La reprise en D2

Les prétendants se bousculent pour succéder à Zulte Waregem et à Roulers.

Les écoliers reprendront le chemin des cours de récréation d’ici deux jours et seront devancés de deux jours par les footballeurs de D2 qui, comme de coutume, ont choisi un mercredi pour donner les trois coups de leur championnat. Cette année, l’antichambre de l’élite aura un petit goût nostalgique de D1 puisque, après moult péripéties financières, Malines et Lommel (KVSK United) ont relevé la tête et s’apprêtent à lutter pour retrouver la D1 qui leur seyait si bien.

Mais, ils n’ont pas encore course gagnée tant les candidats à la D1 se bousculent avec Ostende, l’Antwerp, Geel ou Mons. Et tout cela avec un pourcentage de montée réduit puisque, à partir de cette saison, le 17e de D1 aura une chance de rattrapage en participant au tour final avec les vainqueurs des tranches de D2.

Eupen : du nouveau

A Eupen, le temps est au changement. Les derniers rêves de D1 ont été vite oubliés. Après une saison laborieuse qui a vu le club germanophone se sauver in extremis, une page s’est tournée.  » Au niveau sportif, le club était arrivé à la fin d’un cycle « , explique l’entraîneur Marc Grosjean qui a remplacé Claudy Chauveheid en cours d’année.  » Ce noyau avait donné beaucoup de satisfaction mais il commençait à manquer d’ambitions, de fraîcheur et d’envie. On ne retrouvait plus la hargne nécessaire pour réaliser de grandes choses. Il faut se faire une raison : la D1 n’est plus pour nous. Il y a deux ans, lorsque nous avions accroché le tour final, on avait bénéficié de circonstances particulièrement favorables « .

Désormais l’objectif consiste simplement à préserver sa place au sein de cette série.  » Moi, j’espère engranger le plus vite possible les points qui nous permettront de ne pas être concernés par la lutte pour le maintien. Je crois que notre force viendra de la rébellion du groupe face aux pronostics qui nous montrent comme un candidat à la relégation. C’est vrai que l’on a connu une campagne de transferts assez chahutée avec beaucoup de départs et d’arrivées mais moi, je veux bâtir dans la durée. Pour cela, on a axé notre recrutement d’abord sur quelques jeunes de qualité comme Guillaume Gillet (un grand espoir du football belge) ou Rachid Farssi. Ils sont ambitieux et veulent prouver qu’ils ont le niveau pour viser plus haut. Et d’un autre côté, on a choisi d’encadrer ces jeunes – on devrait disposer du noyau le plus jeune de D2 – avec une recrue de premier choix en la personne de Michaël Goossens, qui est sans doute la personne avec la plus belle carte de visite à avoir évolué à Eupen. Il reste sur une mauvaise expérience à Saint-Trond et il est avide de prendre sa revanche. Il veut montrer qu’il est loin d’être terminé et qu’il peut prester encore quelques saisons, du moins à ce niveau-ci. Pour le reste, le noyau est composé de joueurs qui ont déjà quatre, cinq saisons de D2 à leur compteur « .

Au niveau des infrastructures, le club des cantons de l’Est construit également pour l’avenir.  » On effectue les derniers travaux cette saison et après le budget alloué aux infrastructures pourra être consacré au sportif. Que ce soit au niveau des installations ou du groupe, on veut bâtir l’épine dorsale des prochaines saisons « .

Pourtant, Grosjean concède volontiers que son équipe cherche encore quelques renforts.  » D’ici à la fin du mercato, on espère encore attirer deux ou trois joueurs. Car, au vu des matches de préparation, on peut penser que l’on est prêt mais je n’ai pas reçu toutes les garanties nécessaires au niveau maîtrise tactique. Cela s’explique par la présence de nombreux jeunes. Et c’est pour cette raison que l’on veut encore les entourer « .

Mons : une équipe de D1

Mons, par contre, entame ce championnat avec d’énormes ambitions. Déçu de ne pas avoir vu son équipe se maintenir, le président Dominique Leone a décidé de confier les clés de l’Albert à l’entraîneur José Riga et au directeur technique Jean-Paul Colonval qui, dans son nouveau costume, a effectué son premier travail de longue haleine en élaguant un noyau trop bien pourvu pour la D2.

