Le Board sautille pour mieux reculer !

C’est chaque année kif au sortir de l’hiver : on apprend qu’à la réunion décisionnelle du Board, seront prises de retentissantes décisions concernant les Lois du Jeu. Remember Sepp Blatter voici trois mois, clamant confiant que la goal-line-technology serait in the pocket pour le Mondial 2014 ! Puis on déchante, les points importants ont été reportés ou refusés, seuls les points/cacahuètes ont été adoptés pour mieux nous entuber. L’IFAB est passé maître dans le gain de temps intempestif. Sans jamais se ramasser de carton.

Touchons du bois pour que ce soit le cas, mais nous attendrons donc une réunion extraordinaire en juillet pour être assurés que des caméras arbitreuses scruteront les lignes de but au Brésil : soit quatre ans après la honte au grand jour du but annulé de Frank Lampard ! C’est aussi en juillet que le Board devrait statuer enfin sur l’expérience des arbitres assistants supplémentaires : j’espère fielleusement qu’ils auront avant cela un gros plantage lors de l’Euro, pour qu’on se demande enfin si ces humains additionnels peuvent être exploités autrement qu’en piquets presbytes…

Pour la suppression de la triple peine revendiquée par la FIFA, cette triple buse de Board a décidé d’encore réfléchir, on ignore jusqu’à quand et à quelle vitesse. Reste la demande fifesque d’un quatrième remplacement en prolongations : refusée ! Faut dire que les arguments avancés prêtaient au ricanement : protéger la santé des joueurs (les six autres joueurs de champ non remplaçables peuvent crever), et maintenir le niveau technique durant 120 minutes (s’il baisse, c’est que prédomine la trouille de ne pas aller jusqu’aux tirs au but) !

Restent les cacahuètes, censées calmer nos attentes. Les panneaux de publicité verticale devront au moins être à 1m des lignes de but ou de touche : notre URBSFA impose pourtant (sans que cela figure dans les Lois du Jeu) une zone neutre d’au moins 3m de largeur, afin que les protagonistes ne se fracassent pas le crâne contre l’enceinte… mais le business a ses raisons que la sécurité ignore.

L’argument/sécu a bon dos, on l’envoie paître si nécessaire, autre preuve via l’autorisation de ce foulard nommé hijab pour les footballeuses de confession islamique : alors que les footballeurs mâles se voyaient l’an dernier refuser le port de cagoule par grand froid… sous prétexte que la strangulation les guettait plus ou moins inopinément ! Il est vrai que le foot des filles, voilées ou pas, fait moins dans le corps-à-corps… jusqu’à présent !

Queue de cerise suivante. Après un siècle d’ignorance, on sait enfin ce qu’il en adviendra si, sur balle à terre, il y a but (validé) ou auto-but (devenant corner) : ça nous fait une belle jambe, je n’ai perso nul souvenir d’un but ainsi inscrit, les balles à terre sont rarement disputées en zone de vérité… Capitale aussi cette exigence de rubans adhésifs de même couleur que les bas sur lesquels ils sont appliqués : paraîtrait que les couleurs multiples perturbent les arbitres assistants, devant juger nez dans le gazon qui a mis le ballon dehors !

Le Board a aussi autorisé le vanishing spray, cette bombe de couleur testée en Am-Sud pour aider les arbitres à tenir un mur à distance : ils tracent la limite en faisant pschitt au sol, cette ligne s’évaporant au bout de 45″ ! Cela risque d’être folklo dès cet Euro, ça changera des vuvuzelas ! Déjà armés de sifflet, oreillettes, micro, cartons, chrono, le referee va devenir au foot ce que Rémy Bricka fut à la zizique. Faudra juste qu’il n’utilise pas erronément ce spray comme bombe lacrymogène, ce serait inefficace : si les agressions guettent, on le dotera d’un taser, on n’en est plus à un accessoire près…

Reste à signaler l’expérience autorisée en Grande-Bretagne : augmenter le nombre de remplacements en foot amateur, de manière à favoriser la participation. C’est louable, car c’est toujours un peu débile de priver de temps de jeu des gars qui jouent pour le plaisir et ne sont pas forcément moins bons que leurs potes alignés. C’est louable mais ça fait marrer quand on sait que le Board (réticent à modifier ce quota pour les pros, cfr supra) justifie son immobilisme généralisé par l’argument selon lequel le foot doit son succès à des règles ancestrales… et universelles !

Le referee va devenir au foot ce que Rémy Bricka fut à la zizique.

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