La nouvelle maturité mauve

A riël Jacobs a aligné dimanche dernier la meilleure équipe qu’il ait jamais eue à sa disposition. En plus, les Mauves semblent désormais capables de jouer au chat et à la souris avec leur adversaire : accepter une certaine domination territoriale avant de contrer avec vitesse et panache. Les fans du Club diront qu’Anderlecht n’a pas toujours volontairement laissé venir son adversaire dimanche passé. Pas faux, mais les Mauves semblent posséder une nouvelle maturité tactique. Qualité d’autant plus aisée à démontrer quand on est supérieur à l’autre, c’est bien connu.

Si on prend le cas de Mati Suarez, on peut affirmer sans se tromper qu’il a toujours eu raison quand on lui demandait sa meilleure place.  » Juste derrière l’attaquant de pointe « , a-t-il souvent répété alors que Jacobs ne le plaçait jamais là prioritairement, estimant souvent devoir essayer de relancer Jonathan Legear et utiliser Mati là où son équipe en avait besoin. C’est le bon droit d’un coach d’user la polyvalence d’un joueur jusqu’à la corde dans l’intérêt collectif. Quitte à ce que ce dernier ne parvienne pas à s’installer comme titulaire indiscutable à sa place préférée. Un processus que Suarez a dû subir et qui a sans doute retardé son évolution et donc son affirmation.

Aujourd’hui, il voit le but adverse de derrière Dieumerci Mbokani et peut trouver des appuis à gauche ( Milan Jovanovic) et à droite ( Guillaume Gillet)… un couloir où il a également le loisir de s’infiltrer quand et comme il le veut.

Est-il exagéré de penser que Suarez s’entend mieux avec Jova et Dieu qu’avec Romelu Lukaku précédemment ? Non, quand on sait que les points forts du réserviste de Chelsea n’étaient finalement que deux à son époque RSCA : être envoyé en profondeur ou jouer dos au but. Les deux ex-joueurs du Standard semblent davantage capables de combiner en mouvement et d’être plus mobiles, notamment quand ils doivent se retourner. Des qualités que Suarez exploite bien ; sans doute aussi parce qu’il possède plus de confiance en lui qu’avant.

Une chose est sûre : l’Argentin est obligé de faire preuve de beaucoup de patience car son caractère lui interdit de taper du poing sur la table. Robby Rensenbrink était aussi un grand timide mais ça ne l’a pas empêché de devenir une légende mauve. La différence avec Suarez était que le Néerlandais avait déjà quelques heures de vol en débarquant à Bruxelles et était d’entrée sûr de sa place, alors que Mati était encore un joueur en devenir. Le développement de ce dernier a été un peu lent mais n’est pas terminé. Rien ne permet de dire s’il a déjà atteint son plafond ou pas. Il n’aura que 24 ans en mai et son club aura sans doute moins de peine à le retenir pour l’instant que le Standard en ce qui concerne Mémé Tchité

Le score de tennis de vendredi à Sclessin ne doit pas faire oublier l’avant rouche. Dans une équipe dont le jeu est de plus en plus léché, construit et où les qualités de vitesse et de technique des Gohi Bi Cyriac, Geoffrey Mujangi Bia, Michy Batshuayi, Luis Manuel Seijas ne demandent qu’à s’exprimer, Tchité a toujours un rôle à jouer. Ce serait d’ailleurs dommage que le travail de José Riga s’arrête là en ce qui concerne Tchité, car ce dernier n’a pas encore atteint son maximum dans le nouveau Standard. Jusqu’à présent, en matière de ratio buts/minutes jouées, il est toujours en deçà des valeurs atteintes à Anderlecht par le passé. Cherchez l’erreur.

Le tout est de savoir si Tchité va rester. Il a suffisamment fait comprendre qu’il était prêt à partir pour gagner plus d’argent. C’est son bon droit. Le seul problème pour le Standard est que l’affaire a un peu traîné et que ce n’est bon pour personne. En cas de départ de Tchité, Jérémy Perbet constitue une bonne option, même si elle donne l’impression que tout le monde tourne en rond.

PAR JOHN BAETE

Mati Suarez a toujours eu raison de dire que sa meilleure place était derrière l’attaquant.

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