LA VILLE LUMIÈRE

Suite et fin de notre tour de France des villes-hôtes de l’Euro. Là où la compétition commence et se termine. Là où tous les chemins mènent, ou presque, jusqu’au 10 juillet. Bienvenue à Paris.

La fin du week-end de Pentecôte plane déjà sur la capitale. Mais l’idée n’a pas l’air d’ennuyer les jeunes Parisiens installés du côté de Grand Train. Cet ancien dépôt ferroviaire de la SNCF rouvrait ses portes le 30 avril dernier. Un spot éphémère jusqu’à sa nouvelle fermeture le 16 octobre prochain. Jusque-là, les badauds profitent de cet endroit, situé dans le 18e arrondissement, complètement réaménagé.

Sur 2,5 hectares de terrain, la vive allure parisienne semble marquer une pause. En terrasse, assise dans l’herbe, attablée dans un wagon transformé en restaurant ou affalée dans les canapés des multiples salles de l’entrepôt. Dans moins d’un mois, les parties de pétanque, de kicker et de ping-pong seront probablement désertées par la diffusion des matches de l’Euro, eux aussi au programme. Paris n’a jamais semblé aussi paisible.

Surtout depuis les attentats du 13 novembre 2015. Quatre jours après le drame, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, assène :  » L’Euro se tiendra dans des conditions de sécurité maximum. Mais il n’est pas question d’arrêter cette formidable fête populaire.  » Puis, en janvier, le chef français des sports annonce  » 2,5 millions de palpations  » de spectateurs, soit deux à chaque match.  » Il faudra un peu de temps avant de rentrer dans les stades « , prévient-il.  » On ne rentre pas dans un stade comme on rentre chez soi.  »

LA PREMIÈRE FANZONE CONNECTÉE

Si l’anxiété n’a pas encore été totalement balayée, l’idée de jouer à huis clos l’a été plutôt rapidement. Ce fut un peu plus laborieux concernant les fanzones, qui seront bel et bien maintenues, même si elles seront survolées par des drones et entourées de portiques, elles  » pourraient être annulées au dernier moment si cela est nécessaire « . L’État français ne fait pas dans la demi-mesure en matière de sécurité. Ni en matière d’événementiel.

Pour la première fois au monde, la fanzone parisienne, située sur le Champ de Mars en face de la Tour Eiffel, sera dotée d’un wi-fi. Histoire de voir son tweet  » Où t’es Benzema ? Où t’es ? ? #fanzonetoureiffel  » diffusé sur le  » Twitter wall  » en toute sûreté. L’écran géant de 420 m2,  » le plus grand jamais conçu « , sera accompagné de 8 écrans complémentaires qui retransmettront toutes les rencontres de la compétition.

Entre un espace détente, avec des hamacs, des restaurants, ainsi que des consoles de jeux, et un espace terrain, avec un terrain de foot et des initiations au freestyle, la ville de Paris pense à tout. La fanzone, qui peut accueillir jusqu’à 92.000 personnes, aura l’immense honneur d’être inaugurée le 9 juin par un concert de DavidGuetta, avant que Muse ne lui emboîte le pas le 28. Une deuxième fanzone se tiendra dans le Parc de la Légion d’Honneur à Saint-Denis, là où siège le Stade de France.

Outre les fanzones, la ville organise son  » Paris Foot Tour « , sorte de village itinérant fait d’activités sportives pour promouvoir l’Euro. Il prendra place un peu partout dans les différents espaces publics de Paris et Saint-Denis. Dans la même verve, les Berges de Seine deviennent les  » Berges de l’Europe  » où les habituels  » Zzz « , ces containers mis à disposition de ceux qui n’ont pas la chance d’aller à la plage, seront aménagés par chaque pays participant. 24 ar-tistes, représentant les 24 pays de l’Euro, y créeront une oeuvre collective.

DE COUBERTIN À ZLATAN

Quand l’Euro se fête dans des grands espaces clos ou réaménagés, Paris reste, par essence, une ville de culture avant tout. On ne compte plus les innombrables festivals et concerts qui se tiennent dans la capitale française, ni les musées qui l’illuminent depuis des lustres, du Louvre au Grand Palais, en passant par le musée d’Orsay et le Palais de Tokyo, tous aussi riches les uns que les autres en expositions et en découvertes.

Paris peut se vanter d’avoir enfanté des personnalités qui marquent encore aujourd’hui les esprits. De Molière aux Charles Baudelaire et Garnier, en passant par Émile Zola, Auguste Rodin, Simone de Beauvoir et Charles Aznavour. Tous ont façonné, sculpté, chanté la capitale selon leurs traits et attraits. En matière de sports, Pierre de Coubertin est probablement la figure la plus emblématique de Paris. Initiateur de l’introduction des exercices physiques dans les établissements scolaires français, il doit surtout sa postérité pour avoir rétabli les Jeux olympiques en 1894 et avoir fondé le CIO en 1896.

Un palmarès que Zlatan Ibrahimovic ne doit que très peu jalouser. La nouvelle figure du sport parisien, puisqu’érigé en tant que tel par les médias français, a complètement changé la vision du football hexagonal.  » Zlatan  » ou  » Ibra « , pour les intimes, est devenu une véritable icône, placée très loin au-dessus de l’institution PSG. Dès lors, quand De Coubertin internationalisait le sport, Zlatan lui a plus que jamais redonné son caractère individuel.

Celui qui se dit être  » arrivé comme un roi  » quitte pourtant le PSG sur une fausse note : sans Coupe d’Europe, aucune. Le PSG, club-phare de la capitale (voir encadré), nécessite donc un nouveau visage – ou plutôt, des nouveaux visages -. De retour dans la Ville Lumière pour affronter l’Irlande le 13 juin prochain, le géant suédois peut réellement démontrer s’il a l’aura d’une légende ou s’il doit repartir comme il est venu. Bredouille.

PAR NICOLAS TAIANA – PHOTO BELGAIMAGE

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