La revanche de Kolo Touré

Le timing de la Coupe d’Afrique des Nations nuit aux clubs. En avez-vous parlé avec votre patron à Arsenal ?

Kolo Touré : Je pense que Monsieur Wenger sait que lorsque mon équipe nationale m’appelle, je ne peux qu’accepter. C’est le c£ur qui parle, impossible de refuser d’y aller, ce n’est tout simplement pas possible. Je sais que le timing est difficile pour les clubs mais les joueurs ne peuvent rien y faire.

A la CAN, vous faites équipe avec votre frère, Yaya. Un grand moment ?

C’est fantastique de jouer ensemble. Il se débrouille très bien à Barcelone et je suis venu au Ghana en espérant gagner quelque chose ensemble. La compétition est très serrée mais il y a deux ans, nous avons été battus en finale.

La Côte d’Ivoire a été secouée par une guerre civile ces dernières années et, dernièrement, elle a disputé ses matches dans le nord du pays, sur le territoire des rebelles, pour tenter de réunir la nation. Cela a-t-il eu l’effet escompté ?

Tout à fait. Le football a réellement sauvé le pays. La Côte d’Ivoire a connu des moments difficiles mais, lorsque nous jouons, tout le pays est uni : ce sport peut changer la vie d’une nation et nous sommes fiers de jouer un rôle.

Arsène Wenger est allé vous chercher à Beveren en 2002 d’où vous veniez de l’Académie Guillou à Abidjan. Cela se passe comment, avec lui ?

Monsieur Wenger croit beaucoup dans les joueurs qu’il amène au club. Il n’est pas toujours facile pour un Africain de débarquer dans un grand club comme Arsenal et d’être directement efficace. J’ai essayé de lui rendre la confiance qu’il a placée en moi en donnant le meilleur de moi-même.

Vous êtes arrivé comme médian offensif. Qu’est-ce qui a fait de vous un défenseur central de premier choix ?

Je ne marquais pas assez ! A l’académie d’Abidjan, j’avais appris à jouer à toutes les places. C’est ce qu’on y faisait pour apprendre à être un bon joueur. J’ai débuté comme médian, d’abord offensif puis défensif car je manquais trop d’occasions. J’adorais défendre et je pense que Monsieur Wenger a vu que j’avais des qualités dans ce rôle. Et puis, quand j’ai rejoint Arsenal, il y avait des joueurs fantastiques comme Tony Adams, Martin Keown et Sol Campbell. J’ai donc dû faire preuve de patience. Maintenant, je joue à ma meilleure place.

Vous êtes actuellement le joueur le plus ancien d’Arsenal. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

J’en suis très fier mais ce n’est pas parce que je suis là depuis longtemps que j’ai le droit de relâcher mon effort car il y a des tas de bons joueurs ici.

Lorsque vous êtes arrivé, Arsenal venait de réussir le doublé Coupe-championnat. Pouvez-vous comparer l’équipe de l’époque à celle-ci ?

En 2002, il y avait de très, très grands joueurs, avec une mentalité exceptionnelle. Ils m’ont aidé à me développer. Mais je sens aussi très bien cette équipe car elle est pleine de jeunes talents. Personne ne nous attendait à ce niveau cette saison mais le groupe est très uni. Cette équipe peut vraiment réussir quelque chose de grand mais ce sera difficile car quelques très grandes équipes veulent nous éjecter. Nous nous sommes parfois cherché la saison dernière parce que c’était notre première année à l’Emirates Stadion. Aujourd’hui, nous sommes déjà plus habitués à notre nouvel environnement. Le complexe est magnifique.

Le Togo ne s’est pas qualifié et Emmanuel Adebayor est resté à Londres pendant que vous êtes au Ghana. En avez-vous parlé avec lui ?

Il est très déçu et son absence est regrettable car je pense qu’il est l’un des meilleurs joueurs africains du moment. Le Togo va connaître des jours meilleurs car c’est un pays de football. Dans deux à quatre ans, il aura plus de joueurs en Europe et il sera plus fort. Je vais appeler Adebayor pour lui décrire l’ambiance qu’il y a ici mais je pense qu’il sera encore plus déçu de ne pas vivre cela.

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