La revanche

Kaka et Kuyt sont prêts à gagner et disent pourquoi.

Cinq journalistes d’autant de pays ont la chance de pouvoir obtenir une interview exclusive de Kaka. Sur la table, un ballon dédicacé, conçu par Adidas pour la finale de la Ligue des Champions. Les noms des deux finalistes y sont inscrits.

A neuf heures pile, Kaka arrive en voiture sur le parking, serre cordialement la main de chacun et va s’asseoir tranquillement. Avec lui, pas de caprices. Il écoute calmement et attentivement les questions et répond poliment. Même quand on lui demande pour la millième fois s’il portera le maillot du Real Madrid la saison prochaine… Et lorsque l’interprète argentine, qui traduit de l’anglais au portugais et inversement, ne comprend pas une question en italien, c’est lui qui traduit la question et la réponse en portugais. Il ne parle et comprend pas seulement l’italien (au début de l’année, il a acquis la nationalité italienne grâce aux racines de sa femme), mais aussi suffisamment d’anglais pour répondre à certaines questions sans même attendre la traduction.

Est-il vrai qu’au Mondial 2002, où le Brésil fut champion du monde, vous avez demandé à Nico Van Kerckhoven qu’il vous donne sa vareuse après le match contre la Belgique ?

Kaka : Oui, c’est vrai. J’ai beaucoup admiré Nico Van Kerckhoven lors de cette Coupe du Monde. Pour moi, c’était un joueur fantastique, tant il s’engageait au profit de l’équipe. Et je l’ai toujours son maillot. (- Nico Van Kerckhoven : A l’époque, Kaka n’était pas du tout connu. Il n’avait même pas joué contre nous. Je trouvais son nom bizarre et j’aurais préféré obtenir le maillot de Lucio, que j’avais affronté en Bundesliga puisqu’il jouait au Bayer Leverkusen. C’est pourquoi j’avais demandé à Eric Van Meir, qui l’avait eu, s’il était d’accord de changer avec moi. Je pense qu’Eric a encore le maillot de Kaka. Quelle connerie j’ai faite, hein ! Aujourd’hui, je serais prêt à donner de l’argent pour ce maillot).

Avec 10 buts (contre 6 à Crouch), vous êtes le meilleur buteur de la Ligue des Champions, ce qui n’a rien d’évident pour un médian !

Cela n’a jamais constitué un objectif en soi car je suis meneur de jeu, pas attaquant. C’est chouette mais je n’en fais pas une obsession.

Pourquoi Kaka a-t-il peur des penalties ?

Voici peu, vous avez manqué un penalty face à la Fiorentina. Craignez-vous que la finale face à Liverpool se joue aux tirs au but ?

Un peu. J’avais déjà manqué un penalty avant mais j’en ai aussi transformé plusieurs. Je pars du principe qu’il vaut mieux faire la différence pendant le temps réglementaire ou les prolongations. Et je pense qu’à Liverpool, on est aussi de cet avis.

Il y a deux ans, vous vous êtes laissé remonter alors que vous meniez 3-0. Avez-vous déjà réfléchi à ce qui avait foiré ce soir-là ?

Non. En finale, tout peut arriver. C’est le passé et nous n’y repensons plus.

Considérez-vous cette finale comme une revanche ?

Non. Chaque match offre une nouvelle chance. Il y a deux ans, c’est eux qui ont gagné. Cette fois, nous voulons que ce soit nous. Nous ne nous occupons plus du passé. Nous jouons ensemble depuis deux ans, nous avons plus d’expérience.

Si vous pouviez écarter un joueur de Liverpool pour ce match, qui choisiriez-vous ?

Steven Gerrard car il est leader sur le terrain, l’organisateur du jeu. S’il n’était pas là, cela nous enlèverait une épine du pied.

Quand avez-vous commencé à songer davantage à la Ligue des Champions qu’au titre en Série A ?

Dès le début de la saison. Le championnat n’était pas notre priorité car nous l’avions entamé avec huit points de handicap. Nous voulions juste terminer en ordre utile pour participer à la prochaine Ligue des Champions soit parmi les quatre premiers. Mais cette compétition constituait notre objectif numéro un.

Vous avez commencé et vous terminez la saison en force. Entre les deux, il y a eu un creux. Etait-ce prévu ?

