La Voetbalfederatie Vlaanderen pour les nuls

CHAPITRE I

La Voetbalfederatie Vlaanderen est née pour une question d’argent

La Voetbalfederatie Vlaanderen est née jeudi dernier au terme d’un vote favorable du comité exécutif de l’Union Belge. Cette fédération flamande possédant le statut d’ASBL avait été réclamée par le ministre flamand du Sport Bert Anciaux. Sans elle, le foot flamand n’aurait pas reçu les subsides de sa communauté, à savoir :

1/ 2,5 millions d’euros par an pendant dix ans pour payer le personnel de cette fédération et des foot-études,

2/ 50 millions d’euros disponibles par voie de prêt pour la construction de nouveaux stades,

3/ bénéficier de la mesure touchant les communes flamandes qui reçoivent 0,80 euro par habitant pour les équipes de jeunes des clubs de sport locaux (… à condition qu’ils dépendent d’une fédération splitsée érigée en ASBL).

Selon l’Union Belge et son président François De Keersmaecker, il ne s’agit pas de splisting mais seulement d’une opération purement financière, destinée à permettre aux clubs flamands d’être subsidiés par leur communauté. Même son de cloche de la part du CEO de l’UB Jean-Marie Philips :  » Les Wallons recevaient déjà des subsides publics pour leurs stades et les Flamands non. C’était déséquilibré « .

CHAPITRE II

Les patrons de cette FVF figurent parmi ceux de l’UB

La VFV a pour président Herman Wijnants, patron absolu de Westerlo et membre du comité exécutif de l’UB où il représente la Ligue Pro. Les autres membres du conseil d’administration de la VFV sont les membres flamands du comité exécutif de l’UB, dont son président, De Keersmaecker.

On n’ose imaginer ce qui se passerait en cas de conflit entre la VFV et l’UB… Les inventeurs de cette nouvelle donne se veulent évidemment rassurants :  » La VFV ne concerne que les clubs flamands de la D3 aux Provinciales.  » Pas les clubs de D1 et D2, mais bien tous les jeunes footeux, les filles et le futsal ! Cela fait beaucoup de monde, même si le principe de l’UB restant comme coupole nationale est omniprésent dans le discours flamand.

CHAPITRE III

Pourquoi Wallons et Bruxellois ne font-ils pas de même ?

Lors du vote, les Flamands l’ont emporté par 11 voix contre 10. Ces 10 voix regroupent Wallons et Bruxellois qui ont refusé de créer leur propre fédération.

Du côté wallon, la motivation d’aller dans ce sens n’existait pas car le ministre du Sport Michel Daerden n’apportait aucune garantie de subsides. Il l’aurait cependant bien apportée s’il avait obtenu :

1/ une scission totale du foot belge jusqu’au plus haut niveau

2/ l’interdiction d’être à la fois membre de l’UB et de la fédération francophone

3/ l’autodétermination des clubs bruxellois pour la fédération flamande ou francophone.

Papa se montrait là bien plus exigeant que les Flamins !

Les représentants des clubs bruxellois au comité exécutif de l’UB ont voté  » contre  » parce que la Région bruxelloise les a toujours bien soutenus. De plus, les clubs bruxellois ne posent pas problème aux Flamands : ils peuvent faire partie de leur VFV ou pas, des compétitions mêlant des équipes des deux communautés pouvant parfaitement être organisées dans cette Région.

CHAPITRE IV

Les meilleurs jeunes vont-ils jouer chacun dans leur coin ?

En ce qui concerne les compétitions nationales des jeunes, la VFV a déclaré que l’UB restait compétente pour organiser ses compétitions. Mais sera-ce toujours le cas dans quelques années ? En politique, les Flamands contestent bien les facilités linguistiques qu’ils avaient accordées aux francophones en territoire flamand. Sans compter que la logique de Daerden en foot est d’aller au splitsing total…

CONCLUSION

Quand saura-t-on qu’on s’est mis le doigt dans l’£il ou non ?

On doit espérer que l’opération a seulement été faite pour faire bénéficier le football flamand de l’argent qui lui revenait, mais on doit se souvenir de deux choses :

1/ le splitsing du deuxième sport collectif belge (le basket) n’a pas été couronné de succès (la D1 – le sommet de la pyramide – ne compte plus que 9 clubs, par exemple)

2/ celui du judo (où on gagnait des kilos de médailles) a servi de prélude à tant de débâcles dans les grands tournois internationaux qu’on y plaide maintenant pour un rapprochement des deux ligues.

PAR JOHN BAETE

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