La poubelle de Genk ?

Le second promu en D1 le doit largement à l’aide du Racing, dont il utilise les joueurs et le stade.

La promotion d’Heusden-Zolder en D1 constitue une primeur. En 1995-1996, le club limbourgeois évoluait encore en 1ère Provinciale. Quatrième, il a accédé à la Promotion grâce au tour final. Sous la houlette de Marcel Knevels, l’équipe a joué le titre d’emblée. Le nouveau faiseur de miracles s’appelle Peter Balette. C’est lui qui a propulsé ce mélange de jeunes joueurs et d’éléments excédentaires de D1 parmi l’élite. Quel est le visage de l’équipe qui a permis à Heusden-Zolder de remporter le tour final de D2 et de monter ? Passage en revue des 11 joueurs.

Gardien

Michel Vercruysse (24 ans) : il y a quelques années, sous la conduite de Pier Janssen, il a évincé du but le seul jouer d’Heusden même, Dirk Voordeckers. Il ne s’est jamais imposé comme titulaire au RC Genk et au Verbroedering Geel mais il est maintenant le numéro un incontesté. Il possède suffisamment de possibilités physiques pour devenir un très bon gardien. Il est grand, puissant et explosif. Il conserve une marge de progression mentale. Quand il est sous pression, il perd parfois le contrôle de ses actes.

Défense

Samuel Aerts (25 ans, arrière droit) : formé à St-Trond, il a été en concurrence avec Peter Voets. Il a vécu une saison fantastique, sans toutefois parvenir à conserver la même régularité ces derniers mois, car il combine le football avec un emploi dans un ministère à Bruxelles. Il s’est ressaisi lors du tour final. C’est une vraie bête d’entraînement, toujours prêt. Il a un énorme abattage et aime couvrir tout son flanc. Sa vitesse d’exécution pourrait être meilleure. Un contrecoup est susceptible de le faire paniquer. Ce n’est pas un joueur idéal pour jouer prudemment.

Wilfried Delbroek (30 ans, défenseur central) : l’ancien capitaine du RC Genk, dont il a partagé tous les succès, est loué depuis la trêve hivernale. Grâce à son expérience, il est rapidement devenu la figure de proue de l’équipe, celui sur lequel les autres peuvent s’appuyer. Il a peu joué à cause de blessures mais pendant le tour final, il a été un pilier et a apporté plus de sérénité à l’ensemble. Il dirige bien la man£uvre mais en fait parfois trop. Il serait un grand s’il avait un meilleur démarrage, même s’il compense ce handicap par un excellent jeu de position.

Eric Matoukou (20 ans, défenseur central) : enrôlé par le RC Genk au RWDM l’été dernier, il a été casé à Heusden-Zolder. Il est devenu un chouchou du public grâce à son jeu empreint de risques. Très explosif, doté d’un bon jeu de tête, d’une énorme détente, il est fort dans les duels. Il s’appuie sur ses qualités techniques et physiques, ce qui lui cause trop souvent des problèmes. Il a encore du pain sur la planche, pour améliorer son passing et son jeu de position. Il se perd trop fréquemment en numéros techniques dans son propre rectangle et se laisse emporter par son enthousiasme.

Steven Slegers (31 ans, arrière gauche) : le capitaine de l’équipe préfère son emploi et va donc rejoindre Mol, une formation de 1re Provinciale. Il évolue habituellement au médian gauche dans un 4-3-3 mais a dû remplacer Geert Coninx, blessé. Il a parfaitement tenu son rôle. Il a un bon passing et un solide bagage footballistique. On apprécie particulièrement ses longues transversales. Dans les duels, il lui arrive de manquer de force.

Entrejeu

Mohammed Barka (32 ans, droite) : déclassé par La Gantoise, il a été repêché du football néerlandais amateur. Il n’est pas encore à 100 % physiquement mais refait son retard progressivement. Il allie technique et travail et ne rechigne pas à la tâche. Il est redoutable quand il s’infiltre dans le rectangle depuis son aile. Il aime un peu trop le ballon, est trop offensif et parfois capricieux, ce qui l’amène à dédaigner sa mission défensive. Il a été le moteur de l’équipe durant les deux premières tranches du championnat. Il est mentalement fort. Il revit une seconde jeunesse.

