LA PAROLE À GILL SWERTS

Gill Swerts (23 ans) allie le réalisme belge et le tempérament africain. Il est devenu un pion majeur de Vitesse Arnhem.

D’où tenez-vous votre sang africain ?

Gill Swerts : Mon père est né à Kabinda. Sa mère est originaire du Congo, elle a eu 11 enfants. Quand la guerre civile a éclaté, la famille a émigré en Europe.

La mentalité africaine a son revers ?

Les Africains vivent avec passion mais ils sont parfois laxistes. Il est alors impossible de fixer un rendez-vous, de convenir de tâches. C’est le principal obstacle au développement du Tiers Monde, je trouve. Le style de vie y est simple et relax, très différent du nôtre.

Vous tenez votre spiritualité de vos gènes…

Quand j’ai eu un passage à vide à l’Excelsior Rotterdam, mon père m’a conseillé de demander le soutien de ses parents. Ils sont morts avant ma naissance mais regarder leurs photos m’emplit d’émotion. Je ressemble comme deux gouttes d’eau à mon grand-père. Je prie avant chaque match pour qu’ils m’aident. L’urne funéraire de mon grand-père est dans mon living. Dans la société actuelle, on accorde de moins en moins de valeur à la spiritualité, les gens veulent qu’on prouve tout. Certains croient en Dieu, moi, je puise ma force dans mes ancêtres.

Regrettez-vous qu’on ne fasse pas de sentiment en football ?

La direction des clubs est dure, exige des résultats. Cela ne me convient pas, j’ai besoin d’une certaine chaleur. En plus, Feyenoord ne m’a pas traité correctement. Des scouts de Rob Baan, l’ancien directeur technique, m’ont enrôlé, mais Mark Wotte, son successeur, et Ruud Gullit n’ont plus voulu de moi, sans m’accorder la moindre chance. Mais bon, Gullit n’a pas obtenu de résultats non plus, n’est-ce pas ? Un proche, supporter de Feyenoord, espère qu’il ne sera pas européen cette saison, pour me venger. Mon frère Chico partage ce sentiment.

Il émarge à l’élite européenne en boxe thaï, non ?

Oui et j’ai l’intention d’en faire cet été aussi, pour m’endurcir. Je m’attendais à évoluer dans l’entrejeu mais je suis plus souvent en défense. Un supplément de muscle ne me fera pas de tort. Beaucoup de gens s’attendaient à ce que je fasse banquette mais j’ai joué régulièrement, à part quelques suspensions. Ce qui me dérange, c’est que je change constamment de poste. Néanmoins, après avoir fait plusieurs clubs, j’ai trouvé mes marques à Arnhem. Je compte y rester, même s’il faut évidemment voir quels seront les projets du nouvel entraîneur.

DAVID DE VRIES

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