 » Il était d’abord primordial de montrer au président que le club n’était pas mort « , explique Colonval.  » Il était utile de quelque peu le rassurer. Ensuite, il a fallu effectuer l’écrémage parmi les nombreux joueurs qui peuplaient un noyau hétéroclite. Ce club devait retrouver au plus vite la confiance car chacun sait qu’une relégation en D2 fait souvent office de cataclysme. Heureusement, la ville n’a pas laissé tomber le club. Que du contraire ! Elle nous a donné des moyens pour construire trois nouveaux terrains dont un synthétique, juste derrière le stade qui a également une nouvelle pelouse « .

Loin de baisser les bras, Mons a donc décidé de continuer à grandir et de viser une remontée immédiate :  » Les indicateurs sont pour le moment au vert. La période de préparation fut bonne puisque nous avons rencontré huit adversaires et que nous n’avons connu aucune défaite. Même les supporters répondent présents puisqu’ils étaient de 2.000 lors de notre entrée en Coupe face au CS Braine. L’équipe est prête mais parfois cela ne veut rien dire. Le Brussels avait raté ses matches amicaux avant de réussir un très bon départ en championnat « .

Pourtant, Colonval refuse l’étiquette de grandissime favori que certains ont déjà placée dans le dos des Hennuyers :  » Je n’ai pas peur mais cela me fait rigoler. Pour moi, il y a sept ou huit équipes qui peuvent prétendre au titre. Notre début de calendrier est également particulièrement délicat avec l’Antwerp et Courtrai – qui a terminé le dernier championnat sur 12 matches sans défaite. Ce programme est compliqué mais il ne doit pas servir d’excuse « .

Pour débuter cette campagne en D2, Mons a fait confiance à de nombreux pions de l’année passée ( Cédric Berthelin, Ivan Dudic, Ivan Milas, Jeremie Njock) mais n’hésitera pas à lancer les jeunes transférés de toute la Wallonie :  » On a misé sur de nombreux jeunes francophones pour redonner une image wallonne à ce club. Tous nos éléments sont préparés mentalement à la D2. Ce sera chaque semaine une bataille. Mais on compte quand même imposer notre manière plus technique de jouer « .

Union : plus pro qu’avant

A Saint-Gilles, la fin de saison dernière fut entremêlée de joie et de tristesse. Allégresse du maintien mais déception de voir partir l’entraîneur Jacques Urbain qui avait réussi, avec une équipe à peine remaniée, à faire monter l’Union en D2 et à l’y maintenir. Pourtant, pour des raisons financières, les dirigeants de la Butte décidaient non seulement de se séparer de leur coach qui a depuis lors retrouvé de l’embauche à Renaix mais aussi de nombreux autres piliers comme David Rimbold, Luca Lesenfants, Laurent Zaccaria, Yves Cums, Jan Huygens et Pierre-Yves Lethier.

 » Il faut tenir compte de l’offre et de la demande « , analyse le manager Jacques Swalens,  » On dispose d’un budget bien défini et on ne tient pas à finir en faillite comme de nombreux clubs. A partir du moment où on ne sait pas répondre aux exigences des joueurs, il faut s’en séparer. Le départ de Jacques Urbain relève de la cuisine interne. Ce n’est pas parce qu’on n’était pas content de ses services mais vu le climat de la fin de saison, il ne valait mieux pas recommencer une nouvelle aventure avec lui « . Il n’en dira pas plus.

Pour lui succéder, l’Union a fait appel à un novice à ce niveau, Joe Tshupula.  » Les autres candidatures ne nous intéressaient pas vraiment. Joe n’est pas venu seul puisqu’il est arrivé avec Michel Kasa-Vubu qui devient directeur technique. Ils ont été formés à l’école française et cela se voit. Les joueurs m’ont dit qu’ils trouvaient l’environnement davantage professionnel « .

Pourtant, on pointe déjà les jaunes et bleus parmi les candidats à la relégation. Et ce n’est pas son élimination précoce en Coupe de Belgique qui rassurera les supporters.  » Je ne crois pas que l’on constituera un oiseau pour le chat. Je remarque un très bon état d’esprit dans le groupe. Les éléments qui le composent sont très solidaires, ce que je n’avais pas perçu l’année passée. De plus, Tshupula dispose de plus de possibilités de changement, ce que n’avait pas son prédécesseur. Si on a été éliminé en Coupe, c’est parce qu’il nous manquait quatre à cinq éléments. La préparation fut très dure et les blessures se sont accumulées à cause du terrain synthétique. Le reste de notre mise en jambe s’est effectué face à de plus petites formations car notre terrain n’aurait pas été prêt pour accueillir des équipes de D1. Mais, je pronostique pour l’Union une 12e place. On a réussi à conserver Sanah Malki, qui a pourtant effectué un test au Germinal Beerschot cela nous rassure « .

