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La peur au ventre

Après s’être quittés dos à dos le week-end dernier, Tubize et l’Union s’affrontent à nouveau ce vendredi dans un match capital pour l’avenir des deux clubs.

Vendredi 6 avril. Le soleil brille sur la capitale belge et les Bruxellois profitent en terrasse d’un des premiers beaux jours d’un printemps qui tardait tant à se montrer. C’est également le cas du côté du Heysel où une certaine tension est toutefois palpable : l’Union Saint-Gilloise affronte l’AFC Tubize dans une rencontre capitale pour le maintien en D1B de ces deux équipes.

Opposés à Roulers et Westerlo dans ce tour final pour la descente, les deux teams ont bien mal entamé cette mini-compétition. Deux courtes défaites (1-0 et 0-1) face à Westerlo et Roulers pour l’Union et un trop maigre un sur six (0-0 à Roulers et défaite 0-2 contre Westerlo) pour Tubize. Suite à la division des points par deux à l’issue de la phase classique, les Brabançons wallons occupent donc toujours la dernière place avec trois points de retard sur les Bruxellois au moment d’entamer ce match crucial.

Une période délicate pour les Unionistes qui n’imaginaient pas se retrouver en si mauvaise posture il y a peu de temps encore. Et ça inquiète particulièrement les fidèles fans des Jaune et Bleu. La veille, une délégation de supportrices est même venue à l’entraînement s’adresser aux joueurs :  » Chers joueurs, coach, on n’est pas là aujourd’hui pour jouer les groupies, on est là pour vous faire passer un message : le jeu que vous nous proposez depuis quelques semaines c’est du foutage de gueule, indigne pour une équipe représentant le matricule 10 « .

Un rappel à l’ordre qui vient ponctuer une semaine déjà perturbée par les rumeurs de départ de l’entraîneur Marc Grosjean, annoncé au Standard comme futur T2 de Michel Preud’homme. Une information démentie par le principal intéressé qui a jadis travaillé avec MPH en Arabie saoudite mais qui affirme n’être  » au courant de rien  » et ne pas vouloir commenter des rumeurs.

Côté tubizien, la préparation de ce match est avant tout teintée par la déception engendrée par la piètre prestation fournie la semaine précédente à domicile face à Westerlo. Une rencontre notamment marquée par l’absence inattendue de Florent Stevance, meilleur buteur de l’AFC, mis de côté par le coach français Christian Bracconi qui a refusé d’expliquer sa décision.

Si la pression pèse sur les épaules brabançonnes depuis un moment ( le club n’a pas quitté la lanterne rouge depuis février ), Josselin Croisé, le directeur général des Sang et Or se veut toutefois positif et affirme même dans la semaine à La Dernière Heure que la direction  » n’envisage pas l’hypothèse d’une relégation pour l’instant « .

Triste rencontre

Retour au Stade Roi Baudouin où seule une dizaine de supporters tubiziens ont fait le déplacement, pourtant très court. Les deux coaches font preuve d’innovation tactique pour ce match crucial : Grosjean opte pour une défense à trois tandis Bracconi titularise à nouveau Stevance et mise sur l’offensive avec un trio d’attaquants. Des options qui ne portent pas leurs fruits dans une rencontre tendue marquée avant tout par la maladresse des 22 joueurs présents sur la pelouse. Les occasions sont rares et même si Tubize domine légèrement, c’est la déception qui domine des deux côtés au moment de regagner les vestiaires pour la mi-temps.

Le jeu reste brouillon en deuxième période et c’est l’AFC qui se crée la première véritable occasion de la rencontre via Simon Zenke qui voit sa tentative finalement contrée par la défense saint-gilloise. Tubize a loupé le coche et les Unionistes se réveillent. Les Bruxellois croient même un temps avoir fait le plus dur quand, à la 70e, Grégoire Neels ouvre le score en reprenant victorieusement de la tête un centre venu de la droite. L’ancien Tubizien exulte et célèbre même son but avec fracas… devant l’une des tribunes vides du Heysel. Mais la joie bruxelloise est de courte durée. À 10 minutes du terme, un centre d’ Anthony Schuster trouve la tête de Moussa Traoré, libre de marquage, qui trompe Adrien Saussez pour rétablir l’égalité (1-1).

On est sous assistance respiratoire mais on y croit : l’équipe la plus forte mentalement l’emportera.  » Josselin Croisé, directeur général de l’AFC Tubize

Dans les têtes

Si le score reflète finalement la physionomie d’une rencontre particulièrement peu palpitante, les deux entraîneurs feignaient la satisfaction au bout des 90 minutes.  » Nous avons montré que nous méritons de rester en D1B. Nous ne sommes pas morts et je pense que nous avons envoyé un signal fort « , estimait Bracconi satisfait du retour au score des siens. Grosjean également se déclarait  » heureux de l’attitude  » de son équipe tout en regrettant le but encaissé :  » On pensait que l’équipe qui prendrait l’avance gagnerait mais ce n’est pas le cas. On conserve trois points d’avance sur Tubize « .

Une avance qui pourrait s’avérer décisive pour l’Union pour qui une relégation serait désastreuse à l’heure où les travaux de rénovation de son stade, nécessaires pour la D1B, battent leur plein. L’avantage reste néanmoins dans le camp bruxellois puisqu’une victoire vendredi à Tubize dans la sixième confrontation de la saison entre ces deux clubs acterait le maintien.

Une situation dont on a bien conscience dans le Brabant wallon comme l’explique Croisé :  » Mathématiquement c’est mal engagé. Le résultat de vendredi ne nous permet plus d’être maître de notre destin. On est sous perfusion, sous assistance respiratoire. Mais on y croit, l’équipe la plus forte mentalement l’emportera « . Et le directeur général de relativiser une éventuelle relégation :  » En D1 amateur, on perd moins d’argent qu’en D1B. Financièrement ce ne serait donc pas catastrophique. C’est plus psychologiquement que ce serait compliqué, ce serait dérangeant de quitter le foot pro pour le foot amateur.  » Un verdict qui pourrait tomber dès vendredi.

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