Absolument pas. Il est vrai que nous avons bien commencé mais par la suite, nous nous sommes mis à jouer très mal. Heureusement, nous avons fini par nous reprendre. Aujourd’hui, nous somme en grande forme et cela tombe bien car c’est le moment des grandes décisions. C’est pourquoi nous sommes très confiants.

Avez-vous déjà joué mieux que maintenant ?

Je crois que je peux encore être meilleur, apprendre de nouvelles choses mais c’est vrai que, jusqu’ici, c’est la meilleure période que j’ai connue comme meneur de jeu, le top.

Dans quels domaines pouvez-vous encore progresser ?

Dans tous les domaines. Vous le verrez peut-être la saison prochaine…

Au cours des dernières années, vous avez disputé de nombreux matches complets. Très peu de joueurs de Série A en jouent autant que vous. Pourtant, lorsque vous étiez jeune, vous étiez petit et frêle. Comment avez-vous réussi à repousser vos limites ?

A São Paulo et à Milan, j’ai suivi un programme spécial afin de gagner en puissance. Le fait que je ne sois pas fatigué après autant de matches difficiles est un don de la nature. Je peux m’estimer heureux.

Et après la Ligue des Champions, quel sera votre objectif ?

Partir en vacances (il grimace).

Et puis ?

Revenir à Milan. J’y suis sous contrat jusqu’en 2010.

Kaka partira-t-il au Real ?

Le président du Real Madrid dit qu’il vous veut absolument. Y a-t-il une chance que vous portiez ce maillot la saison prochaine ?

On m’a déjà posé mille fois la question et je réponds toujours : -Normalement, non. Sauf si Milan décide de me vendre. Alors, j’envisagerai un départ, à condition que tout le monde s’y retrouve. Mais s’il ne tient qu’à moi, je reviendrai ici cet été.

D’autres grands joueurs aiment changer souvent de club, ce qui leur permet de gagner beaucoup d’argent. Pourquoi êtes vous différent ?

Parce que je me sens bien ici et ma famille aussi. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et je préfère le faire ici. Souvent, les joueurs partent trop tôt puis ils le regrettent et veulent revenir. Laissez-moi devenir un meilleur joueur car je me sens encore jeune.

Est-il vrai que Ronaldo vous a conseillé d’aller au Real ?

Non, c’est faux. Il m’a simplement dit que le Real était un club fantastique. Il était très positif lorsqu’il en parlait.

Avant de venir à Milan, vous en avez longuement parlé avec Leonardo, qui avait joué pour ce club. Qu’est-ce qui vous a impressionné dans son discours ? Car vous aviez encore d’autres propositions.

J’ai joué pendant six mois avec Leonardo à São Paulo. Il ne m’a dit que du bien de Milan, de l’histoire et de la tradition du club mais, pour être honnête, ce n’est pas moi qui ai choisi Milan, c’est Milan qui m’a choisi. Chelsea me voulait aussi mais souhaitait me prêter pendant un an à l’un ou l’autre club russe afin de me reprendre après. Ce n’était pas une bonne idée. Et lorsque Milan s’est intéressé à moi, je n’ai pas hésité. Je suis très heureux que cela ce soit passé comme ça.

Qu’est-ce qui fait de Milan un club si spécial ?

La combinaison de sérieux et de chaleur humaine. Tout est organisé de façon très professionnelle mais c’est également un club chaleureux. Pour moi, c’est davantage une famille qu’un club. Je me sens ici comme chez moi. La direction est très humaine et c’est très important pour moi.

Shevchenko de retour à Milan ?

Maxwell, qui a joué à l’Ajax, affirme que, malgré l’énorme rivalité entre les deux clubs, les Brésiliens de l’Inter et de Milan s’entendent très bien.

C’est vrai, nous sommes souvent ensemble. Nous sommes des amis.

L’an dernier, vous vous entendiez très bien avec Andriyi Shevchenko. Aujourd’hui, vous jouez la finale et lui pas. A-t-il effectué le mauvais choix ?

Je ne veux pas commenter les choix des autres. Il est blessé et va devoir regarder ses copains à la télévision alors qu’il aurait pu être avec nous et c’est dommage mais il remportera peut-être tous les trophées au cours des deux ou trois prochaines saisons. Alors…

Auriez-vous préféré jouer la finale contre Chelsea ?

