© BELGAIMAGE

LA VOIE DE RENÉ WEILER

Il faut espérer que le combat entre Gand et le Club Bruges, dimanche, ne soit pas le prélude aux autres matches qui nous attendent en PO1. On a critiqué quasiment chaque décision de Bart Vertenten, qui a pourtant bien dirigé la partie, et l’ambiance a été plus que tendue. Trop souvent cette saison, on a pointé les arbitres du doigt, même sans raison. Comme pour mieux camoufler ses propres erreurs.

Ce n’est évidemment pas la faute de l’arbitre si Gand-Bruges a tourné en match extrêmement agressif. Il y a la perspective historique de ce match mais surtout les énormes intérêts en jeu. Le Club Bruges est resté les mains vides après avoir loupé une volée d’occasions. Il a cependant joué avec la mentalité qui lui avait permis de remporter le titre la saison passée. Néanmoins, il a perdu ses attaquants alors que les joueurs chargés d’apporter de la créativité à son jeu étaient déjà en méforme.

Le scénario de ces play-offs peut changer de semaine en semaine. Ici et là, les Gantois rêvent d’un nouveau titre, ce que se refuse à faire Hein Vanhaezebrouck, pour ne pas accroître la pression. Son équipe a connu trop de hauts et de bas et qui ne se souvient pas du boycott de la presse par Vanhaezebrouck, qui est pourtant le plus disert de la Jupiler Pro League, après avoir fustigé l’arbitre à l’issue d’un match entre Gand et Anderlecht, suite à une carte rouge injustifiée, selon lui. Il n’est pas toujours facile d’être confronté à la réalité après une période de succès. Mais ça aussi, ça peut changer rapidement. L’injection de talent qu’a reçue Gand pendant ses emplettes hivernales est manifeste. Dimanche soir, à l’issue du match à Anderlecht, tout peut à nouveau changer.

Anderlecht s’est joué du Gaverbeek vendredi, non par un football léché mais grâce à son efficacité. L’équipe joue à l’image de son entraîneur : avec discipline et esprit d’équipe. À son arrivée à Anderlecht, René Weiler avait des airs de professeur de football. Il voulait bannir l’irrégularité de l’équipe, accroître sa force de travail. Le Suisse a délibérément opté pour une autre approche mais on ne l’a pas remarquée immédiatement sur le terrain, même si les Mauves ont la meilleure attaque du championnat régulier et ont pris le plus de points de tous en déplacement.

La voie de René Weiler est visible depuis un certain temps. Il a une ligne et il est très clair. Surtout, il ne se laisse pas aller aux compromis consentis par ses prédécesseurs. Weiler opère ses choix en âme et conscience et les joueurs les acceptent. Il fournit encore trop peu le football académique qui est la marque du Sporting mais Anderlecht sombre rarement dans la nonchalance, il ne sous-estime pas plus son adversaire qu’il ne se surestime. De ce point de vue, Weiler livre de l’excellent travail. Il est étrange qu’on on en parle si peu.

Y aura-t-il un jour un nouveau stade à Bruxelles ? L’UEFA ne semble pas se tracasser à ce sujet mais le dossier est tellement complexe qu’il a fort peu de chances d’aboutir, même s’il existe toujours des issues et des recours contre les décisions prises. Dans notre pays, aucun dossier ne peut être bouclé rapidement. Ses structures noient tout dans l’incertitude, l’absence de décision. Tout le monde peut tout bloquer, ici.

Pas de nouvelle concrète sur le nouveau stade de Bruges, un plan pour bâtir un stade à Anvers qui est immédiatement contré par une idée de l’Antwerp, qui veut rénover ses installations. Les nez ne pointent jamais dans la même direction. Ce ne sont donc que lamentations de tous côtés et nous en restons au Moyen-Age en matière d’infrastructures, sans que personne ne s’en soucie vraiment.

PAR JACQUES SYS

Il semble impossible que l’EURO 2020 passe par la Belgique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire