Largement INSUFFISANT

11 nouveaux éléments sont arrivés cet été. Depuis le début de la saison, ils ont connu des fortunes diverses.

Malgré la victoire de prestige contre Anderlecht (2-1), le Standard n’a pas réussi son début de campagne. Chacun a son avis sur les causes du départ raté. La tactique de l’entraîneur ? Le manque de leaders dans l’équipe ? Un noyau trop déséquilibré ? Les transferts sont également montrés du doigt. Il y a deux semaines, contre Gand, des 11 nouveaux, seul le gardien Eiji Kawashima était aligné. Aveu d’échec ou difficulté d’adaptation ? Depuis lors, Ron Jans en a incorporé davantage dans son onze de base. Après dix journées, Sport/Foot Magazine a donc analysé le rendement de chaque nouvel élément. Une tendance que certains imaginent bien renverser suite à leur bon match contre Anderlecht. Etat des lieux.

Eiji Kawashima : Nippon, ni mauvais

Depuis son arrivée, on a vu du très bon Kawashima (notamment contre Anderlecht) et du nettement moins bon.  » Le problème avec lui, c’est qu’il a tout sorti durant les cinq premiers matches et qu’il n’a plus rien sorti par la suite « , pouvait-on lire sur le forum des supporters liégeois. Et ce n’est pas faux. Sans être véritablement fautif, on lui reproche un mauvais placement, contre Courtrai, sur le coup franc d’ Ervin Zukanovic, une sortie pas assez vive sur celui de Pablo Chavarria et un match moyen à Bruges.

Après un mois délicat, il a su cependant se remettre en question en sortant deux arrêts importants contre Anderlecht. Intraitable sur sa ligne, il dispose de réflexes inouïs mais il n’apporte pas assez d’assurance dans les sorties aériennes. C’est pour cette raison que Kawashima n’a pas réussi à convaincre les clubs anglais, qui dans un premier temps s’étaient renseignés auprès du Lierse, alléchés par la perspective de transférer un international nippon et tous les débouchés économiques qui vont avec. Finalement, les clubs anglais n’ont pas été séduits et Kawashima est resté en Belgique.

Cependant, le gardien japonais demeure un bon portier, mais moins bon que son prédécesseur, Sinan Bolat. On lui reproche surtout de ne pas gagner des points pour ses couleurs comme le faisaient les Vedran Runje, Gilbert Bodart ou Bolat.

Temps de jeu : 900 minutes de jeu

Yohan Tavares : assurer ses arrières

Depuis les errements défensifs du Standard au Club Bruges, Ron Jans a décidé de placer Jelle Van Damme dans l’entrejeu et de titulariser Yohan Tavares dans l’axe défensif aux côtés de Laurent Ciman. Pourtant, l’arrivée du Français n’a pas rassuré l’arrière-garde. Il n’a pas encore commis de grosse bourde mais son placement sur le deuxième but courtraisien et sa prestation contre Anderlecht laissent à désirer. Contre les Mauves, il a même été remplacé à la mi-temps par Kanu, ce qui laisse supposer qu’il va devoir laisser sa place au Brésilien. Or, en misant 700.000 euros sur ce défenseur, le Standard attend davantage de lui.

Cependant, il revient de blessure et n’a pas fait de préparation. Logique, dans ce cas-là, qu’il manque de rythme et de repères.

Astrit Ajdarevic : l’ombre de Nacho

Il avait tout pour plaire au public de Sclessin mais il est en train de perdre ses derniers fidèles. Annoncé comme un élément technique, il est rapidement entré en concurrence avec Nacho Gonzalez et cette comparaison n’a pas joué en sa faveur. Aujourd’hui, entre lui et Nacho, il y en a un de trop ! Or, Nacho apporte davantage par son expérience, sa vista, son intelligence de jeu et sa technique. Ajdarevic apparaît parfois emprunté sur le terrain et lent même si, c’est vrai, il dispose d’une belle touche technique. Il sait également prendre ses responsabilités comme lors du penalty décisif en Coupe de Belgique à Mouscron. Sa tête plongeante face à Courtrai a été largement commentée sur les réseaux sociaux et il pâtit également de sa position sur le terrain. On ne sait toujours pas s’il est meilleur sur l’aile, comme deuxième attaquant ou en numéro dix. Si son prix n’avait pas été si élevé (1,7 millions d’euros), on dirait de lui qu’il apporte de la plus-value au…banc.

