LA PAROLE À FERNANDO ALONSO

La F1 a traversé l’Atlantique pour y disputer dimanche le GP du Canada. Le leader du championnat (24 ans) fera une nouvelle figure de favori.

Avant tout, avez-vous reçu des excuses de Schumacher après le GP de Monte-Carlo ?

Non. Il n’a présenté ses excuses à personne. De toute façon, pour moi l’affaire était close dès qu’on l’a rétrogradé à la dernière place sur la grille.

Mais laisseriez-vous votre voiture au milieu de la piste afin de ralentir les autres ?

Je n’arriverais pas à un tel point. De temps à autre, je me demande comment m’arranger de manière non correcte mais je ne le fais pas… Je crois que Michael ne se rend pas compte à quel point chacun de ses gestes est important. Que pour une personne célèbre comme lui, il vaudrait mieux éviter certaines choses.

Comment vous définissez-vous en tant que pilote ?

Un instinctif. Un pilote qui donne le premier coup de volant sans réfléchir. Un pilote qui aime entendre les pneus grincer.

A quel point aimez-vous rouler ?

Etre pilote de F1, c’est s’émotionner une heure et demie un dimanche sur deux. Les autres jours, ce n’est que de la fatigue et de l’ennui.

Ceux qui disent qu’Alonso est toujours triste auraient donc raison ?

Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. J’ai un visage ainsi fait et je ne peux le changer. Mais je suis satisfait, heureux et même modestement fier de ce que j’ai réussi dans ma vie. Je pense qu’actuellement le rapport avec les grands constructeurs doit être plus simple. Il fut une époque où il y avait des pilotes qui parcouraient le monde avec une valise pleine d’argent pour s’acheter un volant. Aujourd’hui, 17-18 sont nés pauvres ou issus de la classe moyenne.

Senna était votre modèle, quelle impression vous fait d’être celui de nombreux jeunes ?

Senna était mon modèle mais un modèle fait de papier et de fantaisie car en Espagne la F1 n’était pas retransmise à la télévision. Maintenant, si les jeunes veulent me considérer en tant que tel, qu’ils le fassent. Mais moi, je ne veux être un exemple pour personne. Ce que je fais, je le fais pour moi.

On pourrait vous taxer d’égoïste.

Non, pourquoi ? J’adore être apprécié mais je déteste être un personnage même si je comprends que les gens veulent savoir beaucoup de choses sur moi. Je ne supporte pas l’assaut de la presse people. Du coup, je ne suis retourné que deux fois en Espagne en quatre ans.

ESM

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