La tradition, ça coûte cher

Tournoi de tennis le plus prestigieux du monde, Wimbledon pourrait générer bien plus d’argent mais la tradition, c’est sacré.

En 2017, le budget des Internationaux de Grande-Bretagne était de 248 millions d’euros. C’est bien mais d’autres font beaucoup mieux : l’US Open, par exemple, avec des revenus de 300 millions d’euros. Pourtant, en matières de droits de télévisions, Wimbledon est champion : il encaisse 137 millions d’euros contre 103 millions d’euros pour l’US Open. Mais le tournoi new-yorkais rapporte davantage en matière de billetterie (103 millions d’euros contre 40 à Wimbledon), de sponsoring (56 millions contre 40) et de merchandising (39 millions contre 30).

La raison de ces écarts se trouvent dans les traditions auxquelles l’ All England Lawn Tennis and Croquet Club, organisateur de Wimbledon, est très attaché. Il a, certes, signé des contrats de sponsoring de longue durée avec Rolex, Slazenger et Robinsons Barley Water, mais le nombre de partenaires officiels est limité. De plus, ceux-ci ne peuvent pas faire de publicité sur le court afin de ne pas souiller l’Herbe Sacrée. A l’US Open, par contre, chaque centimètre carré est exploité.

Ce qui frappe, c’est l’énorme différence en matière de droits d’entrée. Il faut y voir deux raisons : à Wimbledon, les prix sont plus démocratiques. De plus, alors que l’Arthur Ashe Stadium de New York compte désormais 23.771 places, le Centre Court de Wimbledon ne peut accueillir que 15.000 personnes. Les autres courts sont également plus petits que ceux de l’US Open qui, l’an dernier, a enregistré 691.000 entrées contre 500.000 à Wimbledon. Cette année, l’Open d’Australie a même établi un record avec 743.667 visiteurs.

Il a été calculé qu’en commercialisant davantage son tournoi, l’ All England Lawn Tennis and Croquet Club pourrait faire 52 millions d’euros de recettes supplémentaires. Mais il ne reniera jamais ses traditions.

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