flirter avec un garçon qui possède un frère jumeau, cela a dû procurer certains désagréments, non ?  » Il m’est arrivé de les confondre « , reconnaît humblement Monika.  » Je me souviens particulièrement d’un jour, en Pologne, où j’attendais Marcin à la sortie des vestiaires. J’ai cru le voir sortir, coiffé d’une casquette. J’ai crié : – Marcin, Marcin ! C’était Michal… J’étais confuse. Aujourd’hui encore, il m’arrive de me tromper. Surtout par distraction. Lorsqu’on se réunit à sept, avec Michal, son épouse et sa petite fille, pour un bon repas en famille, il m’arrive de demander : – Marcin, veuxtumepasserlasalière, s’ilteplaît ? alors que je m’adresse à Michal. Mon mari et son frère le prennent bien, ils sont habitués « .

Monika comptait rentrer en Pologne cette semaine, si toutefois l’état grippal des enfants s’améliorait.  » Marek a une semaine de congé à l’école pour le carnaval. C’est l’occasion d’aller revoir la famille, d’aller faire un peu de ski dans les montagnes polonaises « .

En attendant, peut-être, de déménager dans six mois ?  » On verra. Quoi qu’il en soit, Marcin et moi serons restés au moins six ans à Mouscron. C’est un fameux bail, mais je ne m’en suis jamais plainte. J’ai été très étonnée lorsque j’ai eu vent des difficultés financières du club, il y a quelques semaines. Jusque-là, il n’y avait jamais eu aucun problème. Je pensais que ce genre de désagréments n’arrivait qu’en Pologne. Là-bas, il est fréquent qu’un club sportif ne parvienne plus à nouer les deux bouts et doive mettre la clef sous le paillasson. Aujourd’hui, je constate que cela peut aussi survenir en Belgique « .

En cas de départ, quelle serait la destination que Marcin privilégierait ?  » Je ne sais pas, ce sera à lui de décider en fonction des offres. Je crois que l’Espagne lui plairait, mais ce serait peut-être un niveau un peu trop élevé. L’Angleterre devrait lui plaire également. Ou le Portugal, pourquoi pas ? »

Daniel Devos

 » Lorsque j’étais jeune, j’admirais MAGIC JOHNSON ET DIEGO MARADONA « 

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