LA PORTE DU SUD

Le septième volet des villes organisatrices de l’EURO nous conduit à Lyon, une perle sur la route qui mène au Sud.

D’accord, nous sommes souvent passés à Lyon en voiture, en la boudant, comme beaucoup. Une seule fois, nous avons emprunté la ceinture, qui fait une grande boucle autour de la ville. En route vers le Sud, l’Espagne ou la Provence, la ville fait un peu office de point de repère. C’est là que le soleil commençait généralement à percer et qu’on se sentait en vacances. C’est aussi là qu’on a pesté à cause de files et du tunnel qu’il faut impérativement traverser. C’est encore là, pendant la Coupe du Monde 1998, quand les Diables Rouges de Georges Leekens avaient établi leur camp de base à proximité, que nous avons été accidentés à cause d’une Française distraite. Heureusement, les dégâts n’étaient pas trop graves.

Lyon figure assez haut sur la liste de ceux qui veulent effectuer un city-trip sortant des chemins battus. Pour une fois, pas de Barcelone, de Paris, de Londres, de Berlin ni de Rome. On a déjà vu toute la Toscane. Les touristes sont de plus en plus nombreux à visiter cette ville au confluent du Rhône et de la Saône, et pas seulement en été. Le festival annuel des lumières, qui se déroule pendant quatre jours en décembre, attire chaque fois des milliers de visiteurs.

Bus, métro, tram mais aussi réseau cycliste, pour ceux qui préfèrent leur indépendance. Pour 1,5 euro, on peut louer un vélo de ville pour 24 heures, à un des cent points-vélos. Celui qui rend son vélo à un autre point endéans la demi-heure – et ici, on fait beaucoup de chemin en ce laps de temps – peut prendre gratuitement un autre vélo et poursuivre sa route. Si on conserve le vélo plus longtemps, on paie un supplément.

PREMIER RENDEZ-VOUS DES DIABLES ROUGES

Cela entraîne une grande rotation des vélos dans tous les quartiers de la ville. C’est idéal pour les touristes mais beaucoup de Français, étudiants ou amateurs de shopping, optent pour les deux-roues. Peu d’autos circulent dans le centre et il fait bon pédaler le long du Rhône. La ville se profile comme le centre de l’art, de la gastronomie et une amie du vélo. Vincent Duluc, grand reporter de L’Equipe, a supervisé une immense exposition sur l’amour du football au Musée Gadagne.

Lyon est une ville cruciale de l’EURO, comme Marseille et Paris. Elle accueille quatre matches de poules, dont le premier des Belges, un huitième de finale et une demi-finale, le tout dans un nouveau stade inauguré à la fin de l’année dernière. Ça suscite un fameux stress chez les responsables, à l’hôtel de ville, d’autant qu’ici, la fanzone se trouve au coeur de la ville.

La Place Bellecour, au centre de laquelle trône la statue de Louis XIV, fait 62.000 mètres carrés, suffisamment pour caser 20.000 amateurs de football, qui pourront suivre tous les matches de l’EURO sur deux écrans géants. La place est aussi au coeur de la presqu’île entre les deux cours d’eau et est un point-noeud pour les transports en commun. L’immense parking souterrain sera fermé pendant le tournoi, pour des raisons de sécurité.

24 MILLIONS POUR SÉCURISER LES FANZONES

Les attentats de Paris et de Bruxelles suscitent un fameux stress. Les économistes ont calculé que le tournoi allait rapporter 160 millions d’euros à Lyon : beaucoup d’équipes vont s’installer dans les alentours et drainer une masse de supporters. Mais les soucis sont plus importants que l’économie, pour le moment. Gérard Gavory, le responsable de la sécurité et de la défense, investit 24 millions pour sécuriser toutes les fanzones. Cinq millions sont mis à la disposition de Lyon, qui a dû chercher des sponsors.

 » Nous avons déjà des caméras dans la ville mais nous allons en ajouter une volée.  » Chaque ville organisatrice investit également dans la surveillance privée. Les normes d’accès aux fanzones pour assister à un match ou à un concert les jours sans foot sont d’ailleurs très sévères. Gavory :  » De ce point de vue, le festival des lumières joue en notre faveur. Nous avons l’habitude de canaliser de grandes masses et tous nos plans-catastrophes sont revus et corrigés chaque année. « 

PAR PETER T’KINT À LYON – PHOTO BELGAIMAGE

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