La VIRULENCE est là et bien là

Marc Monetti est président de l’Amicale des Supporters du Sporting de Charleroi, l’organe qui chapeaute les clubs de supporters. Il est certain que la haine vis-à-vis des Liégeois n’est pas près de disparaître.

 » Elle existera toujours « , lance-t-il.  » Les noyaux durs ont convenu d’abandonner le recours à la violence, mais la virulence reste. Faut-il considérer les Carolos comme des cas à part ? Je n’en suis pas sûr : quand je participe aux réunions de la fédération nationale des clubs de supporters, je constate chaque fois que le Standard est détesté dans tout le pays. On n’aime pas leur côté liégeois et hautain. Nous avons conclu des accords de rapprochement avec les fans de Mouscron et de Genk, mais nous ne le ferons jamais avec les gars du Standard. Impossible ! Standard-Charleroi, ça restera toujours un match à l’image de PSG-Marseille, avec deux camps qui ne savent pas se sentir. Les Standardmen peuvent déjà s’estimer heureux que nous ayons décidé de ne plus entonner de chants anti-Standard que lors des matches contre eux. Avant, c’était chaque semaine, chaque fois que le marquoir indiquait que le Standard venait d’encaisser un but dans un autre stade. Nos supporters les plus modérés sont indifférents quand les Rouches jouent en Coupe d’Europe, ils pensent au coefficient UEFA pour tout le football belge. Les autres ne souhaitent que la défaite du Standard, quelle que soit la compétition, et ils ne mettront jamais un pied à Sclessin parce qu’ils refusent l’idée de verser un seul euro dans les caisses de ce club « .

Louis Smal est président de la Famille des Rouches, rassemblement de clubs de supporters du Standard. Il est à peine moins corrosif que son alter ego carolo.

 » A l’heure où on parle d’une grande Région Wallonne, il est dommage que deux villes aussi proches s’entredéchirent « , avoue-t-il.  » Mais c’est la réalité. Un héritage du passé, les suites de la guerre des bassins industriels. Les deux villes ont pourtant beaucoup de points communs, dont une large population ouvrière. Pour moi, un ouvrier de Cockerill Charleroi est le même qu’un ouvrier de Cockerill Liège. Les gens de Charleroi nous reprochent d’être hautains ? Laissez-moi rire. Le Standard a-t-il un public d’aristocrates ? Dans nos tribunes, je ne vois que des gens simples, du peuple. Le gros problème des Carolos, ce sont leurs multiples complexes. Ils voient que Liège est une Principauté : ils n’ont pas ce grade et ça les ennuie. Ils constatent aussi que nous avons un riche passé culturel qu’ils ne possèdent pas. Je relève également un complexe lié aux résultats sportifs : quel est le palmarès du Sporting ? Et ne parlons pas de la qualité de l’ambiance dans les deux stades : tout le monde reconnaît que nous avons le meilleur public de Belgique, avec les plus beaux tifos. Les Carolos voudraient imiter nos animations mais ils n’y arrivent pas. Alors, ils se sentent écrasés. A eux de travailler. Et si les supporters du Standard sont aussi virulents par rapport à ceux du Sporting, c’est simplement parce qu’ils tiennent à répondre aux provocations parties de Charleroi. La saison dernière encore, j’ai vu des écharpes Anti-Standard au Mambourg : c’est quand même le seul stade de Belgique où cela se fait « .

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