La tragédie de Mamadou Coulibali

En raison de la présence importante de joueurs africains dans leur effectif, Lokeren et Beveren doivent bien évidemment composer davantage que d’autres clubs belges avec la malaria. Médecin à Daknam depuis 15 ans, le docteur Jacques Everaert n’a cependant diagnostiqué que pour la toute première fois un cas de malaria, la saison passée, avec l’Ivoirien Mamadou Coulibali. Mais il n’est pas près de l’oublier.

« Lokeren a toujours eu une tradition d’éléments venus d’Afrique », observe-t-il. « A mes débuts, j’ai notamment eu affaire à trois Nigérians: Stephen Keshi, John Etim Esin et Samson Siasia. Comme n’importe quel être humain, ces garçons ont bien été malades à un moment donné. Mais j’avoue, qu’à cette époque, je n’ai jamais mis un éventuel cas fébrile en rapport avec la malaria. Je présume que l’un ou l’autre d’entre eux a peut-être pu développer cette maladie à un moment donné. Si tel était le cas, elle n’aura jamais été bien grave. S’il y avait eu des complications, j’aurais de toute façon su à quoi m’en tenir grâce à un prélèvement sanguin. En réalité, j’ai été confronté pour la toute première fois à la malaria en octobre 2001. A l’époque, Mamadou Coulibali avait dû retourner dare-dare en Côte d’Ivoire pour se rendre au chevet de son jeune fils, atteint par la maladie, et qui allait malheureusement décéder un peu plus tard des suites de la malaria, précisément. Vu l’urgence de la situation, je n’avais pas eu le temps de prescrire les antipaludéens adéquats au joueur et, faute de médication, le joueur développa lui-même cette affection à son retour. Pour moi, elle ne fit pas l’effet d’une surprise dans la mesure où je savais qu’il n’était pas immunisé. Depuis lors, j’ai encore vécu un deuxième cas avec Singa Manzangala, en juin passé. Celui-ci avait tout simplement omis de prendre les comprimés de Malarone que je lui avais prescrits. Dans ce cas, on sait aussi à quoi s’attendre, bien sûr ».

Paul Vercruyssen, médecin au Freethiel, a lui aussi été confronté à deux reprises à des cas de malaria ces derniers mois. « La première fois, avec Gilles Yapi Yapo lors de son retour de la CAN 2002″, précise-t-il. « Puis avec l’épouse d’un autre joueur ivoirien. Le fait de ne dénombrer dans le noyau du club que des joueurs de ce pays, contrairement à Lokeren où plusieurs nations sont représentées, ne constitue pas nécessairement un avantage. Car il faut tenir compte non seulement des risques de malaria lors du retour de ces garçons à Abidjan mais aussi du pays où ils sont appelés à se produire avec leur équipe nationale. Car le parasite de la malaria est parfois différent selon que l’on se trouve en Guinée, au Cameroun ou au Mozambique. Au début, c’était un casse-tête mais à présent je prescris le plus souvent du Lariam, qui fait en quelque sorte office de passe-partout dans la plupart des pays africains ».

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