la parole à TOMISLAV IVIC

Habillé avec élégance, Tomislav Ivic ne paraît pas les 73 ans qu’il fêtera le 30 juin prochain. Il tenait à suivre Anderlecht-Standard qu’il a analysé pour Jutarni List, un journal croate.  » Maintenant que je ne coache plus, je n’ai jamais été un aussi bon entraîneur « , avance-t-il.  » Avant, je devais m’occuper de mes joueurs, rencontrer mes dirigeants, la presse. Je n’avais jamais une seconde à moi. Je passe désormais mon temps à étudier le foot. Ce sport évolue très vite « .

Quelle est votre lecture d’Anderlecht-Standard ?

Tomislav Ivic : Au départ, le Standard m’a semblé plus cool car un nul lui convenait. Ce n’était pas le cas d’Anderlecht qui était plus stressé car seul un succès l’arrangeait. Il y a eu trois moments importants en première mi-temps : le penalty raté par Pär Zetterberg, le tir de Karel Geraerts sur la transversale et le but d’ouverture de Serhat Akin. A 1-0, Anderlecht a pu poser son jeu. En deuxième mi-temps, le Standard a revu son système. Christian Negouai a avancé d’un cran et cela a limité le rayonnement de Mémé Tchite qui avait moins d’espace. La maturité anderlechtoise a fait la différence. Avec Sergio Conceiçao et Ogushi Onyewu, on aurait vu un autre Standard. Pär Zetterberg a été l’homme de la différence. Avez-vous vu le travail en repli de Grégory Pujol et Serhat Akin ? Au Standard, je retiens d’abord Vedran Runje et Milan Rapaic. Je parlerai de ce dernier en bien au sélectionneur national croate. A mon avis, le championnat de D1 n’est pas encore terminé.

A quel niveau situeriez-vous Anderlecht et le Standard en Ligue des Champions ?

Anderlecht a trop de trentenaires dans sa ligne médiane. Ils ne tiendraient pas la distance en Ligue des Champions. A ce niveau, il faut des médians qui savent tout faire : attaquer, défendre, se reconvertir tout de suite. Le pressing est permanent avec une ligne de quatre arrières, cinq médians qui ratissent, montent vite et en masse afin de soutenir le pivot. Si on ne se présente pas en nombre en zone de vérité, c’est plus difficile. Mais tout cela doit se faire très vite. Le pressing sur le porteur du ballon est désormais permanent. Il y a 25 ans, j’avais été critiqué car je prônais ce pressing. Toutes les phases arrêtées sont désormais dangereuses : à 20 mètres, c’est souvent but. Plus loin, on essaye d’atteindre un pivot qui peut dévier la balle vers ses équipiers. Pour jouer un rôle en Ligue des Champions, Anderlecht et le Standard doivent améliorer leur noyau, le rajeunir et travailler leur système de jeu.

P. BILIC

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