LA ROTATION, ÉCHEC OU RÉUSSITE ?

Difficile à dire car elle a été mise en place principalement pour garder de la fraîcheur dans un calendrier surchargé. Si effets bénéfiques il y a, ils ne seront visibles qu’en play-offs, en fin de saison. Pourtant, Jean-François de Sart relève déjà quelques bons points :  » Je remarque qu’il n’y a aucun blessé lourd au Standard, ce qui est déjà une réussite vu le nombre de rencontres déjà disputées « , expliquait le directeur sportif du club liégeois avant la blessure de Mehdi Carcela.

Pour le reste, on ne peut que relever la mauvaise communication sur le sujet.  » En début de saison, nous avons défini une stratégie. Vu notre calendrier, c’était impossible de disputer tous les matches avec la même équipe. Il y a deux ans, nous avions également pris part aux poules de l’Europa League et il suffit de se rappeler de l’état de fatigue et du nombre de blessés en janvier et février pour comprendre notre réflexion.

A l’époque, Guy Namurois était déjà un adepte de la rotation. Je pense que cette rotation est un faux débat puisque nous avons pris les points en championnat. Peut-être que nos joueurs ont moins d’automatismes puisque l’équipe a changé plusieurs fois mais nous estimons que nous avons assez de qualités pour passer au-dessus.  »

L’argumentaire de de Sart est étayé et tient parfaitement la route mais pourquoi le club ne s’est-il pas montré solidaire d’emblée sur la rotation ? Pourquoi n’avoir pas développé cet argumentaire plus tôt ? Longtemps, seul Guy Luzon défendait le projet, à tel point qu’on pensait qu’il avait mûri l’idée en Israël et l’avait importée en Belgique. Les supporters ont assimilé rotation à Luzon, ce qui apparemment n’était donc pas le cas.

Or, lorsqu’on demande le principal reproche que les supporters peuvent adresser à Luzon, tous ressortent ce système de turnover. Certes, Luzon en est le principal dépositaire puisque c’est lui qui dresse les compositions d’équipe mais sur ce sujet, il n’est donc pas l’unique décideur. Si la direction avait défendu énergiquement cette rotation dès le début de la saison, elle aurait mieux protégé un entraîneur déjà assez exposé à son arrivée.

Autre bizarrerie de communication. Celle-ci vient de Luzon lui-même. Lorsqu’on évoquait les équipe B du Standard, ces formations remaniées et alignées en Coupe d’Europe, il répondait qu' » il n’y avait pas d’équipe B au Standard  » et qu’il  » alignait toujours l’équipe qui lui semblait la meilleure en fonction de ce qu’il avait vu aux entraînements « .

Totale mauvaise foi car tout le monde se rendait compte que Reza ne valait pas Michy Batshuayi, et qu’Alessandro Iandoli n’arrivait pas à la cheville de Jelle Van Damme. Mais si on suit sa logique, pourquoi au soir de la défaite d’Esbjerg dire qu’  » il en finissait désormais avec la rotation et que dès à présent il alignerait les 11 meilleurs  » ? Ce qu’il a dit avoir toujours fait pendant quatre mois. Discours contradictoire donc.

Enfin dernière question : si la rotation visait avant tout à préserver la fraîcheur du noyau, pourquoi avoir annoncé la fin de la rotation après la défaite à Esbjerg alors que le programme du Standard annonçait encore quatre matches pour les deux premières semaines de décembre (deux de championnat, un d’Europa League et un de Coupe de Belgique) ?

Pourquoi ne pas avoir attendu l’issue de l’Europa League ? Sans doute parce que la défaite à Esbjerg illustrait encore davantage l’échec, en termes sportifs, de cette rotation, critiquée à outrance. Il fallait que la direction communique sur ce sujet et apaise les esprits. Elle l’a fait en affirmant que désormais, il n’y aurait plus de rotation.

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