Oh non, je préfère ne pas devoir l’affronter.

On dit que Milan veut le récupérer. Quelle serait votre réaction ?

Ce serait fantastique, j’aimerais à nouveau jouer à ses côtés mais c’est une décision qui appartient au président.

Pourquoi portez-vous le numéro 22 ?

Au Brésil, lorsque je suis arrivé en équipe Première, je portais le numéro 8. A la Coupe du Monde, j’avais le 23. J’avais demandé ce numéro à Milan mais c’était celui de Massimo Ambrosini. Le 22 était libre et, comme je suis né un 22 avril, je l’ai pris.

Pouvez-vous imaginer une carrière à la Maldini et jouer jusqu’à 40 ans ?

Non. Du moins, pas aujourd’hui. Mais il est possible que je change d’avis en vieillissant, si j’ai encore envie de continuer.

Les Reds, une équipe de Coupe ?

Les Reds de Liverpool se sont, en partie, préparés à La Manga, dans le sud de l’Espagne, où les températures flirtaient avec les 25 degrés,… dix de plus que sur les bords de la Mersey.  » La chaleur peut jouer un rôle déterminant et mieux vaut s’y préparer « , affirme l’attaquant hollandais Dirk Kuijt, qui vit des moments magiques.

Dirk Kuijt : Au début de l’aventure, après le tirage au sort des poules, je m’étais dit que nous devrions pouvoir passer dans un groupe formé par le PSV, Bordeaux et Galatasaray. Après, nous n’avons pas eu de cadeau avec Barcelone, à nouveau le PSV puis Chelsea mais nous y sommes arrivés. C’est pour cela que j’ai quitté Feyenoord il y a un an. Je voulais des trophées. Je joue dans l’un des meilleurs championnats du monde et je dispute la finale de la compétition européenne la plus prestigieuse. Que demander de plus, si ce n’est remporter la coupe ?

Avant le double duel européen face à Chelsea, José Mourinho a affirmé que Liverpool était une véritable équipe de coupe. D’accord avec lui ?

Je pense que Liverpool a en effet prouvé ces dernières saisons qu’il pouvait être très bon dans les tournois. Je regrette seulement que nous n’ayons pas pu jouer au même niveau en championnat mais cela va aller en s’améliorant. Je pense que l’équipe est bien organisée et que nous sommes prêts à travailler les uns pour les autres. De plus, il y a beaucoup de talent au sein du noyau. Cette saison, nous pensions tous que nous pourrions combler le fossé qui nous séparait des deux premiers en championnat mais nous avons un peu lâché la bride au cours des dernières semaines, lorsqu’il est apparu que nous ne pouvions plus les rattraper. L’an prochain, notre objectif sera de rester plus longtemps dans la course au titre. Cette saison, nous avons perdu trop de points en début de championnat. A domicile, nous sommes pratiquement invincibles mais nous avons connu trop de problèmes en déplacement.

Est-il possible d’atteindre la finale de la Ligue des Champions tout en jouant le titre dans son pays ?

Manchester Utd y est presque arrivé. Je pense que c’est possible, surtout de la façon dont nous planifions le travail de fitness. Avec un noyau assez large, il y a moyen de lutter sur plusieurs fronts.

Votre percée rapide en a surpris plus d’un…

Liverpool, c’était un rêve qui se concrétisait et j’ai beaucoup travaillé afin d’être prêt pour chaque match important. J’ai pratiquement tout joué et, lorsque ce ne fut pas le cas, c’était pour me permettre de me reposer.

La question n’était pas de savoir si vous alliez jouer mais aux côtés de qui : Crouch, Bellamy ou Fowler ?

Nous avons un noyau de 23 ou 24 joueurs et chaque poste est dédoublé. Il faut cependant pouvoir forcer son destin. L’entraîneur change beaucoup son équipe mais, quand on est bon et frais, on joue beaucoup.

Vous avez inscrit 12 buts en 34 rencontres de championnat. Belle moyenne pour un débutant.

