LA PLUIE FAIT DES SIENNES

Rafter-Ivanisevic, c’était une finale inédite à Wimbledon.

Tout le monde attendait avec impatience de voir si, malgré son âge et sa motivation qui diminue au fur et à mesure que le temps passe, Pete Sampras parviendrait à remporter son huitième Wimbledon, et surtout le cinquième d’affilée, afin d’égaler le record de Bjorn Borg. On fut assez rapidement fixé puisque dès le lundi de la seconde semaine, Pete Sampras fut sorti en huitièmes de finale par Roger Federer.

Le Suisse, au terme d’un terrible combat en cinq manches, prit le dessus sur le recordman de victoires en Grand Chelem. Les jeunes poussent tout doucement le vieux Sampras vers la sortie. « Je suis évidemment très déçu », expliquait Pete Sampras. « Mais je dois reconnaître que Roger était plus fort que moi. C’est un joueur merveilleux. Il me ressemble un peu dans la façon de se mouvoir sur le court, le service, l’attirance pour le filet et le service-volée. Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui montent comme Marat Safin, mais je pense que Roger a un petit quelque chose en plus par rapport aux autres. Il est vraiment très fort ».

Envisageant l’avenir, Pete Sampras se veut rassurant: « Ce n’est pas parce que j’ai perdu aujourd’hui que je ne vais pas revenir l’année prochaine. Je crois que je serai encore capable de gagner Wimbledon. Je ne veux pas paniquer ».

Roger Federer n’a pas confirmé sa superbe performance au tour suivant contre Tim Henman. En quatre manches, l’enfant chéri du public anglais s’est imposé au jeune Suisse de 19 ans, que l’on compare parfois à… Justine Henin.

Tim Henman, dont la bête noire était assurément Pete Sampras, s’était sans doute senti pousser des ailes quand il apprit l’élimination de Pistol Pete. Pour lui, c’était l’année ou jamais. Mais il devait encore faire face à Goran « Ace » Ivanisevic, tombeur de Marat Safin en quarts de finale, et qui devenait ainsi le premier joueur ayant reçu une invitation -il avait déjà disputé trois finales à Wimbledon, mais son classement ne lui permettait plus de rentrer directement dans le tableau final- à atteindre les demi-finales du tournoi londonien. Le record précédent était détenu Greg Rusedski, qui s’était hissé en quarts de finale.

Dans le bas du tableau, on assista pour la troisième année consécutive à un duel en demi-finale entre Andre Agassi, tombeur du surprenant Nicolas Escudé, et Patrick Rafter, vainqueur de Thomas Enqvist. Il y a deux ans, Agassi l’avait emporté. L’an dernier, ce fut le tour de Rafter. La belle est tombée dans l’escarcelle de l’Australien, qui s’imposa 8-6 au cinquième set contre le Kid de Las Vegas.

« Il n’y avait pas grand-chose de plus que je pouvais faire contre ce Pat-là », témoignait Agassi. « Je pense que je jouais très bien, j’ai eu tant d’opportunités. Mais il a mieux négocié les moments cruciaux, tandis que moi, je n’ai pas saisi toutes les occasions de le breaker ».

Le beau Pat a cependant dû attendre dimanche pour connaître le nom de son adversaire au stade ultime. La pluie commença en effet à faire des siennes et obligea Tim Henman et Goran Ivanisevic à jouer leur demi-finale sur trois jours. Vendredi, Henman menait deux manches à une. Le samedi, Ivanisevic égalisait à deux manches partout. Le dimanche, il empochait le dernier set et remportait ainsi le droit d’affronter Patrick Rafter.

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