Laurent Bruwier (RTBF)

Journaliste qui s’est fait engueuler à cause de Marc Delire

Qu’est-ce que les gens ignorent sur le Tour de France ?

C’est un camping géant. Il y a 2.300 journalistes accrédités, 100 personnes qui travaillent en permanence pour ASO, des camions télé, etc. Les spectateurs s’imaginent aussi que nous voyons très bien la course dès le départ. En réalité, quand les cyclistes démarrent, nous parcourrons 200 ou 250 bornes en voiture pour rejoindre l’arrivée et suivre le reste de l’étape devant les écrans télé.

Tu as l’impression de vivre dans l’ombre de Rodrigo ?

Non. Il est capable de raconter une histoire pendant trois heures, de décrire des lieux au point que ma belle-mère pense qu’il a vraiment visité l’endroit ! Il a une mémoire très développée, une analyse juste et il effectue un gros boulot de recherche. C’est le meilleur journaliste cycliste des chaînes francophones. Je n’ai aucun souci avec cela et je suis très satisfait du travail qu’on me donne durant la saison.

La personnalité la plus accessible ?

Philippe Gilbert. Il est venu deux fois sur notre plateau. Je l’ai même ramené à son hôtel la deuxième fois ! Quand je lui adresse une demande par message, il accepte. Il est toujours accessible, même si, avec BMC, la communication est plus cadenassée.

La personnalité la moins sympa ?

Andreï Tchmil lors du Tour 1998, le premier que j’ai couvert. Juste avant le départ d’une étape, je lui pose des questions traditionnelles : est-ce qu’il pense pouvoir s’échapper, etc. Il me répond : – Vous vous souvenez du vainqueur de la 17e étape, l’année dernière ? Et celui de la 16e ? En fait, il n’en avait rien à foutre du Tour. Seules les classiques l’intéressaient. Quand il courait, Bjarne Riis était aussi très froid et fuyait la presse. T’avais l’impression de lui avoir volé quelque chose !

Un reportage qui t’a valu des ennuis ?

En 2003, lors du résumé de la journée, Marc Delire a balancé à l’antenne : -Regardez les titres du journal de RTL et puis revenez chez nous. Les téléphones ont directement chauffé. Toute l’équipe a reçu un gros savon.

Ton reportage le plus étrange ?

En 2001, je me suis mis en scène dans une rubrique où je montrais le quotidien des cyclistes : massage, rasage des jambes,… Un matin, je me suis rendu à l’hôtel de Lotto pour une séance de rouleau sur le vélo de réserve de Rik Verbrugghe. J’avais son maillot sur le dos. Un photographe du journal L’Equipe passait par là. Il a cru que j’étais Verbrugghe et il a commencé à prendre plein de photos. Mon équipe de tournage a joué le jeu en criant : -Allez Rik ! Mais la photo n’est jamais parue. Dommage !

Un souvenir de fou rire ?

En 2008, Jonathan Bradfer présentait en plateau. Le siège de son tabouret était mal fixé. Quand il a voulu s’asseoir, il est descendu d’un coup de 30 centimètres. En grand pro, il a directement réagi : -D’habitude, je ne suis pas aussi petit ! Laurent, c’est encore l’une de vos blagues ? A chaque fois que John Lelangue, notre consultant, voulait me céder la parole, je lui faisais signe de continuer tellement je rigolais.

PAR SIMON BARZYCZAK

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