LA RELÈVE

Après Bjorn Engels et Brandon Mechele, deux autres jeunots prennent du galon chez les Bleu et Noir : Dion-Johan Cools et Tuur Dierckx. Présentations.

DION-JOHAN COOLS

Né d’une mère malaisienne et d’un père belge, fan de Johan Cruijff. C’est pourquoi il s’appelle Dion-Johan. Ses racines ne l’amenèrent toutefois pas à l’Ajax ni à Barcelone mais à Bruges. Sur le premier maillot qu’il reçut figurait le nom de Gert Verheyen, le coach, qui, l’an dernier, allait le lancer en équipe nationale U18.

Il avait neuf ans et était médian offensif lorsque OH Louvain est allé le chercher à Overijse. A 14 ans, il passait à Anderlecht où, contre son gré, il reculait d’un cran pour échapper à la concurrence de Charly Musonda Jr. Une étape décisive pour l’avenir de sa carrière.

Un an plus tard, il retournait à Louvain où il évoluait déjà en Espoirs. En juin 2014, alors qu’il n’avait pas joué une seule minute en équipe première la saison précédente, Ivan Leko, insistait pour qu’il signe un contrat de deux ans.

Après le départ du Croate, Jacky Mathijssen lui maintenait sa confiance au poste d’arrière droit au détriment de joueurs plus expérimentés comme David Wijns ou Yohan Broeckaert. Il devenait international U19 aux côtés de son ami Obbi Oulare et intéressait Zulte Waregem mais son agent, Nico Vaesen (StarFactory Football Management) était plus proche du Club Bruges, avec qui il signait un contrat de quatre ans.

Le fait que Thomas Meunier annonce qu’il resterait probablement un an de plus semblait réduire à néant ses chances de jouer mais une bonne préparation et la blessure de Davy De fauw lui offraient une chance qu’il semble avoir saisie lors du premier match à Saint-Trond et en inscrivant déjà deux buts. Dont un diantrement important face au Panathinaikos.

L’avis

Gert Verheyen (sélectionneur fédéral U19) :  » Je n’ai pas été surpris de le voir signer à Bruges car j’avais remarqué qu’il avait les qualités pour jouer plus haut. De là à s’imposer dans un grand club… Mais à Bruges, il peut faire tout le flanc et il aime cela car il en a les capacités physiques. Il a une bonne vision du jeu et ça s’est vu puisqu’il a déjà délivré deux assists. C’est quelqu’un qui lève la tête. Il est parfois un peu flegmatique mais ça a ses bons côtés car il ne stresse pas. Il est juste parfois un peu trop sûr de lui et se déconcentre trop vite, ce qui nuit à la qualité de ses passes. Défensivement, il n’aime pas trop affronter les dribbleurs, la preuve contre Junior Edmilson (St-Trond). Il est trop impulsif au duel et joue parfois un peu haut. En forme, Thomas Meunier est plus fort que lui mais pas Davy De fauw.  »

TUUR DIERCKX

Il a débuté à Broechem, où il a inscrit 100 buts en deux saisons avec les Diablotins puis est passé au Lierse, où on en a fait un défenseur. Après un court passage par Westerlo, il est arrivé au Club Bruges à l’âge de 14 ans. Loin de sa famille, il y a intégré l’internat, devenant la vedette des équipes d’âge. Plus petit centre-avant du championnat espoirs, il a enfilé les buts grâce à sa mobilité et aux assists de Nikola Storm.

A l’été 2013, il a rejoint le noyau A en compagnie de Brandon Mechele et Boli Bolingoli. Une bonne cuvée puisque, en ce début de saison difficile, ces trois joueurs ont constitué l’éclaircie dans la grisaille.

Juan Carlos Garrido l’adorait et lui a offert ses premières minutes de jeu. Il découvrait dès lors le championnat et la Coupe d’Europe, tout en emmenant l’équipe espoir vers le titre et la victoire en coupe.

Westerlo, Waasland Beveren et le Cercle s’intéressaient à lui mais Michel Preud’homme tenait à le conserver. Mais avec José Izquierdo et Felipe Gedoz, le Club Brugeois comptait neuf attaquants pour trois places. Dierckx a alors perdu confiance.

Si Preud’homme hésitait à le lâcher, la saison passée, Vincent Mannaert décidait de le prêter à Courtrai, où la concurrence (Teddy Chevalier, Ivan Santini) était pourtant rude aussi. Comme il n’avait pas de permis de conduire, il partait à l’entraînement avec Lukas Van Eenoo et Anthony Van Loo. Il entrait cependant au jeu chaque semaine, inscrivant cinq buts. A la trêve hivernale, le Club Bruges, qui comptait de nombreux blessés, le récupérait. Il a alors joué de temps en temps, scorant quelques buts, mais retournait régulièrement en réserve. Cette saison, il a été titularisé pour la première fois face au YRFC Malines.

L’avis

Henk Mariman (ex-directeur du centre de formation du Club Bruges) :  » Avant mon arrivée, en 2007, le Club Bruges ne recrutait qu’en Flandre-Occidentale. C’est pourquoi le niveau des équipes d’âge était plus bas. J’ai voulu faire changer les choses et nous sommes allés chercher des joueurs dans tout le pays dans le but de construire une équipe qui puisse être championne en espoirs endéans les cinq ans. Parmi ceux-ci, Tuur Dierckx, qui intéressait Anderlecht et Genk et avait beaucoup de personnalité. Nous l’avons convaincu en lui proposant un plan de travail individuel mais, avant de signer, il a tenu à faire une séance d’entraînement avec Thomas Vlaminck. C’est un garçon très exigeant et une grande g… mais ce sont ceux-là qui réussissent parce qu’il faut de la personnalité pour tenter quelque chose. C’est un joueur mobile qui peut jouer en pointe, face au but ou sur le flanc. Nous lui avons appris à jouer à plusieurs places, parfois même sur son mauvais pied. Il n’est pas facile de s’imposer dans le noyau A d’un grand club et son prêt à Courtrai lui a fait du bien, surtout dans la tête. C’est un joueur qui en veut énormément. Ne comptez cependant pas sur moi pour vous dire jusqu’où il peut aller car je ne fais jamais ce genre de pronostic. En 2003, lorsque Thomas Vermaelen a quitté les équipes d’âge du Germinal Beerschot pour l’Ajax, ce n’était pas un joueur déterminant mais la semaine dernière, il a joué un match fantastique avec Barcelone face à l’AS Roma. « 

PAR CHRIS TETAERT – PHOTO : BELGAIMAGE

En forme, Thomas Meunier est plus fort que Dion-Johan Cools. Mais pas Davy De fauw.  » – GERT VERHEYEN

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