La vérité sur Emile

H ugo Broos a pleuré pour avoir un nouvel avant, mais c’est Dominique D’Onofrio qui l’a eu. Le tout est de voir, maintenant, ce que le cadet des Mpenza pourra apporter aux Rouches. L’arrivée d’ Emile à Sclessin est évidemment un bonheur pour tout le championnat de Belgique. Et si le staff directorial du Standard a jeté son dévolu sur lui, c’est qu’il y avait une affaire à faire, d’abord.

On dit qu’Emile a coûté bien moins cher que ce que le Standard avait empoché en le laissant partir pour Schalke en janvier 2000 mais on n’aura jamais les chiffres exacts des transactions, car les clubs s’y refusent. Gageons que le ministre des Finances de Sclessin, Luciano D’Onofrio, s’y sera à nouveau très bien pris. Et aura fait rentrer de l’argent dans les caisses de la société anonyme. En mettant Emile sous contrat pour trois années, cela veut aussi dire que le Standard garde une possibilité de le revendre avant terme en cas d’offre très intéressante pour tout le monde. Luciano D’Onofrio nous a d’ailleurs confirmé que dans l’accord avec Schalke existe une clause  » prévoyant un pourcentage pour le club allemand en cas de plus-value effectuée sur Emile « .

La preuve qu’il s’agissait d’une réelle opportunité est aussi à trouver dans cet autre commentaire de Luciano D’Onofrio :  » Nous n’oublions pas que nous devons aussi renforcer les autres secteurs de l’équipe. Nous sommes d’ailleurs actuellement sur la piste d’un milieu de terrain « . Dans l’intervalle, c’est un défenseur uruguayen qui est arrivé !

Sur le plan sportif, cependant, et outre l’impact populaire du transfert, on doit se poser des questions. On sait le joueur aussi fragile sur le plan musculaire que spectaculaire dans ses sprints et envolées ; et aussi déroutant pour les défenseurs que parfois absent devant le but.

Au Standard, on assure que son arrivée renforce l’effectif car  » Alexandros Kaklamanos et Sambegou Bangoura peuvent se blesser ou arriver hors forme à tout moment. Sans compter que notre Guinéen sera appelé pour la CAN après la nouvelle année « .

Il est certain qu’Emile ne sera pas en surnombre au Standard et qu’il ne suscitera pas de tensions dans l’effectif tant il est sympa et collectif. A Schalke, il semblait poser des problèmes de discipline et relationnels. Il ne parlait pas allemand, Marc Wilmots était parti et sa famille se trouvait en Belgique… Au Standard, tout cela sera parfaitement oublié.

Cela étant, il ne faut pas attendre d’Emile ce qu’il ne pourra pas donner. Tout d’abord, il risque de se blesser aussi souvent qu’avant car telle est û apparemment û sa nature. Très explosif, il n’a jamais rechigné devant l’action jusqu’au-boutiste, quitte même à prendre des risques qu’un joueur plus technique et subtil ne prendrait jamais. Et puis, il s’agira également d’un beau challenge pour le nouveau staff médical du Standard. Le garder sur pied toute une saison ! Car les chiffres de notre statisticien Claude Henrot (voir en pages 30-31-32) ne mentent pas.

Emile est loin de jouer tous les matches de ses clubs ou de l’équipe nationale. Il suffit de regarder, saison par saison, les rencontres disputées par journée de championnat pour voir qu’il y a des trous parfois importants entre deux matches. Idem en ce qui concerne l’équipe nationale (les numéros d’ordre des matches figurent dans notre document avec, à côté, le nombre de sélections du joueur). La saison où il s’est montré le plus régulier fut sa première, avec Mouscron.

Emile marque peu. Certains pensent que c’est dû au fait qu’il joue peu, mais c’est inexact. Claude Henrot a effectué les moyennes des buts marqués par minutes jouées et là, on se trouve dans des valeurs assez ordinaires : un but toutes les 225 minutes à Mouscron, 207 minutes au Standard, 221 minutes à Schalke. Avec les Diables Rouges, c’est un peu meilleur avec un but toutes les 186 minutes.

 » Mais les buteurs patentés sont bien plus efficaces « , dit Henrot.  » La saison passée, en marquant 22 buts, Wesley Sonck en marquait un toutes les 103 minutes… et il en était à un total de buts bien inférieur à celui de la saison précédente. Tous championnats ou compétitions confondus, on peut revendiquer le qualificatif de buteur quand on marque un but entre 100 et 125 minutes de jeu personnel « . n

par John Baete

Emile marque peu. Certains pensent que c’est dû au fait qu’il joue peu, mais c’est inexact

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