la parole à MICHAEL SCHUMACHER

Michael Schumacher (37 ans) s’octroie traditionnellement deux mois de vacances. Les fêtes de fin d’année sont sacrées. Cette fois, il ne s’est pas gréé de relâche. Le septuple champion du monde entame la saison avec une rage de vaincre décuplée par une année 2005 décevante.

Pourquoi vous êtes-vous entraîné autant cette année ?

Michael Schumacher : J’ai suivi mon instinct. J’ai vraiment envie de courir, bien plus encore qu’avant. L’échec de la saison passée m’a évidemment incité à mettre les bouchées doubles. Il n’est pas question pour Ferrari de revivre pareille saison. Après un titre, je pouvais m’octroyer des vacances sans problème de conscience. Pas cette fois. D’accord, l’auto avait des problèmes mais il est important d’être en parfaite condition physique. Avec l’âge, il devient plus difficile d’atteindre cet état. Cela me rappelle une rencontre fortuite avec Boris Becker il y a des années dans un fitness de Monaco. Il s’entraînait sans goût. J’avais été stupéfait. En fait, sa carrière est partie à vau-l’eau ensuite. J’ai juré que ça ne m’arriverait jamais.

Avez-vous commis des erreurs en 2005 ?

Oui, des fautes que je n’aurais pas cru encore commettre. Mes succès m’ont induit à relâcher ma vigilance, à m’enfoncer dans une certaine routine. J’aurais pu affûter davantage ma condition et gagner ainsi un dixième de seconde. D’accord, ça n’aurait pas changé grand-chose, tant notre retard était important. J’espère bien que ce ne sera plus le cas cette année. A Monza, par exemple, j’aurais pu terminer dixième avec un rien plus d’engagement mais il est difficile de se motiver pour cette place quand on est habitué à gagner. C’est valable pour tout le staff.

Ferrari maîtrise-t-il enfin ses problèmes techniques ?

Nous nous rapprochons de nos concurrents. Malheureusement, nous n’avons trouvé l’aérodynamique idéale qu’en fin de saison.

Votre contrat chez Ferrari prend fin en 2006. Sa reconduction dépend-elle des performances de la voiture ?

Elle doit être performante, c’est clair. Si je n’ai plus la possibilité de gagner des courses et de lutter pour le titre mondial, je n’aurai pas envie de poursuivre ma carrière. Je veux connaître les projets et ambitions de Ferrari. L’aspect personnel joue aussi. J’ai tissé d’étroits liens avec le staff actuel. Son sort peut m’influencer. Je n’exclus aucune possibilité : je peux prolonger d’un an, de deux ou arrêter après cette saison. En revanche, il y a 99 % de chances pour que je ne rejoigne pas une autre écurie.

ESM

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