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La puce accueille la fourmi

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Ernesto Valverde succédera à Luis Enrique dans le costume d’entraîneur du Barça.

Quand la Belgique entend le nom de Valverde, des images d’Ardennes et d’attaque en danseuse apparaissent dans son esprit. Mais en Espagne, El Imbatido Alejandro doit partager la célébrité de son nom de famille avec Ernesto, qui pourrait bien s’installer sur le prestigieux banc de touche du Camp Nou la saison prochaine.

Surnommé  » El Txingurri  » (la fourmi, en basque) par Javier Clemente, qui a longtemps été son coach, Ernesto Valverde est considéré comme un membre de la maison blaugrana, malgré plusieurs saisons passées chez le rival de l’Espanyol, comme joueur et comme entraîneur.

Parce qu’à la fin des années 80, la fourmi avait été attirée par Johan Cruyff dans le noyau du géant de Catalogne. Et si son aventure barcelonaise, marquée par les blessures, n’a duré que 22 matches, Valverde a toujours eu le sang bleu et rouge, adoubé par le Néerlandais le plus influent de Catalogne.

 » Si j’étais perico (supporter de l’Espanyol, ndlr), j’irais toujours au stade « , affirme d’ailleurs Cruyff dans les années 2000, quand Valverde fait voler l’autre club de Barcelone jusqu’en finale de la Coupe de l’UEFA. Cruyff parle alors de son ancien joueur comme  » l’un des entraîneurs les plus prometteurs de la Liga.  »

Son football, qui combine phases de pression et moments de toque, a toujours permis à Ernesto d’être sur la short-list du Barça quand un changement d’entraîneur se profilait à l’horizon. En 2008, déjà, il est cité comme successeur potentiel de Frank Rijkaard, avant de se faire griller la politesse par Pep Guardiola.

Son grand ami, Andoni Zubizarreta, alors directeur sportif des Blaugranas, pense également à lui pour succéder à Pep, puis à Tito Vilanova, mais le flirt ne se concrétise jamais.

Valverde ne s’en émeut pas, et continue à faire rêver Bilbao. Il fait passer Aritz Aduriz pour le Benjamin Button espagnol, tant le vétéran basque améliore son rendement au fil des ans malgré une trentaine bien entamée.

Un facteur important en vue de la prise en charge du Barça, où le vestiaire commence à se peupler de trentenaires : cette année, Javier Mascherano et Andrés Iniesta ont été rejoints par Arda Turan, Gérard Piqué et Luis Suárez, dans un  » club des 30  » qui accueillera Lionel Messi le mois prochain.

Cette capacité à diriger un groupe particulier est l’un des atouts qui plaît à la direction catalane, en plus de la sérénité totale dégagée par Valverde, sorte de version espagnole de Carlo Ancelotti. Doté d’une lecture du jeu qui lui permet de sentir très souvent le bon changement, Ernesto connaît aussi l’ADN footballistique du FCB, requête indispensable de la direction sportive pour choisir le successeur de Luis Enrique.

Et son passage à l’Olympiacos, où gagner tous les matches avec le style fait office d’obligation, avec une pression impressionnante venue de la direction et du public, lui a déjà fait expérimenter les contraintes du métier de coach vécu dans la peau du favori absolu. À force de voir passer le train catalan devant lui, Ernesto Valverde devait bien finir par embarquer.

Guillaume Gautier

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