Frédéric Bulot : né contre Anderlecht

Et si le déclic tant attendu était arrivé contre Anderlecht ? Dans ce match, il a décidé du résultat à lui tout seul et a montré toutes les qualités qu’on lui prêtait à son arrivée. Et pourtant, on était arrivé à se demander s’il n’était tout simplement pas trop court pour une place dans le onze de base. On aurait pu l’oublier et le laisser digérer sur le banc un jeune âge (22 ans) peu compatible avec les rigueurs du championnat de Belgique. Oui mais voilà, il y a son prix. On ne peut laisser croupir sur le banc un joueur qui a coûté 2 millions d’euros. A ce prix-là, Frédéric Bulot était condamné à être performant tout de suite. Ce qu’il n’a pas fait malgré la confiance que Ron Jans plaçait en lui. Dès le début du championnat, il a semblé paralysé par cette étiquette de  » transfert cher  » (le montant le plus élevé de cette saison !). Certains estimaient même qu’il ne se lâchait pas assez sur le terrain, jouant avec le frein à main. Peur de commettre une erreur. Et voilà donc Bulot entraîné dans une spirale infernale. Aujourd’hui, impossible de dire si le Standard a dépensé excessivement pour ce joueur ou pas. Pour donner raison aux dirigeants, il va falloir que Bulot réédite sa performance de dimanche.

Marvin Ogunjimi : entre deux trains

Le mystère de ce début de saison. Il arrive tel un seigneur élu, le tapis rouge déployé sous ses pieds. Jean-François de Sart dit même de lui qu’il s’agit du meilleur attaquant du championnat. Et pourtant, depuis lors, il rame. Premièrement à cause d’un système (4-3-3, lui seul devant) qui ne lui convient pas, lui qui a explosé à Genk avec Jelle Vossen à ses côtés. Deuxièmement, parce qu’il a des problèmes à la thyroïde et que cela amenuise ses capacités physiques. Troisièmement parce que le club liégeois n’a pas trop confiance en lui, au point de s’en débarrasser en profitant d’une approche du Celtic de Glasgow. Ou comment passer d’attaquant courtisé en attaquant rejeté en deux mois ! L’histoire ne dit pas si c’est lui qui a décidé de tenter sa chance au Celtic, voyant le peu de confiance qu’on plaçait en lui, ou si ce sont les dirigeants qui ont compris qu’il s’agissait d’une mauvaise pioche. Résultat des courses : son transfert au Celtic ne s’est pas concrétisé et il est revenu dans le noyau. Sa bonne prestation en Coupe de Belgique semblait l’avoir relancé mais contre Anderlecht, on lui a préféré Dudu Biton ! Pourtant, un Ogunjimi en confiance et en pleine possession de ses moyens serait utile (voire incontournable) en attaque.

Dudu Biton : futé ou pas ?

Ou comment miser sur un attaquant (entre 800.000 et 1 million d’euros) et ne pas l’essayer ? Depuis le début de la saison et avant sa titularisation surprise face à Anderlecht, l’attaquant israélien n’avait dû se contenter que de 60 minutes de jeu (pour un but). On le disait à court de rythme mais depuis quand un attaquant, qui ne relève pas de blessure, qui n’a pas été au chômage pendant six mois (Biton faisait quand même partie de l’effectif du Wisla Cracovie même s’il a moins joué les derniers mois), a besoin de dix matches avant d’être au top physiquement ? Biton est arrivé pendant la préparation et n’a donc pas loupé celle-ci. Pourquoi crier au retard physique ? Sans doute une excuse pour ne pas admettre que Jans jugeait Biton trop court.

Car, Biton fait débat. Certes, il a le sens du but (il l’a prouvé à Charleroi et à ses débuts au Wisla) mais fait-il partie des attaquants talentueux, capables de tirer leur équipe vers la victoire comme Dieumerci Mbokani et Milan Jovanovic à Anderlecht, Carlos Bacca à Bruges ou Vossen à Genk ? Certains en doutent.

Ezekiel Fryers : dans l’attente

On peut être moins dur à son égard qu’à celui des autres défenseurs. Dès le départ, les dirigeants ont annoncé qu’il était là pour suppléer Sébastien Pocognoli sur la gauche, et parer à un éventuel départ de dernière minute du Liégeois. Fryers est donc destiné à apprendre son métier pro puisqu’il n’a que 20 ans et attendre patiemment son tour.

Cependant, la blessure de Pocognoli et son remplacement dans le onze de base par Daniel Opare prouvent que Fryers n’est pas encore prêt. Ou du moins pas prêt pour entrer dans une équipe en pleine crise et déliquescence sur le plan défensif. Le titulariser contre Anderlecht aurait constitué pour lui un cadeau empoisonné.

Danny Verbeek, Ivan Bulos, Guillermo Mendez et Luis Phellype

Ce sont des paris pour l’avenir. Donc, on n’en attendait rien. Ils n’ont rien coûté, ils sont jeunes (Verbeek a 21 ans, Bulos et Luis Phellype ont 19 ans et Mendez 18 ans) et sont partis s’aguerrir ailleurs.

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

Le Standard a transféré une équipe entière cet été. Mais pour quel surplus ?

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