Laurent Bruwier, regard critique

Thomas Bricmont

Privée de Coupe du Monde, de championnat d’Europe ou de JO, cet été la RTBF misera toutes ses billes sur le Tour 2007. Pour nous en parler, Laurent Bruwier, un des fers de lance vélo de la chaîne, qui arpente les routes de la Grande Boucle depuis 1998.

Quelles seront les principales nouveautés cette année ?

L’émission A Bicyclette, co-animée par Vincent Langendries et moi-même, sera pour la première fois réalisée sur place. Elle débutera 10 à 15 minutes avant la retransmission de la course et on y compilera les interviews prises du village départ, la rubrique Le Belge du Tour ou celle Sur la route du Tour, réalisée par Olivier Gaspard. Tous les jours, Olivier nous présentera un produit, un évènement typique de la région que l’on traverse. Après la course, commentée par le duo Rodrigo Beenkens-John Lelangue, on reprendra le collier en tentant d’expliquer de façon didactique certains points de la course, essayer d’aller aux fonds des choses pour un public qui, lors du Tour, n’est pas uniquement composé de spécialistes.

Autant de moyens pour une épreuve qui anime de plus en plus les débats pour ses côtés sombres, n’est-ce pas dangereux ?

Je suis bien placé pour dire que le dopage est bien présent, moi qui ait débuté sur le Tour au moment de l’affaire Festina. Depuis 1995, et mon arrivée à la RTBF pour l’émission Sprint, tous les vainqueurs de la Grande Boucle ont au moins une fois été contrôlés positifs. Ça a évidement engendré par moments des baisses d’audiences même si le cyclisme reste très populaire chez nous.

Comment arriver à se passionner et commenter une épreuve où l’on a inévitablement des suspicions ?

L’an dernier, Rodrigo m’avait demandé à l’antenne mon top et mon flop. J’avais répondu Floyd Landis pour sa victoire à Morzine et… Landis, jusqu’à preuve du contraire. Notre consultant Marc Uytterhoeven, passionné parmi les passionnés, avait alors dit : -Si vous regardez l’épreuve de cette manière, ça ne sert à rien. Mais comment ne pas être dubitatif quand on voit l’Américain se verser 20 litres d’eau (± 40 bidons) sur son visage lors de son échappée en montagne. Pourtant, et malgré les tricheurs, ça reste une épreuve exceptionnelle. Ce n’est pas une course de bourrins au Grand Prix d’Amérique ! Le tout, c’est d’arriver à sanctionner plus fermement les coureurs et même leurs directeurs sportifs.

Vos favoris pour cette année ?

Andreas Klöden, qui est selon moi le plus complet. Alexandre Vinokourov risque de connaître son jour sans et Alejandr Valverde, je n’y crois pas trop. Yaroslav Popovych de la Discovery ne devrait pas être loin. Et le jeune hollandais, Thomas Dekker pourrait être la surprise de ce Tour.

THOMAS BRICMONT

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