la parole à ETIENNE DE WILDE

Avec Stan Tourné, Etienne de Wilde (47 ans) a gagné les Six Jours de Gand pour la première fois, il y a 20 ans, en 1985 puis en 1989. Au total, la Flèche blonde s’y est imposé neuf fois, terminant deuxième à six reprises et deux fois troisième. Devenu manager de l’épreuve, Patrick Sercu a incité De Wilde à se consacrer davantage à la piste et à former un duo avec Tourné.

Sercu a-t-il sauvé l’épreuve ainsi ?

Etienne de Wilde : Sans doute car Patrick, le Belge le plus capé des Six Jours, avait raccroché et le public était saturé. La formation d’une jeune équipe belge a ravivé son intérêt. Stan était plus chevronné et surtout très endurant.

Que pensez-vous du changement de la formule ?

Ces courses plus courtes sont plus passionnantes mais difficiles à suivre pour le grand public, même s’il vient plus pour l’ambiance que pour le sport. Le speaker doit vraiment expliquer ce qui se passe. Ceci dit, il faudrait au moins une longue course par équipe durant les Six Jours. A Munich, on a chaque jour une course d’une heure. Le dernier quart d’heure est souvent décisif.

Les spécialistes de la route se font rares sur piste. Le regrettez-vous ?

Ils attireraient davantage de monde encore. Seul Zabel le fait encore. La plupart n’ont pas envie de prolonger leur saison de deux mois. D’autre part, les bons spécialistes de la piste ne manquent pas. Le milieu a bougé et c’est positif.

Le duo Matthew Gilmore – Iljo Keisse émarge-t-il à l’élite absolue ?

L’idéal est d’associer un coureur de fond capable de sprinter un peu à un sprinter endurant. Ce tandem possède ces atouts. Gilmore fait ses preuves depuis plusieurs années, Keisse a tout pour réussir : les qualités, l’allure. Ils peuvent gagner l’épreuve gantoise, avec un brin de chance, car les duos Risi-Betschart et Slippens-Stam sont redoutables quand ils sont en forme. La piste est plus courte et plus technique que la munichoise. Cela devrait jouer en la faveur des Belges, d’autant que Keisse est Gantois et que le public va le soutenir à fond car il est très chauvin. Keisse a le feu sacré : même s’il peut réussir sur route, il continue à rouler sur piste. C’est dans le sang et ça compte. Son enthousiasme est contagieux. J’ai roulé avec Gilmore. Au début, je pensais qu’il deviendrait meilleur encore. Dommage car il est vite content. Attention : c’est un grand coureur mais il n’a peut-être pas retiré tout ce qu’il aurait pu de sa carrière… ?

ROEL VAN DEN BROECK

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire