Le Bleu danois

A Gand, le transfuge nordique doit faire oublier Pelé Mboyo, mais ça ne l’empêche nullement de dormir.  » Pour moi, Frank Boeckx peut inscrire tous les buts. Du moment qu’on gagne…  »

Transféré au FC Groningen pour beaucoup d’argent alors qu’il n’avait que 21 ans, Nicklas Pedersen fut souvent blessé et ne s’y est jamais senti à l’aise. Après s’être refait une santé à Malines, la saison passée, il veut à présent s’imposer à Gand.

En quoi cette équipe gantoise doit-elle progresser ?

Nicklas Pedersen : Nous devons apprendre à ne pas jouer long dès que nous sommes sous pression. Avant, PeléMboyogagnait les duels aériens mais je ne joue pas dans le même registre. Avec moi, il faut combiner.

Mais est-ce possible si Yassine El Ghanassy garde le ballon dans les pieds ?

Yassine peut dribbler, c’est son point fort. Mais nous sommes plus dangereux quand nous faisons circuler le ballon rapidement. C’est possible car le niveau d’entraînement est élevé.

Dmitry Bulykin et Björn Vleminckx sont passés de Belgique aux Pays-Bas et se sont mis à marquer comme ils respiraient. Pour vous, c’est l’inverse.

C’est vrai mais c’est surtout dû au fait que, l’an dernier, j’avais un coach qui croyait en moi. Mais ce n’est sûrement pas plus facile ici. En Belgique, il y a de vrais défenseurs. Aux Pays-Bas, on a parfois l’impression qu’ils jouent à cette place contre leur gré.

Vous êtes arrivé comme médian offensif et si Harm Van Veldhoven vous a mis devant, c’est parce que vous manquiez de condition pour courir.

Au début, j’ai été surpris mais maintenant, je me sens bien à cette place. MortenOlsenvoulait déjà que j’y joue. J’ai déjà beaucoup progressé grâce à MadsJunker. Nous étions concurrents à Malines mais il m’a appris des petits trucs qui me permettent d’être au bon endroit au bon moment.

C’est quoi votre secret ? Vous n’êtes ni un dribbleur, ni costaud, ni rapide…

Je suis rapide… dans la tête (il rit). « Je pense que c’est ma force : je vois les choses plus vite que les autres et j’arrive à les exécuter. Mais vous avez raison : mon physique n’est pas mon point fort. Mon seul talent naturel, c’est mon toucher de balle du pied droit.

Bains glacés

Pedersen est le joueur le plus cher que Malines ait jamais vendu et que Gand ait jamais acheté. Il avait pourtant encore coûté beaucoup plus à Groningen, qui l’avait acheté à Nordsjaelland mais qui ne put que rarement l’utiliser car il était souvent blessé.

A Malines, vous avez eu droit à un programme allégé et c’est aussi le cas à Gand.

En football, on pense que tous les joueurs doivent travailler de la même façon. Harm van Veldhoven fut le premier à comprendre que je devais de temps en temps remplacer un entraînement par un bain glacé et c’est pour cela que je suis allé à Malines. Gand me fait confiance également.

Parviendrez-vous à jouer une saison sans blessure ?

La saison dernière, j’ai joué 25 matches, un record personnel. Je devrais pouvoir arriver à 30 ou 35. J’ai toujours des blessures bizarres et elles surviennent toujours au moment où j’arrive en pleine forme. Ces six derniers mois furent les meilleurs de ma carrière.

Et vous savez d’où elles viennent, ces blessures ?

J’ai souvent été blessé à l’aine mais cela va mieux depuis que je suis soigné par DavidBombeke(le kiné de Philippe Gilbert et Kirsten Flipkens, ndlr). Je renforce mes abdominaux et, surtout, je ne quitte plus l’entraînement à la moindre douleur.  »

Votre taille y est-elle pour quelque chose ?

Avant, oui. J’avais toujours été un des plus petits de mon équipe mais à l’adolescence, je me suis mis à pousser comme une mauvaise herbe pour arriver à 1,89 m. J’étais complètement désarticulé et je me suis peut-être trop entraîné alors que j’étais en pleine croissance.

Vous avez également eu des problèmes psychologiques.

Quand j’étais adolescent, je ne supportais pas la défaite. A 16 ans, je jouais dans l’équipe B de Herfolge, bien en dessous de mon niveau. Cela me frustrait tellement qu’à chaque fois que je perdais le ballon, je m’énervais sur moi-même et je voyais rouge. Un jour, un homme m’a appelé : MichaelStensgaard. Grâce à des exercices quotidiens, il m’a appris à visualiser à l’avance les situations de match. Quelques mois plus tard, j’étais en équipe première.

Public à l’anglaise

A Malines, on dit que vous étiez le meilleur joueur de ces dix dernières années.

Oui, mes équipiers m’ont suffisamment charrié avec ça ! J’ai aussi eu la chance de tomber dans un groupe fantastique et d’être soutenu par un public à l’anglaise. Je ne voulais pas quitter Malines à tout prix mais j’ai pensé qu’à Gand, j’avais l’occasion de progresser. J’ai effectué un choix sportif.

Qu’est-ce qui vous a décidé ?

Une discussion avec VictorFernandez. Il cherchait un attaquant capable de faire autre chose que marquer des buts et moi, je voulais être davantage impliqué dans le jeu sans spécialement être décisif. Pour moi, Frank Boeckxpeut marquer tous les buts, du moment qu’on gagne…  »

Johan Timmermans, le président de Malines, vous en a voulu de lui avoir envoyé un SMS pour lui demander de parler de votre transfert.

(Soupire)« Je n’ai pas vu d’autre moyen de le contacter. Cela faisait deux jours que j’essayais de l’appeler et que je lui envoyais des e-mails. Sans réaction de sa part.

Il vous reproche aussi d’avoir refusé que Gand verse la somme qui vous revenait sur ce transfert.

C’est ce qui était prévu dans mon contrat. Je pouvais partir pour un montant déterminé (1,5 million d’euros, ndlr). Si un club voulait mettre plus, une partie de la somme revenait à Malines et une autre à moi. Après avoir passé les tests médicaux avec La Gantoise, j’ai entendu dire que Malines n’était plus d’accord. Alors, j’ai menacé de rompre le contrat

PAR JENS D’HONDT – PHOTO: IMAGEGLOBE

 » Je ne voulais pas quitter Malines à tout prix.  »

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