la parole à FLAVIO BRIATORE

Après avoir amené Fernando Alonso à son premier titre mondial des pilotes de F1, Flavio Briatore a offert à Renault la couronne des constructeurs. La saison se termine sur un triomphe pour le manager italien qui avait déjà mis Michael Schumacher sur orbite.

De ces deux consécrations 2005, quelle est la plus importante ?

Depuis le début de la saison, nous avons dit que le titre des pilotes était notre priorité car c’est celui qui passionne les foules. Au terme d’une campagne bien gérée, nous avons atteint ce premier objectif. Puis les gens ont commencé à parler de la joute des constructeurs, comme s’il s’agissait de la chose la plus importante en F1. Pour un peu, on aurait dit que nous rations notre mission si nous ne la remportions pas…

Allusion à certaines déclarations émanant du team McLaren ?

Quand j’ai dit que la victoire chez les constructeurs était importante mais pas fondamentale, je le pensais vraiment. Mais Ron Dennis le patron de McLaren s’est mis à affirmer l’inverse, ses déclarations ont été reprises dans la presse, ce qui m’a incité à vouloir gagner là aussi. C’est fait.

Au GP de Chine, on a clairement vu Giancarlo Fisichella s’efforçant de bloquer les deux McLaren lors du retour au stand…

Un titre mondial étant en jeu, personne n’avait envie de plaisanter ! Ce qu’a fait Giancarlo était tout à fait normal.

Quel regard global porte le patron de Renault F1 sur cette double couronne ?

C’est la première fois qu’un grand constructeur généraliste remporte les deux compétitions, tout en dépensant moins d’argent que plusieurs autres teams ! Si une récompense était prévue pour l’équipe ayant signé les meilleurs résultats par rapport au budget mis à sa disposition, Renault s’imposerait largement. Par ailleurs, les objectifs ont été atteints en quatre ans. Je me souviens des débuts en Australie, en 2001 : nos autos étaient 18e et 19e sur la grille et elles ont été dépassées par une modeste Minardi, pilotée par un certain Fernando Alonso…

La F1, c’est un sport d’équipe ?

Je parlerai plutôt d’une chaîne dont le pilote est le dernier maillon, celui qui doit concrétiser les efforts de 100, 200 ou 500 personnes.

Toujours passionné par ce sport ?

Il est compliqué mais pas autant que ce qu’on veut le faire croire. Je pense que les personnes impliquées dans la F1 doivent se regarder sans complaisance et comprendre que le spectacle est prioritaire. Les responsables de la discipline ont intérêt à proposer un show qui passionne vraiment le public, ils doivent travailler le marketing, l’image, la communication. Il y a évidemment une place en F1 pour la technologie, mais il faut d’abord songer au spectacle.

E. FAURE

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