Les tops et les flops d’une saison qui a couronné les Spirous.

Samedi, Charleroi a devenu champion de Belgique pour la sixième fois de son histoire, en battant Liège 3-2 en finale des playoffs. Ce match clôturait une saison passionnante dont il faut aujourd’hui tirer le bilan. Nos coups de c£ur et nos coups de colère.

Top 5

1. ÉRICSOMME. Sans lui, il n’y aurait peut-être plus de basket professionnel en Belgique. Ou, en tout cas, pas au niveau auquel il se trouve actuellement. Sans lui, il n’y aurait peut-être plus de retransmissions en direct sur les chaînes francophones. Sans lui, il n’y aurait pas eu de Spiroudôme, une salle qui a fait pâlir d’envie LoloSainz, le patron de la section basket du Real Madrid. Sans lui, il n’y aurait pas eu de finale de Coupe ULEB à Charleroi : la première finale européenne organisée en Belgique depuis 1988, à l’époque de LéonWandel. Certains le jalousent, mais il a réussi grâce à son travail. Le basket belge doit lui dire merci.

2. ANNWAUTERSETTOMASVAN DENSPIEGEL. Les satisfactions sont aussi, et peut-être surtout, venues de l’étranger. AnnWauters a réalisé le Grand Chelem avec Valenciennes : elle a remporté le championnat de France, la Coupe de France, le Tournoi de la Fédération et l’Euroligue, dont elle fut élue MVP. Ce qui lui vaudra, presque à coup sûr, un troisième titre de meilleure joueuse européenne en fin d’année. TomasVandenSpiegel est devenu le premier Belge à participer à la finale de l’Euroligue et est titulaire dans une équipe italienne de pointe. Le Bloso, l’équivalent flamand de l’ Adeps, a compris qu’il fallait utiliser ces deux ambassadeurs afin de promouvoir le basket et en a fait ses chevaux de bataille pour sa campagne  » Basketbal, eensportindekijker  » (le basket, un sport sous les feux des projecteurs).

3. LAFORMULEDECHAMPIONNAT. Dix équipes qui se rencontrent à quatre reprises, soit 36 matches. Les quatre premiers se qualifient pour les playoffs. C’était simple et ce fut passionnant jusqu’au bout. Sur le plan qualitatif et émotionnel, on a vécu l’un des meilleurs championnats de ces dernières années. Pour ce faire, on a eu un peu de chance aussi : il y avait cinq équipes qui se battaient pour les quatre places en playoffs et trois équipes qui se battaient pour éviter l’unique place descendante. Seuls Anvers et Bree ont végété dans le ventre mou d’un bout à l’autre de la saison. C’est sans doute pour donner un objectif à ces deux équipes-là qu’on a envisagé de porter le nombre de participants aux playoffs à six la saison prochaine, mais est-ce vraiment une bonne idée ?

4. LESAFFRONTEMENTSCHARLEROILIÈGE. Ils furent somptueux. La demi-finale de Coupe de Belgique, qui s’est jouée aux prolongations après de multiples rebondissements, fut sans doute le plus beau match de la saison. Et on a remis cela lors de la finale des playoffs, qui est allée jusqu’aux cinq manches. Toutes, à l’exception peut-être de la troisième, furent passionnantes.

5. RONNYBAYERCOACH. On avait des doutes au départ. Comment ce joueur d’instinct parviendrait-il à enseigner son art ? Mais, à l’image du braconnier devenu garde-chasse, il a réussi au-delà de toute espérance. En misant, comme il l’avait promis, sur une majorité de joueurs belges, il a hissé Anvers en milieu de classement.

Flop 5

1. LAPÉNURIEDEJOUEURSBELGES. RoelMoors a été élu Joueur de l’Année alors qu’il avoue lui-même avoir réalisé une saison honorable, sans plus. JacquesStas a démontré toute son utilité pour Charleroi, mais il a 35 ans. S’ils ont été plébiscités, c’est parce que derrière eux, il n’y avait pas beaucoup de candidats valables. ChristopheBeghin, qui possédait les meilleures statistiques sous l’ère EddyCasteels, a été relégué sur le banc par MatteoBoniciolli. AxelHervelle s’est blessé au poignet après trois mois de compétition. SachaMassot, autre grand espoir, a été handicapé pendant des mois par une gêne aux cervicales. Le staff de l’équipe nationale affirme que la Belgique dispose actuellement d’une bonne base de jeunes talents, mais tout est relatif : bientôt, la Belgique deviendra le dernier pays européen, avec l’Albanie, à ne pas avoir de joueur en NBA. Qui peut prétendre, à l’avenir, non pas simplement jouer en D1, mais devenir une valeur sûre de l’équipe nationale ? Hormis les précités, on peut citer GuyMuya. Le petit distributeur d’Anvers, DomienLoubry, est prometteur également. Mais après ? Le Rookie de l’Année, KevinRoelandts, a lutté toute la saison contre la relégation et retournera jouer en D2 la saison prochaine. C’est significatif et inquiétant.

2. LESAFFAIRESPEPINSTER. Il y a eu, d’abord, l’affaire du panneau cassé du Spiroudôme. Pepinster a épuisé tous ses recours pour essayer d’obtenir gain de cause (c’est-à-dire la victoire par forfait) et c’était son droit. Il y a eu, ensuite, l’affaire BrunoSundov. Rien ne permet d’affirmer que Pepinster ait voulu tricher. Jusqu’à preuve du contraire, la présomption d’innocence doit prévaloir. Il est possible que les Pépins étaient, si pas dans leur bon droit, au moins de bonne foi. Ce qui est sûr, c’est que ces affaires ont gâché le climat, et la réputation du club en a pris un coup. C’est dommage, car le basket belge a besoin d’un club comme Pepinster. C’est l’un des seuls endroits où il y a une véritable ferveur populaire pour ce sport. Ses supporters sont des fanatiques, mais pas des hooligans. A la veille des demi-finales des playoffs, des drapeaux bleu et blanc avaient été accrochés aux fenêtres, et 400 sympathisants avaient assisté à l’entraînement, comme pour le football. Le basket belge a aussi besoin d’un entraîneur comme NiksaBavcevic. Qui, autrement, formerait les joueurs belges ?

3. LEDÉCLINDESCLUBSFLAMANDS. Seul Ostende est parvenu, in extremis, à arracher la quatrième place donnant accès aux playoffs. Les cinq autres clubs du nord du pays ont passé la saison dans la deuxième partie du classement, alors que les quatre clubs wallons jouaient le top. Les différences apparaissent flagrantes au niveau des moyens financiers et des appuis politiques, et l’écart ne semble pas près d’être comblé. Certains se réjouiront du succès des clubs wallons, mais il faut du répondant.

4. WEVELGEM. Le club a d’emblée été sanctionné d’un forfait pour avoir aligné le Camerounais RealKitieu, qui n’était pas en règle de licence face à Liège. Il ne s’est pratiquement jamais séparé de la lanterne rouge. Et, au bout du compte, il n’a pas obtenu la licence.

5. L’ARBITRAGE. La Ligue a décidé de passer à l’arbitrage à trois pour la D1. Une demi-saison d’adaptation a été nécessaire. Cela s’est un peu amélioré par la suite, mais les hommes en gris ont été critiqués d’un bout à l’autre.

Daniel Devos

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