La relève est là

Deux exemples innovants ou quand la haute technologie vient au secours de l’industrie.

Né du rapprochement entre le centre de recherche et développement d’ArcelorMittal et le Centre de recherche de la métallurgie, le CRM Group n’entend pas considérer l’acier comme un matériau du passé. Ses 200 chercheurs sont à l’origine, par exemple, de la fameuse technologie de revêtement sous vide permettant de doter les tôles de nouvelles propriétés : surfaces autonettoyantes ou capables de  » produire  » de la lumière par exemple. L’impact des recherches menées en son sein ? Etonnamment faibles pour la sidérurgie locale, compte tenu du fait que le CRM Group dispose d’un budget de plus de 30 millions d’euros (financé à plus de 60 % par ArcelorMittal). Les procédés  » JVD  » et  » Combiline  » sont certes exploités par ArcelorMittal sur certaines lignes du froid, mais cela n’a pas empêché le groupe d’annoncer son intention de fermer 7 lignes sur 12, condamnant au passage quelque 1 300 emplois…

Quant à Arceo, qui a précisément servi de prototype pour l’industrialisation de la technologie sous vide et dans laquelle la Région wallonne a investi, via la Sogepa, plus de 20 millions d’euros depuis 2006, elle n’emploie qu’une trentaine de personnes et affiche une perte cumulée de plus de 20 millions d’euros.  » Certains marchés auxquels nous croyions en 2006 ne se sont pas ouverts à nos produits, reconnaît Jacques Pélerin, son administrateur délégué. Mais nous explorons désormais d’autres niches dans lesquelles nous fondons beaucoup d’espoirs.  »

Du reste, le CRM Group, dont les 350 brevets sont exploités par de multiples sidérurgistes dans le monde, entend étendre son activité à la métallurgie au sens le plus large, en ce compris le recyclage.  » La concentration en or dans un GSM est 70 fois plus importante que dans la mine la plus riche, constate Jean-Claude Herman, à la tête du CRM Group. Les technologies de tri et de recyclage que nous développons dans ce domaine sont stratégiques : l’Europe, dépourvue en matières premières, doit impérativement se donner les moyens de récupérer ces métaux. Nous y travaillons, en association avec des industriels locaux.  »

Impéria ou la renaissance d’un fleuron

L’idée paraît folle mais elle prend pourtant forme : faire renaître, à Liège, une marque automobile prestigieuse ! Cette marque, c’est Impéria, née en 1906, à une époque où la Belgique comptait sur son sol des dizaines de constructeurs. C’est sous cette marque qu’Yves Toussaint, par ailleurs à la tête de Green Propulsion, spécialisée dans les motorisations hybrides, va relancer un véritable bijou de design et de technologie…  » Le design de l’Impéria GP s’inspire des lignes qui ont fait la gloire de la marque dans les années 1930 et dont la motorisation est totalement actuelle, voire futuriste, précise Yves Toussaint. Un concept néo rétro qui se traduit par des lignes superbes et une technologie de propulsion à la fois électrique et thermique, spécialement développée pour ce véhicule : pour résumer, les performances sont celles d’une Porsche et la consommation et les émissions de CO2 sont celles d’une Smart…  »

Ce petit bijou, dont la version First Edition sera vendue pour près de 125 000 euros, présente non seulement l’avantage de donner du rêve mais aussi, de créer de l’emploi : une cinquantaine de personnes à l’horizon 2015, pour une production annuelle d’environ 200 voitures. Pour Yves Toussaint, le fait d’être situé en Wallonie constitue un atout.  » Un constructeur automobile est en réalité un assembleur de nombreuses pièces ou éléments qu’il a commandés auprès de sous-traitants, poursuit-il. Or, notre tissu économique regorge de PME disposant de compétences très élevées sur le plan technique. Leur proximité, leur flexibilité et leur réactivité constituent en outre autant d’avantages comparatifs vis-à-vis de grands groupes.  »

B.J.

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