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Tokyo 2021: voici la nouvelle arme secrète des Red Lions

On dit souvent que c’est une des clés de la progression des Red Lions: leur finition sur penalty corner. Mais à quel point constitue-t-elle un atout? Emily Calderon, performance analyste des Lions, nous fournit des chiffres intéressants.

Finale olympique de hockey à Rio 2016. Argentine-Belgique 4-2. Ce qu’il faut en retenir? Les Sud-américains ont été plus efficaces sur les penalties corners, grâce à leur spécialiste, Gonzalo Peillat : deux sur deux. Les Red Lions? Zéro sur quatre… Ces coups de coin ont posé problème durant tout le tournoi olympique, et pas seulement en finale: au stade précédent contre les Pays-Bas (3-1) et en quarts contre l’Inde (3-1), les Belges n’ont marqué qu’une fois à partir d’un penalty corner. Dans les cinq matches de poule, ils n’en ont réussi que quatre, dont un seul marqué directement, les autres ayant été convertis sur le rebond. Avec cinq sur 23 penalties corners nets (ceux qui sont rejoués comptent pour un), les Red Lions avaient à peine 22% de réussite, le plus mauvais pourcentage de toutes les grandes nations. Ils possédaient les meilleures statistiques de champ, mais c’était insuffisant pour la médaille d’or.

Hendrickx a marqué dix fois sur penalty corner en 23 essais.

Mais à partir du Mondial 2018 en Inde, Alexander Hendrickx, qui était réserve à Rio, entre en piste. Il devient la première option sur les PC’s, à la place de Tom Boon et Loïck Luypaert. Une différence considérable: neuf penalties corners sur 26 (nets) pour les Lions, soit un taux de réussite de 35%. En outre, les Belges en forcent plus par match: 3,71 contre 2,88 à Rio. À l’EURO d’Anvers en 2019, les Lions sont encore plus efficaces: neuf sur 24, soit 37,5%. Ils grattent d’ailleurs la médaille d’or durant ces deux tournois.

Ce n’est pas un hasard si Hendrickx est le meilleur buteur des deux épreuves, grâce à ces penalties corners. Depuis, il est devenu le meilleur spécialiste au monde. La dynamique qu’il insuffle à la balle, qui dépasse les 100 km/h, donne des cauchemars aux défenseurs. Hendrickx a peaufiné sa technique pendant des heures, à l’issue des entraînement de l’équipe. Les muscles de ses bras ressemblent à des câbles, et il est extrêmement concentré quand il négocie un coup de coin. Il étudie minutieusement ses adversaires aussi: comment le gardien et les défenseurs se placent, courent. Car évidemment, ils s’adaptent de plus en plus au Belge.

En vain. Le rendement des Lions ne cesse d’augmenter. Au dernier EURO: neuf sur 23 nets, soit 39%. À Tokyo, les Belges font encore mieux. Jusqu’aux quarts de finale contre l’Espagne (les demi-finales contre l’Inde se déroulaient hier mardi, après le bouclage de ce magazine), Hendrickx a marqué dix fois sur 23 sur penalty corner. Tom Boon, qui se charge de ces coups de coin quand Hendrickx reprend son souffle, en a marqué trois sur six, dont un sur rebond. Les Lions affichent donc un bulletin de treize sur 26. La différence par rapport à Rio et les 21,74% de réussite est énorme. De plus, les Red Lions ont forcé 5,66 corners par match, contre « seulement » 3,25 au Brésil.

Ce n’est pas tout: nos hockeyeurs ont également appris à empêcher l’adversaire de marquer sur ces phases. Ainsi, jusqu’aux quarts de finale olympique, ils n’ont encaissé qu’un but sur treize, contre l’Allemagne, grâce à un excellent gardien, Vincent Vanasch, qui a l’art de lire la trajectoire de la balle et d’organiser sa défense.

Si les Lions ont atteint la finale de Tokyo ce jeudi (vous le saurez au moment de lire ces lignes), cet aspect du jeu se sera donc révélé être un facteur crucial. S’ils ne remportent pas la médaille d’or, il faudra cette fois chercher la raison de cet échec ailleurs.

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