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(La parenthèse attendue )

Entre le départ de son coach à succès et la recherche de son successeur, Charleroi vit quelques jours hors du temps avant de s’installer sur sa route vers le futur.

Les jours s’égrainent depuis le départ de Felice Mazzù vers le Limbourg. La reprise approche et, dans le Pays Noir, certains commencent à s’inquiéter de ne pas encore connaître l’identité de leur nouvel entraîneur. Mehdi Bayat, lui, reste serein. L’administrateur-délégué des Zèbres préfère prendre son temps, pour éviter de céder à la précipitation dans un dossier capital, qui sera l’une des lignes fortes du plan  » Horizon 2023 « , qui doit marquer la prochaine étape de l’évolution du club carolo.

Après six années passées sous les ordres de Mazzù, le Sporting zébré va donc connaître un tournant capital. Avec un commandant de bord encore inconnu ce lundi midi, à l’heure d’écrire ces lignes. Un temps, Mehdi Bayat a songé confier son gouvernail à Hein Vanhaezebrouck, champion de Belgique à la tête d’un Gand que l’administrateur-délégué des Zèbres a toujours pris en exemple. C’était sans compter sur les séquelles laissées chez le coach par son expérience à Anderlecht. Dégoûté de la Belgique, Vanhaezebrouck semble vouloir s’ouvrir les portes de l’étranger, et a notamment négocié avec les nordistes d’Amiens, déjà intéressés par Ivan Leko quelques semaines plus tôt.

Charleroi a pris son temps pour préparer la délicate succession de Felice Mazzù.

L’ancien mentor des Buffalos a donc cédé la pole position à Luka Elsner, le coach franco-slovène qui s’est installé sur le devant de la scène nationale grâce aux succès de l’Union Saint-Gilloise, à la fois en championnat et en Coupe de Belgique. Les premiers liens entre l’entraîneur et les Zèbres remontent déjà à plusieurs mois, alors que les rumeurs d’un départ de Mazzù au terme de la saison enflaient plus que jamais. Considéré comme le premier favori à la succession du coach carolo, Elsner avait cependant refroidi la piste lui-même au beau milieu du mois de mai, après un match nul anecdotique de play-offs 2 face à Mouscron :  » Je serai bien là la saison prochaine.  »

Le cas Elsner

Charmé par sa rencontre avec Elsner, Mehdi Bayat reprend les affaires en mains après avoir rangé son costume de dirigeant de l’Union belge, suite aux deux rencontres de fin de saison des Diables rouges. Il se renseigne autant qu’il peut sur les méthodes et la personnalité de celui qu’il appelle déjà  » Luka « . Pourtant, il reste un doute. Le même qui a coûté à Drazen Brncic une relégation très bas dans la pile des candidats potentiels. Pour l’ancien joueur des Zèbres et du Milan AC, l’homme fort du Sporting craignait que le saut de la D1 Amateurs aux premiers rôles de la D1A soit trop important. Une crainte qui, à moindre échelle, est également valable pour Elsner.

Certes, les mêmes questions auraient pu entourer l’arrivée de Felice Mazzù six ans plus tôt mais, depuis la nomination du coach sambrien en 2013, le club a changé de statut, passant de candidat à la relégation à participant régulier aux play-offs 1. Une réalité que Mehdi Bayat avait rappelée dès le coup de sifflet final de la saison des siens, sifflé sur la pelouse du Bosuil. Le Charleroi d’alors n’est plus le même que celui qui s’apprête à changer de dimension en préparant un centre d’entraînement enfin digne de la D1 et qui rêve d’un nouveau stade plus conforme aux standards du football moderne.

Du côté de l’Union, on ne compte pas rendre la tâche facile aux Zèbres. Dans le contrat de Luka Elsner, une clause  » très élevée  » protège le club saint-gillois face aux velléités des acquéreurs éventuels. Soutenu par Brighton, l’USG a les reins solides, et les pistes menant à un successeur éventuel pour le coach franco-slovène ne sont pas encore évoquées par les dirigeants, ni en privé, ni en public, comme pour témoigner de leur confiance en une issue positive pour le mariage Union-Elsner. Dans le vestiaire et son entourage, par contre, certains craignent de ne pas voir apparaître leur coach ce jeudi 20 juin, lors de la reprise des entraînements, et lancent déjà le jeu des pronostics quant à l’identité de son successeur.

Quelle vie sans Victor ?

Que ce soit Elsner ou un nom venu de l’étranger, le coach carolo devrait être nommé cette semaine. Une fois officialisé, le nouvel entraîneur des Zèbres pourra se pencher en compagnie de Mehdi Bayat sur la composition de son staff et de son noyau. Si l’incertitude est de mise pour certains membres du staff, le vestiaire devrait connaître des bouleversements modérés. Satisfaits du groupe majoritairement reconstruit la saison dernière, les dirigeants du Sporting ne se sont pas rués sur le mercato, attendant d’avoir trouvé leur nouveau coach avant d’entamer des manoeuvres estivales qui se limiteront certainement à quelques retouches ponctuelles.

Si le départ de Victor Osimhen n’est plus qu’une question de temps et que le prêt – très onéreux – de Gabriele Angella a pris fin, le reste du groupe semble enclin à poursuivre l’aventure zébrée. Même Adama Niane, qui avait pété les plombs en fin de saison dernière en apprenant son absence du onze de base face à Saint-Trond, pourrait rester au Mambour faute d’offre suffisamment attrayante. Le départ de Felice Mazzù devrait le convaincre de recommencer son aventure à zéro sous la conduite d’un nouveau coach. De quoi lui offrir une seconde chance de montrer que son titre de meilleur buteur de Ligue 2 n’était pas un feu de paille.

En conservant un noyau stable, Mehdi Bayat espère miser sur la saison de transition que vivront de nombreux clubs du G5 pour franchir un nouveau palier dans l’évolution de  » son  » Sporting. Des retrouvailles avec les play-offs 1 sont évidemment dans toutes les têtes pensantes du Pays Noir, pour ne pas revivre l’atmosphère de désillusion qui pesait dans le vestiaire suite au double échec du printemps dernier, qui a vu les Zèbres manquer l’Europe d’un cheveu après avoir loupé le top 6 dans la foulée du départ de Cristian Benavente.

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