J’espérais faire un peu mieux mais ce n’est pas mal. Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce que la différence avec le championnat de Hollande soit aussi grande. Ici, tout le monde est au top niveau, on ne marque pas comme cela trois buts à Fulham ou Sheffield Utd. Ils sont tous plus rapides et plus forts physiquement mais aussi mieux organisés. Nous avons souvent dû nous battre pendant une heure pour inscrire un but et ce n’est que par la suite que nous avons eu des espaces. Je trouve même qu’il était plus facile d’affronter de grands clubs parce que ceux-là, au moins, essayaient de jouer.

Kuijt vaut-il 20 buts et 20 assists ?

Martin Jol, le coach hollandais de Tottenham, dit que vous valez 20 buts et 20 assists par saison.

J’essaye… Nous disputons plus de matches et plus de coupes et comme on additionne les buts, je dois pouvoir arriver à ce score.

Voici peu, Jorge Valdano a critiqué le style de jeu de Liverpool dans Marca. Il estime que si le football évolue dans le sens que Chelsea et Liverpool veulent lui conférer, mieux vaut arrêter. Pour lui, la créativité a fait place à la tactique, la puissance et la vitesse.

Tout le monde a le droit d’avoir son avis et il est heureux que les gens ne soient pas toujours d’accord mais beaucoup de gens aiment aussi notre style de jeu. L’engagement et la puissance font partie du football anglais. Nous ne jouons pas comme Barcelone mais beaucoup de monde a aimé la façon dont nous l’avons affronté. Nous ne jouons pas non plus comme le Real Madrid mais, honnêtement, notre style est plus attrayant et nous retirons le maximum de nos capacités. Le football a changé, il est plus rapide, tout le monde progresse et il y a de plus en plus d’argent en jeu. Voici peu, Lionel Messi a inscrit le même but que Diego Maradona mais on ne voit tout de même plus très souvent des buts pareils.

Le match contre Milan donnera-t-il lieu à une opposition de styles ?

J’ai été très impressionné par la façon dont il a joué contre Manchester Utd. Son jeu était très puissant et très rapide en possession de balle. Kaka est, actuellement, le meilleur joueur du monde et je ne dis pas seulement cela sur base des deux matches contre Manchester. Il a déjà inscrit dix buts en Ligue des Champions cette saison, c’est quelque chose.

A cause du scandale des paris truqués en Italie, Milan a entamé le championnat avec plusieurs points de retard et il s’est ainsi focalisé sur la Ligue des Champions…

Je pense qu’ils ont pris un énorme coup sur la tête. Les joueurs n’avaient rien à voir avec cela mais ce sont eux qui ont été le plus punis. Cela a décuplé leurs forces et on a vu contre Manchester qu’ils étaient en grande forme. Nous aussi, nous avons démontré dans les prolongations face à Chelsea que nous étions très bien physiquement. Je ne dirai pas que nous avons un laboratoire comme à Milan mais nous savons très bien qui est en forme et qui ne l’est pas. Nous nous entraînons chaque jour avec des cardiofréquencemètres, on contrôle notre sang ainsi que notre poids et nous sommes soumis à des tests chaque mois. Un jour, on a vu que je n’étais pas suffisamment rétabli avant un match et on m’a laissé souffler. C’est ennuyeux car un joueur veut toujours jouer mais, à la fin, on remarque qu’on est bien et qu’on ne souffre pas. Nous pouvons dire exactement combien de kilomètres nous avons parcourus en match. Quand tout le monde au sein d’un groupe est capable d’accepter cela, on va très loin.

Expliquez-nous comment Benitez prépare un tel duel sur le plan tactique.

Si nous jouons un peu différemment qu’à l’habitude, les gens vont dire que l’entraîneur a adapté son équipe au jeu de l’adversaire. Benitez pense que c’est en jouant à sa façon que nous pourrons obtenir le meilleur rendement. Il sait tout sur tous les joueurs d’Europe. Je n’ai jamais vu un entraîneur pareil. Nous regardons souvent des vidéos de l’adversaire en situations offensives ou sur phases arrêtées. Tout est évoqué en long et en large. La plupart du temps, l’analyse est faite en fonction de l’équipe, Benitez ne passe pas beaucoup de temps à parler d’individualités ou d’un secteur de jeu. Il pense que tout le monde doit connaître non seulement son rôle mais aussi celui de ses équipiers. Benitez enregistre tout et passe de longs moments à analyser. Je me rappelle qu’à l’occasion du match de championnat contre Chelsea, John Terry était blessé et Carvalho associé à Michael Essien derrière. L’objectif était alors de balancer plus de longs ballons vers Peter Crouch, dans l’espoir qu’il puisse remiser. Et c’est comme cela que j’ai marqué.