Virton : tout pour le maintien

Le discours unioniste a fait des petits en Gaume. A Virton aussi, on a décidé de miser sur un jeune entraîneur. Olivier Brochard, un Français de 38 ans, qui avait été joueur/entraîneur à Tours la saison passée. Et lui aussi devra composer avec un noyau amputé de deux de ses meilleurs éléments : Manu Coquelet, meilleur buteur du club la saison passée et qui a émigré à Roulers, et Michaël Wiggers, qui a trouvé refuge auprès de l’autre promu de D1, Zulte Waregem.

C’est donc dans l’inconnu que se retrouve le nouvel entraîneur :  » C’est difficile d’évaluer nos chances car je ne connais pas encore suffisamment le championnat belge de D2. Je n’ai vu évoluer Virton que lors de deux rencontres en fin de saison, contre l’Antwerp et face au Lorrain Arlon en match amical. Je ne connais pas encore le potentiel de ma formation et je ne le découvrirai qu’au fur et à mesure des matches « .

Et c’est avec une relative bonne foi que Brochard avoue cela :  » Si les gens présents autour du club véhiculent l’idée que Virton va devoir se battre pour ne pas descendre, c’est que le club risque d’être menacé. Mais on a connu une très bonne préparation. J’ai lancé certains joueurs peu utilisés jusqu’à maintenant et ils m’ont donné satisfaction. Lors des rencontres amicales, nous avons souvent éprouvé certaines difficultés mais nous n’avons connu qu’une défaite, face au Sporting de Charleroi. L’aspect physique, technique et tactique doit encore se peaufiner mais on ne connaîtra le premier verdict que le 31 août. D’ici là, on tentera encore d’acquérir un joueur polyvalent pour essayer de se maintenir le plus rapidement possible « .

Tubize : la continuité

Le groupe d’ Enzo Scifo évoluera sur la même voie que celle des précédentes saisons.  » Je pense qu’avec Scifo, le club veut poursuivre le travail accompli par Philippe Saint-Jean « , explique un des piliers Frédéric Stilmant.  » La majorité du noyau est présente depuis quatre ans et malgré le départ de nos deux gauchers, Mario Fasano et Samuel Remy, on peut continuer à grandir. Certes, on a perdu de la force dans l’organisation défensive (avec Fasano) et sur les phases arrêtées (avec Remy) mais c’est aux remplaçants de prouver qu’on a raison de leur faire confiance. Christophe Fernandez (ex-Courtrai et Charleroi) possède toutes les qualités pour remplacer Remy. Avec sa vivacité et son formidable pied gauche, il veut montrer qu’il n’est pas mort. Enfin, au back gauche, on vient d’acquérir Salahéddine Sbai (Charleroi). Cela dit, notre force résidera une fois de plus dans le collectif. Il n’y a pas de clans, chez nous. On n’a pas les plus gros contrats mais il y a de l’ambiance. Et c’est cela qui peut faire la différence dans des moments plus délicats « .

Tubize tentera donc d’accrocher une place au Tour final.  » Je pense que la D1 vient encore trop tôt. Le président Raymond Langendries avait dit qu’il voulait y parvenir dans les huit ans. Il nous en reste encore quatre. L’objectif est d’accrocher le bon wagon et de tenter de décrocher une tranche. On saura exactement où on se situe après dix rencontres et même si les matches amicaux n’ont pas été brillants, on a effectué du bon travail avec Michel Bertinchamps. Le nouveau stade est arrivé et on peut donc jouer dans des meilleures conditions. Le seul hic demeure les terrains d’entraînement « .

Stéphane Vande Velde

 » On n’a PAS LES PLUS GROS CONTRATS mais il y a de l’ambiance  » (Frédéric Stilmant)

 » On veut bâtir L’ÉPINE DORSALE des prochaines saisons  » (Marc Grosjean)

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