Bjorn Janssen (24 ans, médian défensif) : la révélation du tour final. Un géant, qui donne parfois l’impression d’être raide. C’est le Frank Dauwen d’Heusden-Zolder. Encore superflu il y a deux mois, il est devenu indispensable au tour final. On l’y a aligné comme pare-chocs devant la défense. Il exploite parfaitement son jeu de tête et sa force dans les duels à cette position. Professionnel accompli, il ne rechigne pas à la tâche, mais sa grande taille le rend moins mobile et nuit à sa vitesse d’exécution. Si c’est lui qui a le meilleur abattage, il doit soigner son passing. Il a une énorme marge de progression.

Ilir Caushllari (28 ans, médian offensif) : le joueur créatif de l’équipe. Il n’a pas émergé à Genk, face à ses concurrents, et a rejoint Heusden-Zolder après des crochets à Ingelmunster et à Verbroedering Geel. Il est souvent affecté par des blessures musculaires. Il a l’air paresseux mais il a compris qu’il s’agissait de sa dernière chance de faire ses preuves. Les supporters lui ont offert le soulier d’or. Doté d’un excellent bagage technique, il a de l’imagination et sait délivrer la dernière passe, même si son tir à distance est faible. Il peut passer un adversaire grâce à sa technique mais n’a pas d’explosivité.

Dimitri de Condé (28 ans, médian gauche) : il a quitté Lommel en mars et a préféré Heusden-Zolder au Rapid Bucarest. Il a communiqué aux autres sa motivation de rejouer en D1 mais il a dû refaire un gros retard de condition. Il a connu des problèmes d’adaptation avant d’avoir une nette influence sur le groupe. Tout le monde écoute ses conseils. Techniquement très fort, il a de la vista et une formidable pénétration. Il sait assumer ses responsabilités et est fréquemment démarqué, même dans les conditions les plus difficiles. Il ose demander sans arrêt le ballon et ne se dissimule jamais. D’un coup franc, il est capable de renverser le cours d’un match.

Attaque

Mike Origi (35 ans, ailier droit) : transféré du RC Genk, dont le Kenyan ne savait plus suivre le rythme. Il a connu une saison très difficile, même s’il est satisfait. Il a eu du mal à s’adapter car il était constamment tenu par un adversaire. Il n’a pu résoudre ce problème individuellement car il a besoin de beaucoup de ballons. Particulièrement fort de la tête, il n’est pas parvenu à augmenter la production de l’équipe. Ce n’est pas un killer devant le but. Il a émergé après une grave blessure assortie de six semaines d’indisponibilité. Un gentleman, y compris sur le terrain. Professionnel jusqu’au bout des ongles, aussi. Il travaille dur et peut aussi évoluer au centre-avant. Il n’a retrouvé son opportunisme qu’au tour final.

Kurt Morhaye (26 ans, ailier gauche) : après une mauvaise période au GBA, il a été rayé de la carte du football. Ce n’est pas d’un trou qu’il a émergé mais d’un cratère. En d’autres mots, il est reparti de zéro, mentalement et physiquement. Sa motivation est revenue progressivement. Très explosif, rapide, il doit encore améliorer son endurance de base. Malgré sa petite taille, il est bon de la tête, surtout offensivement. Ce n’est pas un chasseur de buts mais plutôt un passeur. Il n’a pas assez de sang-froid devant le but. Il est meilleur lorsqu’il joue derrière un centre-avant. Il a beaucoup de présence. Il n’est peut-être qu’à 75 % de ses possibilités mais est extrêmement motivé à l’idée de retrouver la D1. Il s’est défait de son pessimisme et est prêt à relever un nouveau défi.

Frédéric Vanheule

 » On ne m’a jamais imposé personne  » (Peter Balette)

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