 » Quel respect envers les joueurs à Liverpool !  »

Ici, tout le monde apprécie le fait que vous soyez toujours en mouvement. Le fait qu’il s’agisse d’un club de travailleurs vous inspire-t-il ?

Lorsque je suis arrivé, j’ai tout de suite été accepté par le public et les supporters. Ils sont chaleureux et respectueux. La seule chose qu’ils demandent, c’est qu’on se batte lors de chaque match. Alors, ils sont contents et ils vous le rendent. Aux environs du Nouvel An, on a dit que je ne marquais pas assez mais l’entraîneur a directement précisé qu’il était content du nombre de buts que j’avais inscrits et de la façon dont je bougeais afin de bien me positionner. Il a ainsi coupé court aux critiques.

Avez-vous parlé avec vos équipiers de cette finale d’il y a deux ans, lorsque Liverpool était revenu de 3-0 à 3-3. Est-il vrai qu’ils étaient vraiment vexés par le fait qu’au repos, les joueurs de Milan regardaient déjà la Coupe ?

C’est tellement incroyable de mener 3-0 en finale de coupe d’Europe… Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement mais, à en croire ce que j’entends ici, c’est sûr qu’ils se voyaient déjà en train de soulever la coupe, qu’ils la touchaient, l’embrassaient. Il ne faut jamais défier les dieux.

Pouvez-vous encore sortir tranquillement en rue à Liverpool ?

On me souhaite bonne chance et je dois serrer des mains mais, si je mange un morceau ou si je prends un verre quelque part, on me dérange rarement. On peut aussi leur demander de nous laisser en paix et ils le font. Les gens sont très respectueux. Celui qui fait cela en Hollande passe directement pour arrogant.

Vous habitez à Strawberry Fields, le jardin des Beatles. Vous aimez leur musique ?

Il y a peu, les joueurs m’ont offert un iPod avec de la musique des Beatles. J’ai écouté quelques morceaux, c’est chouette mais je ne suis pas un fan.

Pouvez-vous écouter de la musique dans les vestiaires avant les matches ?

Oui. Chaque semaine, un joueur différent compose sa playlist. Nous ne devons arrêter que quelques minutes avant de sortir.

Il y a moins de huit ans, vous passiez un test au FC Utrecht. Tout est allé très vite pour vous, non ?

Oui. La semaine dernière, dans mon club amateur, les Quick Boys, on a inauguré une tribune qui porte mon nom. Ils m’ont demandé des maillots de tous les clubs pour lesquels j’ai joué. A 17 ans, j’évoluais aux Quick Boys et dix ans plus tard, je dispute la finale de la Ligue des Champions, c’est incroyable ! Personne n’aurait parié un centime sur mes chances de réussite mais j’ai fait en sorte d’y arriver. Le secret ? Un : le travail ; deux : j’ai reçu ma chance au bon moment ; trois : je l’ai saisie ; quatre : j’ai fait les bons choix, toujours au feeling. J’ai voulu y aller progressivement. En cinq ans à Utrecht, j’ai beaucoup appris et beaucoup progressé. Quand on est toujours amateur à 17 ans, il faut du temps pour rattraper ceux qui ont bénéficié d’une formation.

Mais le fait de jouer pour le plaisir jusqu’à l’âge de 17 ans vous a peut-être sauvé…

C’est une question que je me pose souvent. Mais Clarence Seedorf n’avait que 16 ans lorsqu’il a débuté à Ajax, où il avait reçu une bonne formation, et il est toujours là. Il n’est pas si facile de savoir quelle est la voie à suivre.

Vous êtes le joueur de la classe ouvrière par excellence. Vous avez même été peintre en bâtiments !

Oui, pendant deux ans à temps plein. A Utrecht, j’ai joué pour le même contrat que lorsque j’étais peintre. Mon patron m’a demandé si j’étais sûr de faire le bon choix en optant pour un métier plein d’incertitudes comme le football. Il me disait qu’il serait difficile de redevenir peintre après un ans ou deux ( il rit). Je l’ai encore revu il n’y a pas longtemps.

par geert foutré et peter ‘t kint

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